Cinémécanique, retour sur trois ans de rencontres poétiques

Au dessin…

Vincent Fortemps
et Mireille, Bertrand, Christiane, André, Juana, Julia, René, Robert, résidents à l’hôpital Garonne.

À l’Hôpital Garonne du CHU de Toulouse

Chaque mois durant trois saisons, Vincent Fortemps, artiste plasticien et auteur, se déplaçait de chambre en chambre à la rencontre des résidents avec sa cinémécanique, un dispositif mobile de dessin vidéoprojeté.
Au gré de ses visites chez les personnes atteintes d’Alzheimer ou maladies associées, il proposait de créer un univers poétique et plastique, dans la contemplation ou la manipulation.
Ainsi avec certains il travaillait des sculptures en cire, en terre, avec d’autres le dessin, le tout projeté en simultané sur le mur de la chambre.
Ces temps de rencontres en tête à tête participaient à l’amélioration du quotidien et à la mise en valeur des potentiels souvent masqués par la maladie.
Convaincus que l’art a sa place à l’hôpital, le théâtre Garonne et le Gérontopôle ont créé depuis 2014 des projets sur mesure pour l’hôpital Garonne. Le projet de Vincent Fortemps est venu apporter un souffle de poésie auprès des plus empêchés avec sa machine créatrice, la cinémécanique.

Un partenariat avec le service culturel du CHU de Toulouse, le Gérontopôle et l’association Hôpital Sourire dans le cadre du dispositif Culture Santé DRAC / ARS, en 2017, 2018, 2019.

Exposition au théâtre Garonne

En 2017, l’ensemble des oeuvres était présenté dans les galeries souterraines du théâtre Garonne, ainsi qu’à l’hôpital Garonne, qui a renouvelé l’exposition en 2018.

En juin 19, l’Hôpital Garonne a accueilli l’exposition qui clôturait ces trois années d’ateliers.


Laisse moi Finir le Peu

J’ai rencontré une petite vingtaine de résidents de “Jolimont-Capitole”, et la “Roseraie” où la porte est fermée par un code….
arpentant comme un vendeur de bonbons ou bien comme une ouvreuse de rêves !
Tout ces rendez-vous ont été totalement différents ;
Parfois ça marchait au quart de tour !
Parfois prendre patience, intuition d’insister !
Parfois je devais faire demi tour aussi vite que j’étais entré…..
Parfois, la déception de ne plus retrouver l’ambiance attentive que j’avais vécue lors des premiers échanges.
La solitude sonne à chaque chambre, dans leur monde, la porte s’ouvre vite pour un peu !
Et voilà, joyeusement, à leur tour, les résidents ont pris les crayons pour tracer
je devenais spectateur de leurs mouvements, de leurs gestes
une activité commune, joie de les voir dessinant, de sentir leur concentration avec mes outils, à ma table…
et tout sensibilisé et renforcé par le regard extérieur de Dylan, photographiant ces moments précieux.
Ces instants intimes sont pour moi une expérience de vie.”
Vincent Fortemps

Photos : Dylan Piaser, Vincent Fortemps, Ellen Ginisty, Véronique Piaser Moyen