Ibériques

L'Instant Donné / Bernardo Sandoval Trio

France
Musique
18avr
[Théatre Garonne]
billet
samedi 18 avril 2015 / 20:30

Ibériques invite au double plaisir d’entendre en une seule soirée deux expressions différentes de la musique espagnole. L’Instant Donné nous invite à une véritable découverte de la musique magnifique, de Roberto Gerhard et Joaquín Turina, tandis que le chanteur, guitariste et compositeur Bernardo Sandoval entouré de Mingo Josserand au piano et Michel Poulet au violoncelle, ouvre sa musique ancrée dans l’art du flamenco, aux influences latines, africaines, méditerranéennes et au jazz.

  

Programme :
L’Instant Donné joue Roberto Gerhard & Joaquín Turina / durée : 40'

Trio pour piano, violon, violoncelle, Gemini pour violon et piano de Roberto Gerhard
Círculo  Op. 91 pour piano, violon, violoncelle I. Amanecer II. Mediodía III. Crepúsculo de Joaquín Turina

Bernardo Sandoval Trio  joue Neuf larmes pour piano, violoncelle et voix / durée : 40'
Camino del alba, Sevi, Lagrimas,15 años, Cuando vuelvas, Curiosa gente, Cuando te miro, Cielo sin luna, Caracola de mar

  

L'instant Donné
violon
Saori Furukawa
violoncelle Nicolas Carpentier
piano Caroline Cren

Bernardo Sandoval Trio
guitarriste, chanteur Bernardo Sandoval
pianiste Mingo Josserand
violoncelliste Michel Poulet

  

  • supplément de 3€

    Si vous venez à 3, c'est 13 € la place avec le CARNET MUSIQUE !

      

Bernardo Sandoval, guitariste, chanteur, compositeur est entouré du pianiste Mingo Josserand et du violoncelliste Michel Poulet. Ensemble, ils recréent la musique flamenco en la métissant avec les styles latino, jazzy, afro, méditerranéens.

L'Instant Donné, ensemble associé au théâtre Garonne vous invite à découvrir la musique du plus grand compositeur espagnol apparu après Manuel de Falla, Roberto Gerhard (1896 - 1970), avec deux œuvres très différentes écrites à quarante ans d'intervalle toujours subtilement rattachées à l'hispanité, ainsi qu'une œuvre de musique de chambre, rare au concert, de Joaquín Turina (1882 - 1949).

Roberto Gerhard
est né d’un père suisse allemand et d’une mère alsacienne, naturalisé britannique, mais catalan d’origine (Valls, près de Barcelone), ce qui en fait un parfait européen. A Vienne, où il noue des relations d’amitié avec Webern et Berg, il rencontre sa future épouse. Revenu à Barcelone en 1929, il fréquente l’avant-garde artistique et politique proche du gouvernement républicain de Catalogne. Il fonde avec Dali, Miró et l’architecte et urbaniste Josep Lluis Sert le Groupe des Amis de l’art nouveau. Il passe la frontière française en 1939, juste après la prise de Barcelone et après un bref séjour à Paris, s’installe à Cambridge jusqu’à la fin de sa vie.
Son activité créatrice, qui s’étend sur plus de cinquante années, se signale par une forte évolution stylistique. Dans ses premières œuvres on retrouve l’influence conjointe de Manuel de Falla et de Ravel (par ex : le trio inscrit au programme de ce concert). Son écriture musicale acquiert par la suite une grande liberté d’inspiration, toujours marquée cependant par un fort attachement à l’hispanité. A partir du milieu des années quarante, l’adoption progressive du sérialisme dont il fera un usage très personnel, l’engage dans une phase d’exploration (concerto pour violon, première symphonie, premier quatuor à cordes, l’opéra la Duègne) qui aboutira au terme d’une recherche d’une remarquable intégrité, à l’extraordinaire floraison des années soixante : second quatuor, troisième symphonie avec bande magnétique, symphonie n°4 – synthèse de son œuvre orchestrale – concerto pour orchestre, Epithalamion, l’oratorio la Peste d’après Albert Camus, la série inachevée dite ‘’Du Zodiaque’’,  Gemini, Libra, Leo. Ces œuvres audacieuses, d’une prodigieuse richesse sonore, prennent place sans difficulté parmi les meilleures productions de l’avant-garde de l’époque. Malgré leur complexité, elles possèdent presque toujours une grande lisibilité formelle et une puissance expressive peu commune. La référence à l’hispanité y subsiste, très subtilement inscrite, comme une couleur fugitive.
Trop longtemps méconnu, du fait vraisemblablement d’un parcours personnel et musical quelque peu atypique, Gerhard, avec le temps, se révèle comme l’un des grands musiciens du vingtième siècle.

Bien différentes sont la carrière et la personnalité de Joaquin Turina. Né à Séville, il étudie le piano à Madrid puis la composition à Paris avec Vincent d’Indy. Albeniz, en qui il trouve un ami et un guide, l’incitera à dépasser la discipline dindyste pour créer une musique d’inspiration authentiquement espagnole. Il lui fera aussi connaître Debussy et Ravel, autre influence majeure.
D’une solidité toute classique, la musique de Turina exprime un lyrisme qui fait écho à sa sensibilité délicate et un peu austère. Elle a constamment recours – sauf les premières œuvres parisiennes – aux chants populaires et au dynamisme des rythmes espagnols et plus particulièrement andalous.
Son abondante production pianistique doit à l’exemple de l’Iberia d’Albeniz certaines de ses meilleures qualités. Il a écrit de la musique de chambre : sonates pour violon et piano, trios et quatuors ; de nombreuses pièces pour guitare et quelques pages orchestrales où l’on décèle l’influence des maîtres français.

  

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