Air

Vincent Dupont / J'y pense souvent

France
Danse
19mar>20mar
billet
jeudi 19 mars 2015 / 21:00 / 1h05
vendredi 20 mars 2015 / 20:30 / 1h05

Air est une chorégraphie pour deux corps sonores dialoguant avec un quatuor de chanteurs. Air traque toutes les vibrations de l’air à l’intérieur de cet espace respiratoire commun pour trouver une place unique du corps sonore qui ne soit pas un concert, pas un discours, pas du théâtre.

Air, c'est un authentique opéra de chambre, pour deux corps et quatre voix. dialoguant, résonnant, vibrant en harmonie.
Le public se trouve entre les chanteurs et les danseurs, à l'endroit exact du dialogue, le rapprochant ainsi du rôle central du coryphée dans le théâtre grec.
Porté par la langue percussive et organique de Charles Pennequin, entre lyrique et poésie sonore, Air traque toutes les vibrations de l'air à l'intérieur de cet espace respiratoire commun, en quête d'une forme qui ne soit pas un concert, pas un discours, pas du théâtre.
Dans Les tambours d'avant, Jean Rouch, venu filmer dans un village du Niger un rituel de possession, déclenche sa caméra pour un dernier plan-séquence où, devant les villageois, une vieille femme enveloppée dans une couverture, commence une danse de possession. Fin de la bobine. C'est la suite de cette scène jamais filmée que Vincent Dupont imagine, cherchant peut-être à savoir où se joue pour nous, aujourd'hui, cette transe engendrée par le regard des autres, des nôtres, et de quel ordre pourrait être son message.
Superbement habillé par l'hypnotique chorégraphie de lumières d'Yves Godin, Air est sensuel et mystérieux, à la façon d'un rituel secret  : un rituel pour notre temps, un temps où les occasions de s'abandonner corps et âme sont rares...

"Air est fortement inspiré par un film court de Jean Rouch Les tambours d’avant, où le cinéaste ethnologue venu filmer dans un village du Niger un rituel de possession qui tarde à venir, déclenche sa caméra pour un dernier plan-séquence. Les tambours s’arrêtent, il continue à filmer et là, devant le village rassemblé, une vieille femme enveloppée dans une couverture, commence une danse de possession. C’est le moment qu’il choisit pour débuter un travelling arrière et nous laisser imaginer cette danse. J’ai imaginé la danse de cette femme face à ce village rassemblé et l’enjeu qui la porte à cet instant, au-delà de son âge, à révéler quelque chose de fondamental avec son corps et sa voix.
Air cherche peut-être à savoir où se joue pour nous, aujourd’hui, cette transe engendrée par le regard des autres, et de quel ordre pourrait être son message." Vincent Dupont

conception Vincent Dupont
danse Aline Landreau, Vincent Dupont
chant Anne Garcenot, Valérie Joly, Fabrice Augé-Dedieu, Wahid Lamamra
composition musicale Valérie Joly
textes Charles Pennequin
lumière Yves Godin
son Maxime Fabre
costumes Laurence Alquier, Christine Vollard
décor Sylvain Giraudeau
accessoires scénographiques Benoît Leveque
collaboration artistique Myriam Lebreton
régie générale Nicolas Barrot, Sylvain Giraudeau
régie lumière Arnaud Lavisse
production J’y pense souvent (…)
coproduction Théâtre de Nîmes - scène conventionnée pour la danse contemporaine, deSingel - Anvers, Parc de la Villette, dans le cadre des résidences d’artistes - Paris, CCN Tours - direction Thomas Lebrun, CCN Rillieux la Pape - direction Yuval Pick, CCN Orléans - direction Josef Nadj, CDC Uzès Danse, Halle aux Grains - scène nationale de Blois, Micadanses - Paris, Réseau Open Latitudes (3) - projet de coopération européen avec le soutien de l’ADAMI, de la SPEDIDAM et du CDN Orléans/Loiret/Centre.
pour la première étape de travail (déc 2011) coproduction CCN Montpellier Languedoc-Roussillon - direction Mathilde Monnier dans le cadre du programme ]domaines[
J’y pense souvent (…)
reçoit le soutien de la DRAC Île-de-France, Ministère de la Culture et de la Communication, au titre de l’aide à la compagnie chorégraphique, et de l’Institut Français pour ses projets à l’étranger
première 14 novembre 2013 au Théâtre de Nîmes

  • avec le soutien de l'ONDA

Vincent DUPONT est d’abord comédien avant d’aborder la danse auprès de Thierry Thieû Niang, Georges Appaix, Boris Charmatz. En 2001, il signe sa première chorégraphie : Jachères improvisations, puis [dikrömatik] et Hauts Cris (miniature). Incantus, créé en 2007, appelle les danseurs à affirmer leurs présences et libérer le mouvement. Cette même année il reçoit le Prix nouveau talent chorégraphique de la SACD. Il crée en 2009, Plongée, un film chorégraphique. Avec Bine, installation performance réalisée en 2011, Vincent Dupont se confronte pour la première fois  à l’écriture de Charles Pennequin. De Vincent Dupont, le théâtre Garonne a présenté Souffles en 2012.

"L’œuvre de Vincent Dupont est l’une des plus singulière qui soit dans le paysage de la création contemporaine. Aux frontières du théâtre, de la danse, de la performance et de l’installation plastique, elle témoigne chaque fois d’une recherche patiente et d’une densité poétique rare. Selon quelles vitesses une image se constitue-t-elle pour devenir mémorisable ? Cette question, l’une des plus pertinentes qui soit pour notre temps, gît au cœur des interventions que signent ensemble Vincent Dupont et les artistes qui collaborent avec lui. Renouant avec une tradition qui hante la modernité artistique, celle du dialogue entre les arts (que le qualificatif de « trans-disciplinaire » désigne souvent aujourd’hui), ces pièces recréent chacune un véritable sensorium où l’ensemble des paramètres – travail des gestes, des voix, de la lumière et du son – œuvre étroitement à une reconfiguration du sensible et des modes de perception auxquels il donne lieu. Capables tour à tour d’une douceur et d’une violence extrêmes contenues dans les limites de dispositifs dramaturgiques et scénographiques rigoureusement définis, c’est à un transport que chacune de ses pièces nous convie : celui de nos capacités à habiter poétiquement le monde. Car, comme l’écrit Hölderlin, « ce qui demeure, le poète le fonde ». Christophe Wavelet, LiFE 2010