Ulysse(s) Journée d'études

Traduction adaptation et réception contemporaines du monologue de Molly Bloom

Thiphaine Samoyault

France
/
Organisé par le CAS - Univ. Toulouse 2 Jean Jaurès
2avr
[Théâtre Garonne]

Journée de recherche autour d'Ulysse(s), création d'Isabelle Luccionni, d'après Ulysse de James Joyce

"... et toujours avec les pires mots à la bouche..."

Programme
14h Pésentation du spectacle Ulysse(s) par Isabelle Luccioni (metteure en scène) et Emeline Jouve (Université J.F. Champollion, Albi) > café Garonne
14h30 Tiphaine Samoyault (Université Paris VIII, la Sorbonne Nouvelle, traductrice du roman) sur sa traduction du texte de Joyce "traduction et violence" pour les éditions Gallimard
15h Philippe Birgy (Université Toulouse Jean Jaurès)  sur le monologue de Molly Bloom dans l'oeuvre de James Joyce
15h30-16h Table ronde (P. Birgy, A. Guillain, E. Jouve, I. Luccioni, T. Samoyault)
19h30 Représentation de Ulysse(s) au théâtre Garonne > galeries souterraines
20h30 Rencontre à l'issue avec Isabelle Luccioni > hall du théâtre Garonne

Les lecteurs et les critiques ont immortalisés Ulysses comme oeuvre-jalon, balise ou phare dans un panorama de la littérature moderne. Mais cela signifie-t-il pour autant qu’elle a été figée dans cette monumentalité, dûment mémorialisée, condamnée à rester lettre morte ?
C’est moins la question de l'"actualité" de l’oeuvre ou de sa réactualisation qui nous préoccupera ici que de celle de sa présence forcément renouvelée, et des formes vivantes qui peuvent en restituer la vitalité. Retraduit en 2006 pour le bénéfice d’un public contemporain, Ulysses a appelé des adaptations scéniques. Le dernier chapitre du roman, en particulier, a retenu l’attention des dramaturges (Jean Torrent,Laurent Laffargue).

Le monologue de Molly Bloom est en soi déjà commémoratif et récapitulatif : il ressaisit, rassemble et remet en jeu les parties du corps de l’oeuvre, les entrainant dans un mouvement circulaire, le long d’une orbe qui se déploie et se contracte.Pourtant, ce n’est pas une parade triomphale ni un passage en revue, pas plus qu’un épilogue : le chapitre ne se suffit pas.
D’aucun y reconnaitront – à la faveur d’un anachronisme intéressant – un accent beckettien, celui de l’épuisement d’un sujet, d’une fin qui ne peut être ultime.
Quoi qu’il en soit, en raison de ce retrait qu’il exige, un monologue intérieur n’est pas la chose la plus aisée à partager. C’est pourquoi nous souhaitons nous interroger sur les pratiques littéraires et artistiques qui rouvrent et relancent l’activité d’interprétation, d’adaptation et de traduction du monologue, par et pour les lecteurs d’aujourd’hui.

  • Entrée libre