Le Château de Barbe-Bleue / Le Prisonnier

Béla Bartok / Luigi Dallapiccola / Tito Ceccherini / Aurélien Bory

Musique
2oct>11oct
[Théâtre du Capitole]
vendredi 2 octobre 2015 / 20:00 / 2h10
dimanche 4 octobre 2015 / 15:00 / 2h10
mardi 6 octobre 2015 / 20:00 / 2h10
vendredi 9 octobre 2015 / 20:00 / 2h10
dimanche 11 octobre 2015 / 15:00 / 2h10

"Je crois qu'il n'existe pas de règles pour monter un opéra : il faut inventer son propre chemin (...)." 
Aurélien Bory, Le Brigadier 

Composés respectivement en 1918 et 1949, Le Château de Barbe-Bleue et Le Prisonnier sont deux courts opéras métaphysiques, où Bartók et Dallapiccola, chacun à sa manière, tentent d’analyser les effets de l’espoir sur l’esprit humain. Judith, chez Bartók, souhaite faire entrer la lumière dans la demeure de son époux. Elle est la face lumineuse de l’attente, de l’enthousiasme, de la curiosité aussi, qui pense pouvoir vaincre les doutes et les inquiétudes – sans imaginer que des effets plus sombres pourront en résulter. Le héros du Prisonnier de Dallapiccola est lui aussi guidé par l’espoir, un espoir que manie avec habileté l’homme de foi. Là encore, la lumière et l’espérance se retourneront contre celui qui s’en nourrit. Deux ouvrages éminemment humains, humanistes même, devrions-nous dire, oeuvres politiques autant que musicales, dont l’écriture toujours lyrique, sait autant se souvenir de Debussy que de Schönberg. Deux chefs-d’oeuvre qui auront marqué leur époque par leur style si unique et personnel. À la mise en scène, Aurélien Bory, artiste phare de la scène contemporaine internationale. 

"Béla Balázs a écrit un livret fascinant, qui place la lumière au premier plan. Les sept portes suivent la décomposition de la lumière. Judith veut ouvrir les portes pour faire entrer le vent et la lumière dans ce château – qui n’est autre que Barbe-Bleue lui-même. Elle veut faire toute la lumière de façon à respirer à nouveau, à faire taire la rumeur étouffante. Elle veut connaître Barbe-Bleue, et cette connaissance est un acte d’amour. Barbe-Bleue préfère l’opacité et le silence. Il cache dans son cœur les femmes qu’il a aimées et qu’il a rendues muettes. Barbe-Bleue et Judith sont d’une certaine manière l’histoire de l’échec de l’amour. 
(...)
Dans Le Prisonnier, la question est bien celle de la liberté, ou plutôt celle de l’illusion de la liberté qui renvoie effectivement à la question de la condition humaine. Dallapiccola place dans à peu près chaque scène une apparition, une illusion. Le Prisonnier flotte et souffre dans ces illusions. Il cherche mais ne parvient pas à regagner le réel. L’Inquisiteur est celui qui l’en empêche. "

Aurélien Bory

 

Composed in 1918 and 1949 respectively, Bluebeard's Castle and The Prisoner are two short metaphysical operas, in which Bartók and Dallapiccola, each in their own way, try to analyse the effects of hope on the human mind. Judith, with Bartók, wishes to let the light into her husband’s home. She is the luminous face of expectation, enthusiasm, and curiosity too, who thinks she can overcome doubt and worry - without imagining the darkside effects that can result from it. The hero in The Prisoner by Dallapiccola is also guided by hope, a hope handled skillfully by this man of faith. Again, light and hope turn against the one who feeds on it. Two works eminently human, humanist even; two political as well as musical plays in which the lyrical writing conjures up Debussy as much as Schöneberg. Directed by Aurélien Bory, a major artist on the international contemporary scene.

direction musicale Tito Ceccherini 
mise en scène Aurélien Bory
collaborateur artistique Taïcyr Fadel
artiste plasticien Vincent Fortemps 
scénographie Aurélien Bory, Pierre Dequivre 
costumes Sylvie Marcucci 
lumières Arno Veyrat 
Le Château de Barbe-Bleue 
Opéra en un acte et un prologue sur un livret de Béla Balázs créé le 24 mai 1918 à l’Opéra de Budapest
avec Bálint Szabó (Barbe-Bleue) Tanja Ariane Baumgartner (Judith )
Le Prisonnier (Il Prigioniero) 
Opéra en un acte avec prologue sur un livret du compositeur, d’après Villiers de l’Isle-Adam créé en concert le 1er décembre 1949 à Turin (création scénique : 20 mai 1950 à Florence) 
avec Tanja Ariane Baumgartner (La Mère) Levent Bakirci (Le Prisonnier) Gilles Ragon (Le Geôlier / L’Inquisiteur) Dongjin Ahn, Jean-Luc Antoine (Deux Prêtres) 
Orchestre national du Capitole 
Chœur du Capitole direction Alfonso Caiani 
Spectacle présenté dans le cadre du cycle Présences vocales par le collectif éOle, Odyssud, le Théâtre du Capitole et le théâtre Garonne

  • tarifs adhérent 35,70€ (3ème série) et 70€ (1ère série)

  • Opéras en hongrois et en italien surtitrés en français 
    Concert diffusé le 18/10/2015 à 19h30 sur France Musique