Les Mamelles de Tirésias

Bien avant que le genre ne devienne une question à la mode, Apollinaire célébrait les vertus du changement de sexe à l’aube du nouveau siècle. Excédée par un mari qui réclame du lard et des gosses, Thérèse s’affranchit de sa triste condition et de ses attributs – ses seins s’envolent – pour devenir Tirésias et partir à la conquête des pouvoirs. Si la femme ne fait plus d’enfant que l’homme en fasse ! "Voyez l’impondérable ardeur naître du changement de sexe !". La guerre n’est pas loin, on est en 1916, la mort non plus. Apollinaire décèdera en 1918. En attendant, amusons-nous ! L’enfer des tranchées a engendré des ruptures artistiques radicales : dada, l’expressionisme, le futurisme et... le surréalisme ; le poète qui hait le réalisme invente le mot bien avant Le Manifeste de Breton pour qualifier sa pièce. Évidemment, la création est un scandale. Trop libres ces "pantins déliquescents du cubisme intégral, ces clowns de la plume". Créé à Garonne, le projet est porté par un quintet que réunit la beauté de la langue, voluptueuse, érotique et splendide du génie apatride. 
"Les Mamelles de Tirésias se présentent comme une farce, qui a pour but d’amuser le public avec ses situations extravagantes, miraculeuses, ses déguisements, ses sous-entendus sexuels, ses absurdités, ses blagues sombres." Ellen Hammer

Long before the question about genre came into fashion, at the dawn of a new century, Apollinaire celebrated the virtues of changing sex. Infuriated by a husband who only demands bacon and kids, Thérèse frees herself from her sad condition and from her attributes - her breasts fly away - to become Tirésias and conquer new powers. If women aren’t providing children anymore, let men do it! “See the imponderable ardour spring from changing sex! ». It’s 1916, the war is close, so is death. Apollinaire will die in 1918. In the meantime, let’s have fun! The hell of the trenches lead to radical artistic breaks: dada, expressionism, futurism and … surrealism; the poet who hates realism invents the word way before Breton’s Manifesto and uses it to describe his play. Obviously, the production is scandalous. These « decadent puppets of integral cubism, these writing clowns » are way too emancipated.
Created at Garonne, this project is brought to you by a quintet drawn by the beauty of the voluptuous, erotic and splendid language of the stateless genius.