Sur une île

Camille de Toledo / Christophe Bergon

Théâtre
création / Spectacle coproduit et accueilli avec le TNT
21jan>29jan
billet
jeudi 21 janvier 2016 / 20:00 / 1h20
vendredi 22 janvier 2016 / 20:00 / 1h20
samedi 23 janvier 2016 / 20:00 / 1h20
mercredi 27 janvier 2016 / 20:00 / 1h20
jeudi 28 janvier 2016 / 20:00 / 1h20
vendredi 29 janvier 2016 / 20:00 / 1h20

"Nous avons travaillé à cette pièce comme à un "mythe noir", où apparaît la mécanique de la peur et de l’obéissance qui nous gouverne." Camille de Toledo

En juillet 2011, comme chaque année, le parti travailliste norvégien réunit ses jeunes militants sur l'île d'Utøya, non loin d'Oslo. Cette année-là, un homme déguisé en policier est accueilli sur l'embarcadère par les responsables du parti, soi-disant afin de sécuriser le rassemblement - un attentat vient d'avoir lieu dans la capitale. Le faux policier le sait : il en est l'auteur. Parvenu sur l'île, il décime 69 personnes et en blesse des dizaines d'autres. Il est en croisade, il dit lutter pour la suprématie blanche et contre un monde ouvert, entendez ouvert à l'altérité – lui préfère dire : "islamisé". Le nom du faux policier est Anders Behring Breivik. De ce qu’on a appelé par la suite "l’affaire Breivik", l’écrivain Camille de Toledo et le metteur en scène toulousain Christophe Bergon ne cherchent pas à reconstituer les faits.... "Nous avons conscience de l’impossibilité par le théâtre de dire l’intensité de la peine, du manque, qu’a causé le raid de Breivik pour tous les proches et les familles des victimes. Nous avons donc assumé qu’il s’agit, ici, d’une fiction nourrie de la réalité et non de la réalité elle-même. Nous avons travaillé à cette pièce comme à un "mythe noir", où apparaît la mécanique de la peur et de l’obéissance qui nous gouverne. En ce sens, Sur une île est un écho à la tragédie Antigone." Sur scène, un frère survivant et sa sœur morte dialoguent : nous sommes bien du côté de la fable, et comme dans Antigone il est question de loi, d’autorité travestie, de démocratie biaisée, le tout mêlé à des contradictions intimes. Mais à la différence d’Antigone, les fantômes auront peut-être le dernier mot.

In July 2011, like every year, the Norwegian Labour Party gathers its young militants on the Island of Utøya, not far from Oslo. That year, a man dressed up as a policeman is welcomed by the leaders of the Party onto the jetty, supposedly to police the gathering - a bombing has just taken place in the capital. The fake policeman knows: he is the perpetrator. Once he reaches the island, he decimates 69 people and injures dozens more. He is on a crusade, he is fighting for the white supremacy and against an open world, meaning open to otherness - he prefers to use the word «Islamist ». The fake policeman’s name is Anders Behring Breivik. About what was later called the « Breivik affair », writer Camille de Toledo and stage director from Toulouse Christophe Bergon aren’t trying to re-enact the events … « We are aware of the impossibility through theatre to express the sorrow, the absence caused by Breivik’s acts to the victims’ close friends and family. That is why we claim that this work is a work of fiction which is inspired by reality, but is not reality itself. We see this work as a « black myth », in which the mechanics of fear and obedience governing us come into existence. In that sense, Sur une île is an echo to Antigone. » On stage, a surviving brother and his dead sister converse: we are in a fable, and just like in Antigone, it is a question of law, of disguised authority, of biased democracy, all combined with private contradictions. But unlike Antigone, these ghosts might have the last word.

conception Christophe Bergon et Camille de Toledo
texte Camille de Toledo
mise en scène et scénographie et lumière Christophe Bergon
avec Laurent Cazanave et Mathilde Olivares
collaboration artistique à la mise en scène et costumes Manuela Agnesini
dramaturgie Enrico Clarelli
Musicien et conseiller musical Christophe Ruestch
Régisseur Son  Pierre Olivier Boulant
Assistant lumière en cours
Iconographie Eve Zheim
Stagiaire à la mise en scène David Malan
Administration, diffusion Suzanne Maugein
Production lato sensu museum

Coproduction TNT-Centre Dramatique National de Toulouse Midi-Pyrénées- théâtre Garonne -Scène européenne-

Accueil en résidence théâtre Garonne  -Scène européenne- TNT - Centre Dramatique National de Toulouse Midi-Pyrénées -

lato sensu museum bénéficie du soutien de la DGCA dans le cadre du dispositif de Compagnonnage d’auteur 2015.
lato sensu museum est subventionné au titre de l’aide au projet par la DRAC Midi-Pyrénées, le Conseil Régional de Midi-Pyrénées, le Conseil Départemental de la Haute-Garonne et la Ville de Toulouse.

  • tarifs de 9 à 24€

Camille de Toledo est né en 1976 à Lyon. Il étudie l'histoire et les sciences politiques à l’IEP de Paris, le droit et la littérature à l’Université Sorbonne Nouvelle puis l'économie à la London School of Economics, le cinéma et la photographie à la Tisch School de New York. De retour en France, en 1996, après un an passé à Calcutta, puis à Tanger, il fonde Don Quichotte, une revue d’influence zapatiste pour laquelle il fut photographe et éditorialiste. En 2005, il entreprend l’écriture de Strates : une archéologie fictionnelle. Sur les quatre livres de cette tétralogie, deux sont parus : L’inversion de Hieronymus Bosch et Vies et mort d’un terroriste américain. Camille de Toledo est aussi l’auteur d’essais mêlant les écritures et les genres : récit autobiographique, critique, micro-fictions. Il collabore régulièrement à la revue Pylône. Au printemps 2008, il fonde la Société européenne des Auteurs – Europaïsche Gesellschaft der Autoren – The European Society of Authors… – pour promouvoir une culture de toutes les traductions. Bibiographie récente : 2014 Oublier trahir puis disparaître, au Seuil ; 2012 L’inquiétude d’être au monde, éd Verdier/Chaoïd ; 2011 Vies pøtentielles, au Seuil ; 2009 Le Hêtre et le Bouleau, essai sur la tristesse européenne, au Seuil.

Metteur en scène, scénographe, light designer et vidéaste - Christophe Bergon inscrit sa pratique aussi bien dans le théâtre contemporain, le théâtre musical ou l’opéra que dans la performance et les installations. Il a adapté pour la scène plusieurs textes du romancier Antoine Volodine et de l’écrivain et essayiste Camille de Toledo et collaboré avec les compositeurs Pierre Jodlowski, Christophe Ruetsch, Bertrand Dubedout, Marc Demereau, Arturo Corrales, Benoît Moreau. Depuis 2002 il co-dirige avec Manuela Agnesini  lato sensu museum, label de formes scéniques porteur de nombreux projets et de multiples collaborations. A Garonne il a présenté notamment :
Siècles, lecture performance à partir de L’inquiétude d’être au monde de Camille de Toledo (In Extremis 2014) 
Sans nom(s), à partir de textes de l’écrivain Antoine Volodine (créé au théâtre Garonne en 2010)
Yagayane Palace, à partir de textes de l’écrivain Antoine Volodine (dans le cadre du Printemps de Septembre 2009)
O.R.A.T.O.R.I.O. à partir du livre Slogans de Maria Soudaïeva  (créé au théâtre Garonne en 2007). À cette occasion il rencontre l’auteur Antoine Volodine  (traducteur de Slogans) c’est le début d’une collaboration.

Laurent Cazanave commence le théâtre à l’âge de 5 ans, en 1993 avec Karin CATALA et Les Enfants de la Comédie. En 2006 entre au TNB à Rennes. Depuis sa sortie en 2009 il joue avec S. Nordey, J. C. Saïs, R. Fichet, C. Letailleur, T. Bouvet, Ch. Bergon, S. Valensi, E. De Dadelsen, A. Preljocaj et Claude Régy. En 2011 il est nominé au Molière du jeune talent masculin pour son rôle dans Brume de Dieu de T. Vesaas. En parallèle il crée sa compagnie La Passée avec laquelle il monte Tes yeux se voilent extrait de sa pièce 4 saisons qui a reçu les encouragements du CNT. La Passée est désormais en compagnonnage avec les Ateliers contemporains de Claude Régy.

Mathilde Olivares entre à l'âge de 15 ans au conservatoire de Toulouse et continue sa formation auprès de Christine Gaudichon, puis intègre la formation " extension " du CDC de Toulouse. Elle est interprète pour Patricia Ferrara, Christophe Bergon, Nans Martin et danse les "Early Works"  à Toulouse avec la Cie Trisha Brown. En 2009 elle co-fonde la Cie La Collective, au sein de laquelle elle expérimente les écritures collectives. Depuis 2010 elle collabore et co-écrit des spectacles avec Benjamin-Aliot Pagès de la Cie Rapprochées. Parallèlement à sa pratique de chorégraphe et d'interprète allant de la danse à une pratique plus théâtrale, elle mène une activité pédagogique régulière pour différents publics.