Antoine et Cléopâtre

Tiago Rodrigues

Portugal
Théâtre / Danse
spectacle présenté avec et au Théâtre Sorano
14mar>17mar
[au Théâtre Sorano]
billet
mardi 14 mars 2017 / 20:00 / 1h20
mercredi 15 mars 2017 / 20:00 / 1h20
jeudi 16 mars 2017 / 20:00 / 1h20
vendredi 17 mars 2017 / 20:00 / 1h20

« Les mots jouent comme les corps des danseurs : ils anticipent et amplifient leur présence, s'inscrivent dans l'espace, évoquent les lieux et les actions. Du théâtre ? Certainement. Mais aussi une chorégraphie vocale qui atteint à la fin un formidable paroxysme. Un noeud à hauteur du nombril. »
Daniel Tércio, Jornal de letras

Il y a Shakespeare dont la pièce est si imparfaite qu’elle a séduit le metteur en scène ; Plutarque qui, le premier, s’empara de la tradition orale pour décrire Antoine ; sans oublier le film monstre de Mankiewicz avec le couple sulfureux Burton-Taylor. Mais on oublie vite les cothurnes, les grands effets de toge du péplum et les stéréotypes usés jusqu’à la trame de la tunique de Cléopâtre, pour se laisser gagner par la passion amoureuse, torride, au cœur de cette version que signe Tiago Rodrigues. Sans renier l’héritage, le metteur en scène a transcrit le drame en un poème de neuf chants, pour ses interprètes et amis, Sofia Dias et Vitor Roriz. Ils sont danseurs et étrangers au théâtre. À l’instar d’Antoine tel que le décrit Plutarque, quand il fuit la bataille et sa propre identité pour suivre Cléopâtre : « une âme dans un corps étranger ». Ainsi, un même paradoxe relie l’amour et le théâtre. Elle est Sofia et Cléopâtre. Il est Vitor et Antoine. Leurs récits s’entrecroisent. Elle décrit tous ses faits et gestes et vice versa. Avec une délicatesse douloureuse, leurs voix chuchotent l’amour, la politique et la guerre. Ils sont aussi légers que le vol des oiseaux qui présage leur futur, leur fin est d’autant plus cruelle. Lui : « Cléopâtre respire ». Elle : « Antoine respire ».

« Cet Antoine et Cléopâtre n’est pas la pièce de William Shakespeare. C’est une pièce originale que nous avons créée en mémoire à la tragédie de Shakespeare, qui elle-même tirait ses fondements du portrait que Plutarque avait fait de Marc Antoine dans Vies Parallèles, luimême héritier de divers écrits et récits de tradition orale (...). Nous assumons ces héritages et bien d’autres encore, moins anciens mais tout aussi monumentaux, tel que le film-marathon réalisé en 1963 par Mankiewicz avec le couple Taylor-Burton." Tiago Todrigues

First there is Shakespeare, whose perfectly imperfect play seduced the stage director; then there is Plutarch, who the first used what came from oral tradition to describe Anthony; and one cannot forget the monstrosity that is Mankiewicz’s film with the smouldering Burton-Taylor couple. But one quickly forgets the buskins, the great toga effects of the sword-and-sandal and the tired stereotypes of Cleopatra’s tunic, and instead is drawn to the loving, torrid passion at the heart of this version created by Tiago Rodrigues. The stage director does not renounce the heritage, but turns the drama into a poem made of nine songs, intended for his performers and friends Sofia Dias and Vitor Roriz. They are dancers and have never performed any theatre. Like Anthony when Plutarch describes him fleeing the battle and his own identity to follow Cleopatra: “a soul in a foreign body.” Thus the same paradox links love and theatre. She is Sofia and Cleopatra. He is Vitor and Anthony. Their tales are intertwined. She describes all his deeds and actions, and he does the same. With painful gentleness, their voices whisper: love, politics and war. They are as light as the flight of birds that augurs their fate; their end is all the more cruel. Him: “Cleopatra breathes.” Her: “Anthony breathes.”

texte et mise en scène Tiago Rodrigues
avec des citations d’Antoine et Cléopâtre de William Shakespeare
interprétation Sofia Dias, Vítor Roriz
scénographie Ângela Rocha
costumes Ângela Rocha, Magda Bizarro
création lumière Nuno Meira
musique extraits de la bande originale du film Cléopâtre (1963), composée par Alex North
collaboration artistique Maria João Serrão, Thomas Walgrave
production Teatro Nacional D. Maria II après une création originale de la compagnie Mundo Perfeito
production exécutive de la création originale Magda Bizarro, Rita Mendes
coproduction Centro Cultural de Belém (PT), Centro Cultural Vila Flôr (PT) et Temps d’Images (PT)

résidence artistique Teatro do Campo Alegre (PT), Teatro Nacional de São João (PT) et alkantara (PT)

Remerciements Ana Mónica, Ângelo Rocha, Carlos Mendonça, Luísa Taveira, Manuela Santos, Rui Carvalho Homem, Salvador Santos et Bomba Suicida
avec le soutien Museu de Marinha (PT)

créé en décembre 2014, Centro Cultural de Belém

  • de 9 à 20€

Tiago Rodrigues est acteur, metteur en scène, auteur. Il est né en 1977. Depuis 1998, il a collaboré plusieurs fois avec la compagnie belge tg STAN et avec le metteur en scène libanais Rabih M roué.
 Au Portugal, il dirige la compagnie Mundo Perfeito depuis 2003 au sein de laquelle il a créé une trentaine de pièces et de performances. Artiste multiforme, il écrit des scénarios, de la poésie, des paroles de chansons et des articles d’opinion pour les journaux. Il est l’un des chefs de file de la jeune création artistique portugaise. Il collabore avec d’autres compagnies théâtrales, des chorégraphes et des cinéastes. Ses spectacles ont été programmés en Europe, en Amérique du Sud et au Moyen-
Orient. Tiago Rodrigues a enseigné le théâtre à l’école de danse contemporaine P.A.R.T.S. à Bruxelles. Au Portugal, il a enseigné chez ESMAE et Baleteatro, deux écoles d’art de Porto, ainsi qu’à l’université d’Evora et l’école de danse de Lisbonne. Ila été nommé directeur du Théâtre national de Lisbonne en 2014.

Il a présenté au théâtre Garonne : By Heart en 2015.