Notes sur les diapasons invisibles

Au commencement seraient deux plans : paysage sonore et discours musical. Sur un fond de chants d’oiseaux jouerait une polyphonie instrumentale. Nature et culture, en somme. Mais en rendant poreuses les frontières entre musique savante et l’intrication des sons que le vivant génère spontanément, ne serait-il pas possible de tracer un continuum entre ses deux régions du réel ? Ou même d’abolir cette dichotomie ? De rendre à la nature sa nature véritable : une abstraction, un concept qui permet à la cosmogonie occidentale d’élever son orgueil au-dessus de tout ce qui n’est pas humain, et de mettre une distance définitive entre nous et le monde.
Dans le sillage de ses pièces que Pierre-Yves Macé compose autour d’archives sonores de toutes sortes, Notes sur les diapasons invisibles mobilise un matériau précédé d’une longue tradition musicale, le chant d’oiseau, dans une pièce sans instrumentation définie, pour un ensemble, Dedalus, qui s’est spécialisé dans l’interprétation de répertoires où liberté et contrainte sont les deux faces d’une même pièce.

En préambule du concert : projection en avant première de Five Dolly Shots courtes pièces composée par Pierre-Yves Macé pour le quatuor Sonneurs et interprétées par cinq danseur.euses chorégraphes (sous l'oeil d'une caméra en rotation permanente).

Pierre-Yves Macé présente également cette saison à Garonne Variations Belvédère avec L’Instant Donné le 7 octobre 2023, The Game of Life avec Liz Santoro, Pierre Godard et L’Instant Donné les 26 et 27 avril 2024 et Walter Benjamin avec Sylvain Creuzevault et Arthur Igual du 23 au 25 mai 2024.