5 > 8 novembre

Désobéir – pièce d’actualité n°9

Julie Berès

Dossier de presse

Désobéir – pièce d’actualité n°9

Julie Berès

"S’opposer pour pouvoir danser tous les jours, faire du théâtre, écrire, prier. Arracher sa liberté."
Julie Berès

« La vie des gens d’ici, qu’est-ce qu’elle inspire à votre art ? » La question est posée chaque année à des artistes par Marie-José Malis, initiatrice du cycle « Pièce d’Actualité » au Centre Dramatique d’Aubervilliers. Désobéir est la réponse sous forme d’uppercut de Julie Berès. En Seine-Saint-Denis, la metteuse en scène a collecté les paroles de filles et petites-filles de première, deuxième et troisième générations de l’immigration, questionnées sur leur lien à la famille, la tradition, la religion, l’avenir. Restitué par quatre d’entre elles devenues interprètes du projet, le matériau intime et politique a été minutieusement réécrit avec la complicité de l’écrivaine Alice Zeniter (L’Art de perdre, prix Goncourt des lycéens 2017) et de Kevin Keiss, dramaturge. Avec eux, Julie Berès déploie ce qu’elle nomme « un théâtre de la capacité » : partager les expériences, s’approprier les héritages, choisir ce que l’on veut et devenir qui l’on souhaite. L’entrelacement des récits et des témoignages dessine une carte de la violence, entre réalité et fiction, vécue à même les corps. Le racisme, le machisme, la religion, la tradition, la sexualité, les rêves… Drôles, jamais désespérées, elles exultent dans la révolte. Un éloge de la désobéissance qui est aussi un art du portrait.

théâtre - danse / à voir en famille à partir de 12 ans
5 > 8 Novembre
lun 5 nov / 20:00mar 6 nov / 20:00mer 7 nov / 20:00jeu 8 nov / 14:30jeu 8 nov / 20:00
présenté avec le ThéâtredelaCité, au théâtre Garonne

durée 1h15
de 10 à 25 € / Séance scolaire jeudi 8 novembre à 14h30 (10 € )
Désobéir – pièce d’actualité n°9Désobéir – pièce d’actualité n°9

Nous sommes allés à la rencontre de jeunes femmes de la première, seconde et troisième générations issues de l’immigration pour questionner chacune sur son lien à la famille, la tradition, la religion, l’avenir. Nous nous sommes emparés de leurs témoignages pour raconter leurs histoires à travers des fragments de pensées, de souvenirs, de soumissions conscientes ou inconscientes, de révoltes, de nostalgies curieuses... pour qu’inexorablement l’intime puisse se mêler à l’éminemment politique. Le travail d’écriture de la pièce est intrinsèquement lié à la constitution du matériau de recherche : un travail minutieux, de longue haleine, de rencontres et de collecte de paroles de jeunes femmes venues pour la plupart de banlieue, nous permettant de toucher au plus sensible de la réalité en stéréoscopie, à l’envers du tableau officiel médiatique (L’association des femmes sans voiles d’Aubervilliers, La Brigade des mères de Sevran, Les élèves de l’option théâtre du lycée Le Corbusier d’Aubervilliers, l’association Mille Visages, le dispositif Premier Acte). Il y a eu la rencontre déterminantes avec six jeunes femmes de moins de vingt cinq ans : Sophia Hocini, Sephora Pondi, Hatice Ozer, Hayet Darwich, Lou Bouziouane et Charmine Fariborzi et l’envie profonde de travailler avec elles. Chacune des jeunes femmes a nourri l’écriture du spectacle en apportant sa propre histoire et à travers elle, celle de ses parents. Nous aimerions faire entendre la façon dont ces jeunes femmes empoignent leurs vies, dans un monde souvent violent où il faut lutter pour tracer sa route. Nous souhaiterions dessiner une carte de la violence par un voyage non exhaustif. À l’écoute de ces voix de femmes dont la culture française se mêle à celles de Kabylie, du Maroc, de l’Iran. À travers leurs témoignages, s’entrecroisent des bribes d’aveux, de souvenirs contradictoires, d’évidentes soumissions, de nostalgies ambivalentes, de révoltes dans le désir de faire entendre, à travers les événements intimes et douloureux, les mythes et mythologies inconscients et collectifs. S’y développent, je l’espère, des correspondances plus vastes, comme celle du féminin et de sa singulière trajectoire périphérique, de la double peine d’une génération aux prises avec la question de l’engagement, de la filiation, quand celle-ci, plus qu’un repère, devient un tourment. Comment s’inventer soi-même ? Qu’est-ce qui fait bouger les lignes ? Qu’est-ce qui les fait trembler ? Dans quelle mesure a-t’on fait de certaines questions sociales des questions ethniques ?

Julie Berès, note d'intention

Désobéir – pièce d’actualité n°9Presse

Les rêves et les révoltes aussi. À propos de Désobéir de Julie Berès

Les quatre jeunes comédiennes performant "Désobéir" sont autant de portraits de femmes en résistance qui prennent possession du plateau de La Commune, CDN d'Aubervilliers, leur ville. Mis en scène par Julie Berès, elles incarnent ces femmes d'à côté dont le poids de l'héritage et les assignations sociales pèsent sur celles qui rêvent de s'inventer autrement. Quatre jeunes femmes serrées deux par deux l'une contre l'autre sur deux rangs, traversent la scène de gauche à droite d'un pas cadencé, presque militaire, avant de disparaissent pour mieux réapparaître à nouveau. Tel un préambule, l'ouverture époustouflante de "Désobéir" donne le ton à ce qui suit, les portraits de jeunes femmes d'ici, drôles, touchants, douloureux parfois, jamais désespérés. Ces femmes d'Aubervilliers et des communes alentours, parce qu'elles subissent plusieurs formes de discriminations, répondent sans doute le mieux à la définition de l’intersectionnalité, terme inventé aux Etats-Unis en 1989 par Kimberle Crenshaw, dans son étude sur la violence faite aux femmes noires américaines dans les classes défavorisées.

Le théâtre comme art politique

Initiées par Marie-José Malis, Directrice de la Commune, CDN d'Aubervilliers voilà quatre saisons, les "pièces d'actualités" reformulent de façon singulière l'art de faire du théâtre. A la base de ces commandes passées à de grands noms du monde culturel se trouve une question immuable : "La vie des gens ici, qu'est-ce qu'elle inspire à votre art?" En choisissant de donner la parole aux habitants, qui devient la matière première du futur texte de chaque "pièce d'actualité", elle les implique dans la vie du théâtre et donne une place inusitée à une catégorie de la population, ces filles et petites-filles d’imigré(e)s issues des classes populaires, à qui on a fait comprendre depuis longtemps que sa place n'est pas ici. Parce qu'elles parlent du monde immédiat qui les entourent, les "pièces d'actualité" forment autant d'agoras racontant les maux d'une société française qui oscille entre stigmatisation et invisibilité. Celle portant le n°9, intitulée "Désobéir", donne la parole aux femmes de Seine-Saint-Denis issues de la première, deuxième et troisième génération de l'immigration, elle interroge leurs rêves et leurs révoltes et "questionne chez chacune le lien à la famille, la tradition, la religion, l’avenir". La rencontre avec quatre jeunes femmes, Lou-Adriana Bouziouane, Charmine Fariborzi, Hatice Ozer et Séphora Pondi, futures comédiennes du projet, va être déterminante pour Julie Berès qui les associent à l'écriture en sollicitant leur propre histoire et par ricochet, celle de leurs parents. Kevin Keiss et Alice Zeniter – récemment lauréate du Prix Goncourt des lycéens ainsi que du Prix Littéraire Le Monde pour son roman "L'art de perdre" – en assurent la mise en forme, la dramaturgie, agglomérant d'autres récits de femmes entendus au gré des échanges qui ont égrené les rencontres. A partir des ces confessions intimes, ils en tirent des bribes qui racontent leurs souvenirs, leurs joies et leurs peines, leur nostalgie, leurs soumissions diverses, leurs révoltes aussi. Chacune à leur manière, elles vont tour à tour dire non, entrer en résistance face à la violence d'un monde où elles doivent lutter en permanence pour exister dans une société qui trop souvent les enferme dans une impasse. Ces histoires personnelles deviennent des histoires politiques. A rebours des images médiatisées, elles montrent une réalité plurielle des femmes de banlieue.

Savoir s'inventer soi-même

Car ces récits de femmes sont des récits où désobéir conduit à des victoires. Sur scène, les corps hypersexués sont mis en avant avec fierté. Le désappointement des rêves perdus, c'est peut-être Séphora Pondi qui en parle le mieux. Cette jeune femme noire qui auparavant a expliqué avec humour ce que c'est que d'avoir des parents africains évangélistes, se prend de passion pour le théâtre à l'adolescence. A la faveur d'un casting pour L'école des femmes, sa performance remarquée lui vaut d'être choisie par le metteur en scène pour tenir le rôle d'Agnès. Le temps du bonheur précède celui du désenchantement lorsqu'il lui assène une semaine plus tard, qu'Agnès, figure iconique de la pièce de Molière, ne peut être noire. La scène de La Commune, CDN d'Aubervilliers lui offre aujourd'hui son école des femmes. Après avoir choisi Arnolphe parmi les spectateurs masculins d'un certain âge, elle incarne Agnès à la perfection dans une version re-visitée par les mots d'argot issues des banlieues populaires. Toutes ici et maintenant s'incarnent en Agnès, les quatre comédiennes d'un seul corps déclament dans une polyphonie jubilatoire tenant du combat comme pour montrer qu'elles méritent ce rôle obtenu de haute lutte.

Les rêves dissous mènent parfois à une idéalisation romantique des groupes extrémistes. Le premier portrait est sans doute le plus édifiant. C'est à la suite d'une rencontre masculine sur un réseau social que la jeune femme alors adolescente, révoltée par l'injustice qui l'entoure, va commencer à porter le hijab. Au fur et à mesure des échanges avec le jeune homme, elle se métamorphose jusqu'à devenir quelqu'un d'autre pour sa famille et ses amis. Elle ira jusqu'à fuguer pour rejoindre l'homme qu'elle aime désormais. Elle a eu de la chance, ne trouvant pas par elle-même l'élévation divine que le jeune homme souhaite, il la juge désormais impure. De cette aventure elle a gardé la religion qui lui apporte une sérénité et une paix intérieure, avant de conclure sur la possibilité de femmes imam dans un étonnant dévoilement.

De la comédienne répudiée pour sa couleur de peau à la jeune femme en colère trouvant le réconfort dans les milieux extrémistes à la danseuse d'origine iranienne qui doit désobéir à son père pour exister, ces récits directs témoignant de la façon qu'ont ces jeunes femmes de saisir la vie, ébranlent le public en rendant caduques ses grilles de perception, de compréhension. Ne se laissant pas enfermer dans les stéréotypes, ces femmes piochent dans leur héritage culturel, en choisissent ce qu'elles veulent pour devenir qui elles veulent. En disant non et en posant ce postulat comme acte fondateur, elles s'inventent elles-mêmes.

Guillaume Lasserre, Médiapart, le 27 novembre 2017

 

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Pièce d’actualité n°9 : Désobéir, Julie Berès

Un bloc de quatre jeunes femmes traverse la scène, regard braqué sur le public et sourire en coin, avant de sortir de la salle, d’entrer à nouveau, puis c’est l’assaut : attaquer le mur du fond au couteau, pour faire apparaitre les huit lettres irrégulières du mot « DÉSOBÉIR ». Un acte effectué dans l’urgence, à plusieurs mains, comme une façon de marquer le territoire, de le signer pour se l’approprier. Des mains armées donc, des mains qui n’hésitent pas faire violence au plateau, à en arracher des pans, à lui envoyer des coups de poing, et des filles qui se demandent si elles ne devraient pas se mettre au krav-maga pour « bien porter leurs couilles ». Le corps de ces quatre filles est bel et bien au centre de Désobéir  : pas de scénographie complexe comme on a pu en voir dans d’autres pièces de Julie Berès, mais le plateau vide recouvert d’un tapis gris, une chaise, et parfois les visages en gros plan sur le mur du fond, frôlant le graffiti originel, filmés en direct avec des iPhones. Seules ou groupées, les actrices habitent tout l’espace de la scène, elles s’en emparent en dansant, en y faisant résonner leurs voix puissantes quand elles chantent ou se lancent dans de délirantes prédications.
De ce corps qui est la matière de la pièce, on se demande quoi faire : qu’en montrer ? Qu’en cacher ? Qu’en protéger ? Qu’est-ce qui fait sa force ? Le premier témoignage qui nous est confié est justement celui de Nour, qui a fait le choix de couvrir son corps pour se sentir plus forte. Elle porte un tchador qui efface complètement sa silhouette, ce sont ses mains et son visage, son grand sourire, qui concentrent toute son expressivité. Elle raconte sa révolte contre l’injustice, sa recherche d’idéal, de pureté. Puis c’est elle qui commence à soulever des bouts du tapis gris, à déshabiller le plateau, et là, d’autres corps et d’autres voix apparaissent, d’autres rapport à la révolte.
Les récits qui constituent Désobéir proviennent d’une « immersion documentaire » de Julie Berès et ses collaborateurs dans la ville d’Aubervilliers et ses environs. Dans le cadre du cycle Pièce d’Actualité porté par Marie-José Malis et le théâtre de La Commune, la question posée aux artistes est la suivante : que vous inspire la vie des gens d’Aubervilliers ? Julie Berès avait envie, depuis un certain temps, de questionner la radicalisation de jeunes femmes révoltées par l’injustice, en quête d’engagement et d’idéal, et séduites par le discours de Daech. Elle s’est donc saisie de la proposition de La Commune pour approfondir son enquête. Au cours de ses rencontres avec les femmes du 93, elle s’est trouvée face à des manières très différentes de vivre la révolte. Ces femmes, pour la plupart issues de l’immigration, lui ont parlé de racisme, de machisme, du poids d’une certaine conception de la religion, mais surtout de ce qui leur permettait de s’affirmer, de hausser la voix, de mettre leur corps en mouvement. Désobéir suit ce cheminement effectué par Julie Berès : faire le constat d’une jeunesse en mal d’engagement prête à embrasser les idéologies les plus dangereuses, oui, mais pour ensuite sentir la force de vie radicale qui habite ces femmes.
C’est donc un choeur que nous propose d’écouter cette Pièce d’actualité. Les quatre actrices, Hatice, Séphora, Charmine et Lou-Adriana, nous confient certes des anecdotes issues de leur propre histoire, mais la pièce refuse le schéma de la confession, où chaque individu viendrait témoigner en solo face public, explicitant le fait que c’est bien de lui qu’il s’agit, de sa « vraie vie ». Leurs prises de parole sont tissées d’autres récits, de témoignages recueillis dans la phase d’immersion documentaire, et parfois leurs voix se superposent pour porter un même discours qui devient musique, on ne sait plus très bien qui parle et ce n’est finalement pas très important. La pièce joue ainsi sur un décalage permanent par rapport aux attentes de vérité et de réalisme qui peuvent être celles d’un spectateur venu voir une Pièce d’actualité. Cet écart est redoublé par le travail sur certaines qualités de mouvement, qui crée des images oniriques ou burlesques. A plusieurs reprises, le corps se détache d’une état quotidien et adopte des formes qui provoquent un trouble dans notre perception. Lorsque Charmine raconte sa plongée salvatrice dans la danse, la lumière ténue et les micro-explosions de ses muscles agités par le popping donnent la sensation d’une image lointaine, qui tremblote et pourrait disparaitre à tout moment. Plus tard, quand le groupe discute du rapport à la sexualité, ou du poids du machisme, c’est un balancement appuyé des épaules ou du bassin qui secoue les corps : ceux-ci sont habités par autre chose que la conversation, ils possèdent une vibration propre.
Si Désobéir travaille une matière qui peut sembler déjà connue, souvent mobilisée ces derniers temps (on peut penser à la pièce F(l)ammes de Ahmed Madani, ou encore au film Bande de filles, de Céline Sciamma), la forme proposée nous place à un endroit de réception très spécial. Jouant à la lisière de la réalité et de la fiction, passant sans cesse de l’ultra-quotidien à la fantaisie et au rêve, cette Pièce d’actualité nous invite à percevoir le réel dans toute sa densité. Et nous rappelle que la révolte peut aussi être joyeuse. Vraiment joyeuse.

Par Leslie Cassagne, Maculture.fr, publié le 24/11/2017

Désobéir – pièce d’actualité n°9Générique

conception et mise en scène Julie Berès
avec Lou-Adriana Bouziouane Charmine Fariborzi, Hatice Ozer, Séphora Pondi...
collecte des témoignages et travail sur le texte Julie Berès, Kevin Keiss,
avec la participation d’Alice Zeniter
dramaturgie Kevin Keiss
chorégraphie Jessica Noita
scénographie Marc Lainé et Stephan Zimmerli
costumes Elisabeth Cerqueira
création sonore David Segalen
création lumière Laïs Foulc
création vidéo Christian Archambeau
production déléguée La Commune Centre Dramatique National d’Aubervilliers
coproduction Compagnie les Cambrioleurs
avec le soutien du Fonds de Dotation Agnès Troublé dite Agnès b., du FIJAD, Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, DRAC et Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Portrait

Julie Berès-Conception et mise en scène Née en 1972, Julie Berès passe la plupart de son enfance en Afrique. Lorsqu’elle arrive en France, à 18 ans, c’est avec l’intention d’y poursuivre des études de philosophie. Mais après une rencontre avec Ariane Mnouchkine, lors d’un stage au Théâtre du Soleil, elle décide en 1997 d’intègrer le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. En 2001, elle fonde la compagnie « Les Cambrioleurs », dont elle assure la direction artistique et qu’elle choisit ensuite d’implanter à Brest. Elle réunit à ses côtés des créateurs issus de différentes disciplines (auteurs, vidéastes, plasticiens, créateurs sonores, chorégraphes, circassiens) pour inventer une écriture scénique où chaque langage s’affirme dans une narration fragmentaire, discontinue, onirique. Au Théâtre National de Chaillot, qui l’accompagne dès ses premiers spectacles, elle crée Poudre ! (2001), E muet (2004). Ou le lapin me tuera est créé pour la Biennale des Arts de la Marionnette au Théâtre Paris Villette (2003). Elle participe en 2006, aux cotés d’Alexis Fichet, Madeleine Louarn, Annie Lucas et Charlie Windelschmidt, à la mise en scène collective de Grand-mère Quéquette de Christian Prigent, répété et présenté au CDDB – Théâtre de Lorient. On n’est pas seul dans sa peau voit le jour en 2006 à l’Espace des Arts, scène nationale de Chalon-sur-Saône, établissement public qui portera la production de plusieurs de ses créations. L’année suivante, le Quartz, scène nationale de Brest, l’invite à devenir artiste associée. Par la suite, Sous les visages (2008) et Notre besoin de consolation (2010) y sont créés. En janvier 2013, la première de Lendemains de fête est donnée à la MC2 Grenoble, scène nationale, producteur délégué du spectacle. En 2013, une petite forme, L’or avec le faire, est conçue en collaboration avec Thomas Cloarec au Théâtre du Pays de Morlaix. En 2013, elle est associée à la Comédie de Caen, centre dramatique national de Normandie, où est créé en janvier 2015 Petit Eyolf de Henrik Ibsen. En implantant sa compagnie en Bretagne, Julie Berès a tenu à y développer un important programme d’action culturelle, en direction d’amateurs, en milieu scolaire et universitaire, mais aussi à destination de populations éloignées de l’offre culturelle (milieux carcéraux, hôpitaux, maisons de retraite).