20 mars > 13 avril

In Extremis 2019

Quasi niente

Daria Deflorian
Antonio Tagliarini [Italie]

“Il y a quelque chose de terrible dans la réalité, et je ne sais pas ce que c’est. Et personne ne me le dit” Giuliana dans Le Désert Rouge, d'Antonioni

Venus d’Italie, Daria Deflorian et Antonio Tagliarini forment un duo rare, à l’origine d’un théâtre qui leur ressemble : à la fois acteurs et auteurs, vibrants de sincérité, ils aiment à regarder le monde invisible caché derrière la toile de fond, réinventant le réel au théâtre, floutant les limites entre le dedans et le dehors, la réalité et la fiction. Après Il cielo non è un fondale, ils reviennent avec une création inspirée du premier film en couleur d’Antonioni : Le Désert rouge. En arrière plan, une société industrielle, hyperréaliste, privée d’espaces d’imagination, où Giuliana, interprétée par Monica Vitti, tente de survivre : « Il y a quelque chose de terrible dans la réalité et je ne sais pas ce que c'est. Et personne ne me le dit. » Pour les deux artistes, Giuliana fait partie de cette galerie de personnes un peu bancales, qui « nous parlent d’une recherche de vérités que souvent nous avons perdue ». « Nous sommes tombés amoureux d’elle parce que c’est une sauvageonne vêtue avec élégance. » disent-ils. Sur scène, ils seront trois femmes et deux hommes à explorer les contours brumeux de cette femme gelée, asphyxiée par ce monde « sans portes ni fenêtres », mais aussi luciole à sa manière. Composant et décomposant cette figure de la marginalité, mêlant leurs propres histoires au récit, le quintet nous embarque dans une rêverie faite de presque rien… qui laisse entrevoir le « monde entier ».

Biographie
Daria Deflorian et Antonio Tagliarini partagent avec une poignée d’artistes italiens de la scène indépendante des projets collectifs et une tournure d’esprit frondeuse qui n’attend pas la poussée des vents dominants. Ensemble, ils créent une série de projets dont ils sont à la fois auteurs et performeurs. Provenant du monde de la performance, ils recherchent d’autres modes de représentation et explorent des formes alternatives d’alliance entre la scène et le public. Ils débutent leur collaboration en 2008 avec un hommage à Pina Bausch. Parmi les pièces qui ont suivi, on a pu voir à Garonne : Reality (2015 et 2016) et Le ciel n’est pas une toile de fond (2017).

Théâtre
20 > 23 Mars
mer 20 mar / 20:00jeu 21 mar / 20:00ven 22 mar / 20:30sam 23 mar / 20:30
théâtre Garonne

durée 1h30
en italien surtitré en français
Coproduction
Quasi nienteEntretien

Les italiens Daria Deflorian et Antonio Tagliarini  aiment à regarder le monde invisible caché derrière la toile de fond ; ils fondent leur démarche artistique sur l’observation de personnages humbles et de figures marginales. Après Reality (à Garonne en 2015 et 2016) et Le ciel n’est pas une toile de fond (2017), ils reviennent avec une création inspirée du premier film en couleur d’Antonioni, Le Désert rouge. En parallèle, ils présenteront Scavi (fouilles), performance conçue pour un petit nombre de spectateurs, une restitution publique de leurs découvertes, faites lors de la phase de recherche du spectacle au Fond Antonioni de Ferrare : «Nous avons fouillé avec patience comme font les archéologues».

Entretien avec Daria Deflorian et Antonio Tagliarini

Quasi niente, c’est le titre que vous avez choisi pour cette nouvelle pièce et pourtant, on ressort de cette pièce avec le sentiment d’avoir partagé avec vous quelque chose d’essentiel et de profondément intime. Pourquoi ce titre ?

Daria : Au début, nous pensions utiliser le titre original, Il Deserto rosso mais pour des raisons liées aux droits d’auteur, nous n’avons pas pu le faire.
Chacun a apporté ses propositions et tout le monde est très vite tombé d’accord sur Quasi niente. Ce titre résonnait beaucoup avec nos questionnements à propos des différences entre le monde d’aujourd’hui et celui du Désert rouge. Presque rien c’est une forme de paysage comme dans le film mais il ne s’agit pas seulement d’un paysage géographique, c’est aussi un paysage humain. Pour nous, l’idée du désert est traversée par quelque chose de plus complexe : la désertification de la relation humaine.
Plus tard, il y a eu la rencontre avec l’écriture de Mark Fischer qui a donné lieu à beaucoup de discussions entre nous. Durant le spectacle, je lis à voix haute l’un de ses textes intitulé « Bon à rien ». Or, dans cette expression, il n’y a pas que le sens négatif exprimé par le langage commun (« Tu es un bon à rien »). C’est aussi son positionnement existentiel qui nous interpelle, son esprit de résistance face à une société très rapide, très active, très optimiste... Nous aussi, nous luttons contre cet excès d’activité qui n’est au fond qu’un masque derrière une situation malade.

Le Désert rouge d’Antonioni, semble avoir été pour vous une vraie rencontre, bien plus qu’un simple point de départ. Vous y faites référence plusieurs fois dans la pièce, comme on revient à la source, comme un point d’ancrage. Comment cette œuvre vous a-t-elle accompagnés durant la période de création ?

Antonio : Lorsque nous avons vu pour la première fois Le Désert rouge, c’était durant la création du Ciel n’est pas une toile de fond (présenté à Garonne en 2017) et nous avons décidé de travailler sur ce film, de manière un peu instinctive. Ce qui nous intéressait, c’était déjà le rapport entre la figure et le fond / le paysage. Nous avions vu tous les autres films d’Antonioni, puis, quand nous avons commencé le travail, nous avons eu besoin de nous détacher du film.
Nous sommes partis de l’hypothèse de ne pas faire coïncider nos rôles avec les personnages principaux du film. Nous avons eu l’idée de travailler sur trois rôles de femmes de trois âges différents.
On pourrait dire que toute l’œuvre d’Antonioni nous a accompagnés de façon souterraine. Antonioni est présent dans les fissures du spectacle. Tout notre travail en est imprégné.
C’est durant notre résidence à Toulouse, que nous avons compris définitivement que le cœur du travail serait le mal être, le mal de vivre ; et que nous voulions l’aborder pas seulement d’un point de vue individuel et intime mais aussi à un niveau politique et collectif.
Toute la période de création a été une période très enrichissante pour le groupe et pour chacun d’entre nous – comme cela est d’ailleurs souvent le cas dans la création –. Nous avons beaucoup lu, regardé tous les films, sommes allés dans sa ville natale à Ferrare, fouillé le fonds Antonioni… C’est comme ça qu’Antonioni est entré dans notre chair. Et puis, à un certain moment, nous nous sommes éloignés du film, de plus en plus, et d’ailleurs cela nous a même surpris. Jusqu’à la fin où nous y sommes retournés…

Daria : Et nous y sommes retournés avec cette idée d’en jouer avec le public, c’est-à-dire d’être des personnes qui tout simplement ont vu le film. Chacun d’entre nous déclare à un moment avoir vu le film. Le film nous a donc apporté quelque chose de concret. Nous ne sommes pas les personnages du film, mais nous l’avons vu et nous en parlons comme d’un objet de notre vie. Cette façon très tangible d’aborder la création en utilisant des références concrètes était déjà présente dans nos précédentes pièces.
Mais, cette fois, nous n’avons pas voulu être des acteurs sur le plateau. Nous sommes aussi des personnes

Antonio : Le fait de revenir au film, a permis aussi de circonscrire la dramaturgie, de mettre une limite.
Il n’est pas nécessaire d’avoir vu le film, pour comprendre la pièce. On  remarque d’ailleurs que c’est l’un des films dont on se souvient le moins… c’est un film de passage, un film charnière, son premier film en couleur....
Après Le Désert rouge, quelque chose a changé dans la recherche d’Antonioni. (Après il y a eu Blow Up, Profession : reporter). Dans Le Désert rouge, il y a encore ces questionnements sur l’homme, sur la femme, sur les rapports homme / femme : l’incapacité à s’entendre, à se comprendre… Ce film signe aussi la fin des relations avec Monica Vitti qui l’avait accompagné jusqu’ici (elle le quitte pour partir avec le directeur de la photographie). Quand Antonioni parle de lui et de son présent, on comprend comment inévitablement la vie entre dans le travail. Pour nous aussi, cela a été le cas : les épisodes de deuil ou de séparation que nous avons vécu durant cette période de création ont amené une espèce de dureté dans le travail.

On a l’impression que vous partagez avec nous vos propres histoires, vos vérités enfouies, tout en restant a plus près du personnage de Giuliana. Comment avez-vous procédé pour l’écriture des personnages?

Daria : C’est une question très précise et très difficile… Dans ce projet la question de la vérité de l’autobiographie est très complexe car tout est entrelacé. Tout est vrai mais en réalité tout est très construit. Sur scène, les acteurs ne racontent pas ce qu’ils ont vécu dans la vraie vie ; dans le sens où les histoires ne correspondent pas forcément avec la personne qui parle. La plupart du temps, les acteurs ne parlent ni avec leurs mots ni avec leurs anecdotes personnelles mais avec leur propre vécu et ainsi il y a une vérité qui s’exprime.
Jusqu’ici, dans notre travail, il y avait un rapport plus clair avec la vie de chacun : la vie d’Antonio, la vie de Daria et la vie de l’objet. Mais le fait d’être un groupe plus nombreux et surtout le développement du travail d’écriture a rendu ce projet plus complexe. Probablement aurons-nous besoin d’un peu de temps pour réaliser ce qui est advenu durant cette période…
Cette création a donné lieu à des questionnements très forts sur le féminin et le masculin, le genre et le langage des genres. C’était nouveau pour nous car avant cette pièce les figures étaient exclusivement féminines ; la voix était donc toujours féminine et nous n’avons jamais fait la différence entre la voix de Janina Turek, la mienne ou celle d’Antonio.
Le travail s’est déroulé de manière à la fois très collective et en même temps très dirigée. Par moi et aussi par Francesco Alberici avec qui nous avons collaboré pour la première fois sur la dramaturgie et sur l’écriture. Avec Antonio et Francesco nous avons formé un triangle de travail ; mais c’est finalement avec toute l’équipe, durant les répétitions, que nous avons le plus partagé les questions. Ce qui en sortait était tellement vaste que cela n’aurait pas été possible d’écrire ensemble. C’était devenu nécessaire de prendre tout ce matériel et d’en faire un texte. Ce que j’ai fait en partie, avec l’aide de Francesco, mais ce n’est pas mon texte ! C’est vraiment le résultat d’une expérience collective. Il a fallu choisir car le matériel était infini.
La dimension nouvelle du travail a été cette part donnée à la dramaturgie. Ce qui est resté c’est le travail des corps dans l’espace.
Nous avons eu la chance d’être un groupe qui a pu partager des questions difficiles et intimes. Le temps que nous avons vécu ensemble, c’est un micromonde et c’est peut-être ce qui rend les récits si personnels.

La question du regard que l’on porte sur le monde, le dedans et le dehors, est au cœur de votre travail – en particulier depuis votre dernière pièce Il Cielo non è un fondale. Vous dites avoir franchi avec Quasi niente une nouvelle étape. En quoi cette création a-t-elle ouvert une brèche dans votre travail ?

Antonio : Personnellement, ce projet m’a apporté beaucoup car j’ai toujours eu un rapport difficile avec le mal de vivre, un rapport plus caché. En créant différents points de vue, ce travail m’a permis d’entrer personnellement dans cette question.
Il cielo non è un fondale avait mis en mouvement des sujets qui ont continué à nous travailler après coup. Quasi niente a été une nouvelle poussée dans notre recherche. En particulier sur les rapports dedans / dehors. La question de notre rapport avec l’extérieur est devenue fondamentale. Paradoxalement, ce travail nous demandait de puiser très à l’intérieur, et dans le même temps il nous fallait continuer à regarder au dehors – et résister pour ne pas céder à la tentation d’y échapper. Nous avons pris conscience de notre responsabilité politique face à ce monde extérieur ; de là est né le désir d’aborder la question du mal être d’un point de vue politique et collectif.

Dans le film Giuliana demande : « Que dois-je faire de mes yeux ? Regarder quoi ? ». Comment cette question résonne t-elle pour vous aujourd’hui ?

Antonio : Cette question de « quoi regarder » rejoint celle de notre responsabilité politique. C’est une question de choix, de possibilité de choisir. Quand on va mal, on ne parvient plus regarder. C’est une forme de fermeture.
Dans le film, c’est au moment où Giuliana lève les yeux et regarde au dehors que tout devient possible, ce qui était impossible juste avant devient possible.
Dans la rue, si je vois une personne par terre, dans la rue, est-ce que je choisis de la regarder ou de fermer les yeux ?
C’est aussi ce que nous enseigne Antonioni, quand il dit que l’endroit même où l’on décide de poser sa caméra est un choix politique. Et pourtant, Antonioni a toujours été considéré comme un réalisateur plutôt esthétique même si en réalité il a toujours été en lien avec son présent ; et la question du regard est pour lui fondamentale. Quand on regarde Le Désert rouge, le centre est toujours un peu déplacé, les figures sont à la limite. Au théâtre c’est forcément différent même si en fonction de la taille des plateaux, il peut y avoir plus ou moins de profondeur et donc plus ou moins de proximité entre les acteurs. Et cela aussi change le sens et la nature des relations sur scène.

Vous citez dans votre note d’intention le texte Près d’elle de François Jullien  qui vous a accompagné tout au long de la création. Il y est question de la présence à soi et de la présence à l’Autre. La « présence opaque » serait une présence écran empêchant le passage ; la « présence intime » au contraire laisserait le passage ouvert. « Avoir des égards pour l’Autre signifie que au sein même de l’intime, et pour préserver cet intime, on continue de regarder l’Autre, c’est-à-dire de la maintenir en vis-à-vis comme Autre, en dépit de la quotidienneté de la présence » (p.113). Comment cela résonne-t-il avec votre travail ?

Daria : Près d’elle, c’est un petit livre qui est arrivé dès le début du projet et qui a permis de connecter la recherche à la question existentielle, de manière fondamentale : la présence dans la vie, la présence à sa propre vérité et l’idée de la comédie de la vie car nous passons la plupart de notre temps à jouer. Et d’ailleurs, plus on ressent du mal être dans cette société, plus on a la possibilité d’éviter ce mal être…
Au plateau, la question est devenue en substance : la présence entre nous et la présence avec soi même. Nous avons travaillé sur les différentes qualités de présence  sur scène : la présence : « opaque » derrière laquelle tu peux te cacher et avoir des relations sans que rien ne te touche pour autant. Et en même temps, nous avons cherché des moments plus drôles, avec des fulgurances où tout d’un coup, la personne apparaît telle qu’elle est, et où la comédie prend le pas. Nous cherchons tous les soirs à trouver des moments de présence plus profonde avec le public. Ce n’est pas facile, c’est un exercice… En ce sens, je crois que le spectacle est en train de devenir. C’est la partie intéressante car c’est un problème existentiel mais aussi actoriel et c’est une question qui s’installe tout le temps. « Il faut garder la rencontre et ce continûment comme un événement ». François Jullien, Près d’elle.

Propos recueillis par Cécile Baranger, octobre 2018

Quasi nientePresse

Daria Deflorian et Antonio Tagiliarini, ce n’est pas rien
Travaillant ensemble depuis dix ans, les Italiens Daria Deflorian et Antonio Tagliarini fraient une voie où le théâtre avance sur un étroit sentier au bord du précipice de la vie et inversement. La preuve par « Quasi niente », un presque rien qui est tout. « Comme tout serait facile si on était dans un théâtre avec une trame, une de ces trames qui portent l’histoire », dit la Quadragénaire en regardant le public du théâtre, présentement celui du Théâtre de la Bastille. Tout le travail de Daria Deflorian et Antonio Tagliarini qui ont élaboré et signent Quasi niente (Presque rien) est fondé sur cette façon de biaiser avec le théâtre tout en baisant avec lui.
Générations et miroir
Pas de pièce avec scènes et actes, pas d’intrigue, pas d’histoires qui finissent bien ou mal, pas de personnages à part entière, pas de témoignages bruts de décoffrage, pas d’émigrés, de sans-papiers, de SDF, d’ouvrières et ouvriers ayant perdu leur emploi venus en chair et en os sur scène raconter leur lutte, pas de théâtre militant, postmoderne ou prétendument documentaire, pas de théâtre participatif. Rien de tout cela. Du théâtre dans le plus simple appareil qui soit, comme à l’état naissant. Les uns sont devant dans la lumière, sur une scène ; les autres, dans l’ombre, les regardent comme au premier jour.
Une façon de jouer sans jouer tout en jouant et en s’en jouant. Un brouillage infime entre la vie et le jeu (le jeu de la vie et la vie du jeu aussi bien) sous la haute présidence dramaturgique de l’intime et des petits riens de la vie. Parler d’un(e) autre comme parler de soi et inversement, être sur un plateau devant un public comme on est face à un miroir. C’est tout cela qui irrigue Quasi niente plus encore que dans leurs précédents spectacles.
On se souvient que Flaubert voulait faire un livre sur rien. Le spectacle des deux italiens, inséparables depuis une dizaine d’années, n’est pas un spectacle sur presque rien, mais une approche des presque riens de nos vies à travers cinq moments de l’existence (à chaque actrice et acteur le sien). Par ordre d’apparition : La Quadragénaire, La Sexagénaire, La Trentenaire, Le Quinquagénaire, Le Quadragénaire. Trois femmes, deux hommes. Un ensemble probablement représentatif du public qui vient voir les spectacles de Daria Deflorian et Antonio Tagliarini en Italie ou en France. Chacun des cinq étant peu ou prou, au-delà de ses traits propres, la vox populi de sa génération. Tôt ou tard, chaque spectateur, toutes générations confondues, se retrouve ou se reconnaît dans tel ou tel propos de Quasi niente.
« Je n’ai pas les mots »
« Il est même difficile de dire juste ceci... », commence la Quadragénaire, en le disant, justement, comme elle dira : « Je n’ai pas les mots, ne les ai jamais eus », en ayant les mots pour le dire. L’actrice Monica Piseddu accompagne de façon sidérante ce personnage empêché. Chacun d’entre eux recourt à un dérivatif un tant soit peu théâtral. Pour elle, un fauteuil rouge qu’elle dit avoir trouvé et où plusieurs iront s’asseoir comme sur le fauteuil d’un dentiste ou d’un psychothérapeute : pour ouvrir la bouche ou bien y poser une demi-fesse pour fredonner sa vie. La Sexagénaire (Daria Deflorian) a des problèmes de son âge : cholestérol, tension et gym en lieu et place du sexe des décennies précédentes, ceci assorti d’un refuge exutoire dans une parole volubile. Le Quinquagénaire (Antonio Tagliarini) baise des hommes qu’il voudrait plus affectueux et aime faire le pitre devant les autres pour se dire qu’il ne fait pas son âge. La Trentenaire (Francesca Cuttica) botte joliment en touche en préférant chanter des chansons tristes à pleurer de sa composition. Le Quadragénaire (Benno Steinegger) se dit, lui, « le plus antononien de tous ».
Antonioni est en effet là, en filigrane. Le spectacle est présenté comme étant « librement inspiré du film Il Deserto rosso de Michelangelo Antonioni ». A un moment ou à un autre, chacun fait référence au Désert rouge où Monica Vitti, troublante et flippée comme jamais, était et reste inoubliable. Les cinq n’évoquent pas les acteurs du film mais leurs personnages : Giuliana, son mari et Corrado, l’homme de passage. Ce film qui rassemble sur scène cinq solitudes a été à la source du spectacle. Il en est le moteur initial mais, au final, il devient, ponctuellement, un élément perturbateur pour le spectateur. Soit ce dernier ne connaît pas le film et il perd le sel de certaines répliques. Soit il s’en souvient et alors les paysages industriels, les fumées, les scènes confinées du film reviennent sous la rétine et ne font pas forcément bon ménage avec ce qui se passe sur la scène. Cependant cette dernière, magnétisme du présent, a heureusement le dernier mot.
Car s’ils leur arrivent de se souvenir du film, c’est nous qu’ils regardent, c’est à nous qu’ils s’adressent. Et, à la fin des fins, on se demande si ce n’est pas de nous qu’ils parlent en parlant d’eux. Enfin presque. « Qu’est-ce que tu me racontes ? Qu’est-ce que je me raconte. » Ce sont les derniers mots de Quasi Niente, dits, comme les premiers, par la Quadragénaire.
En reprenant le métro, songeant aux fils qui relient cette aventure à d’autres à venir cette saison sur la scène du Théâtre de la Bastille (prochainement Tiago Rodrigues, David Geselson), je tombe sur une affiche d’une association caritative dont le slogan est : « On a tous un rôle à jouer ». Dans un couloir, je venais de m’attarder sur l’affiche d’une exposition de photos qui vient de commencer au Jeu de paume intitulée : « politique du visible ». Je me suis dit que le spectacle Quasi niente faisait, à sa manière, la navette entre ces deux phrases.

Le Balagan, le blog de Jean-Pierre Thibaudat, 25 octobre 2018

 

Théâtre : ces « presque rien » qui font la vie

Daria Deflorian et Antonio Tagliarini font du « Désert rouge », d’Antonioni, la trame noire de leur spectacle.

Que ceux qui n’avoueront jamais avoir douté d’eux lèvent la main. Et filent séance tenante au Théâtre de la Bastille. Quasi niente est fait pour eux. Ils y découvriront ce qui se cache sous le tapis d’une réalité moins souriante qu’il n’y paraît. La conviction de n’être rien, ou presque rien, voilà l’essence de cette représentation. Ce sentiment n’est pas contagieux. Le confesser n’implique pas de s’anéantir et en prendre acte réactive cette valeur peu prisée qu’on appelle l’empathie.
Sur le plateau chichement investi d’une commode de bois clair, d’un fauteuil de skaï rouge, de trois chaises en plastique, d’une armoire désossée et d’un terne tulle gris, il n’est pas donc question de faire comme si tout allait pour le mieux dans un monde parfait. Bienvenue chez les antihéros du XXIe siècle. Ils ont de 30 à 60 ans. La sensation de la défaite, le chagrin et la mélancolie n’épargnent aucun âge de la vie. Les cinq individus en place sur ce pauvre plateau ne sont pas à la mode dans le paysage actuel qui préfère les vainqueurs aux perdants. Pourtant, leur monde intérieur n’a rien d’un vide abyssal. Ce serait même plutôt l’inverse.

Leurs spectacles ne se préoccupent que de l’humain. Pour cette raison, les acteurs y sont très attachants

On connaît depuis 2015, date de leur apparition en France au Théâtre national de la Colline, Daria Deflorian et Antonio Tagliarini. Ces artistes italiens n’enveloppent pas de paillettes les malaises des sociétés modernes. S’ils font du théâtre, c’est pour libérer les taiseux du mutisme et donner un corps à ceux que laisse sur le carreau un libéralisme arrogant et prônant la feinte décontraction, même au plus fort de la dépression. Leurs spectacles se passent du ronflant des discours et font l’économie de décors tapageurs. Ils ne se préoccupent que de l’humain. Pour cette raison, les acteurs y sont très attachants.
Quasi niente est une tribune dédiée à ceux pour qui rien ne va de soi. Le bonheur, l’inscription sereine dans le flux du quotidien, la relation à l’autre : que se passe-t-il quand tout en nous s’effrite ? En toile de fond plane l’ombre du film d’Antonioni Le Désert rouge (1964). Référence du cinéma de la Nouvelle Vague, il est la trame qui obsède les protagonistes. Avec lui surgit par intermittences la figure hagarde de Giuliana, une bourgeoise qui erre dans la plaine du Pô et se débat pour y voir clair. Incarnée à l’écran par Monica Vitti, cette femme à la dérive ne sait plus comment accorder son pas à la marche du réel : « Il y a quelque chose d’épouvantable dans la réalité et je ne sais pas ce que c’est. » Les mots prononcés par l’actrice sont cités textuellement par l’un des comédiens, mais chacun pourrait les reprendre à son compte.

Confidences tristes qui font rire

Qu’est-ce que la réalité ? Ce qu’on nous donne à voir ou ce qui se dissimule derrière ce qu’on nous donne à voir ? Le spectacle, finement tricoté par les interprètes, lève le voile sur l’apparence. Plutôt que d’aller de la surface trompeuse vers le noyau obscur où loge la vérité, il part de ce noyau pour revenir vers la surface. Deux hommes, trois femmes nous racontent par petites touches pourquoi ils boitent, vacillent et sombrent. C’est « presque rien » (quasi niente). Ça prend la forme de confidences tristes qui font rire, de chansons dou¬loureuses, d’un geste de danse qui avorte, de détails insignifiants et de souvenirs d’enfance obsédants. Autant de petites molécules insolubles qui font de nous des êtres vivants.
La représentation s’achève par la mue du décor. De pauvre, gris et nu, il se métamorphose en foyer chaleureux, avec photos de famille, livres entrouverts, plaid moelleux et tapis coloré. On dirait une image d’Epinal qui raconterait un monde parfait. Sauf que les acteurs ont disparu derrière le tulle opaque. Et que personne ne vit dans un monde parfait.

LE MONDE | 25.10.2018 | Par Joëlle Gayot

 

Quasi nienteGénérique

un projet de Daria Deflorian et Antonio Tagliarini
librement inspiré du film Le désert rouge de Michelangelo Antonioni
collaboration à la dramaturgie et assistance à la mise en scène Francesco Alberici
avec Francesca Cuttica, Daria Deflorian, Monica Piseddu, Benno Steinegger, Antonio Tagliarini
collaboration au projet Francesca Cuttica, Monica Piseddu, Benno Steinegger
conseiller artistique Attilio Scarpellini
lumières Gianni Staropoli
son Leonardo Cabiddu et Francesca Cuttica (Wow)
costumes Metella Raboni
traduction et surtitrage en français Federica Martucci
directrice technique Giulia Pastore
production A.D. , Teatro di Roma – Teatro Nazionale , Teatro Metastasio di Prato , Emilia Romagna Teatro Fondazione
coproduction théâtre Garonne, Scène européenne - Toulouse, Romaeuropa Festival, Festival d’Automne à Paris, Théâtre de la Bastille – Luganoinscena LAC, Théâtre de Grütli – Genève, La Filature, Scène nationale – Mulhouse
avec le soutien de l'Institut Culturel Italien de Paris, l’Alboreto – Teatro Dimora de Mondaino, FIT Festival – Lugano

création le 2 octobre 2018 au LAC de Lugano (Italie)

un projet de Daria Deflorian et Antonio Tagliarini
librement inspiré du film Le désert rouge de Michelangelo Antonioni
collaboration à la dramaturgie et assistance à la mise en scène Francesco Alberici
avec Francesca Cuttica, Daria Deflorian, Monica Piseddu, Benno Steinegger, Antonio Tagliarini
collaboration au projet Francesca Cuttica, Monica Piseddu, Benno Steinegger
conseiller artistique Attilio Scarpellini
lumières Gianni Staropoli
son Leonardo Cabiddu et Francesca Cuttica (Wow)
costumes Metella Raboni
traduction et surtitrage en français Federica Martucci
directrice technique Giulia Pastore
production A.D. , Teatro di Roma – Teatro Nazionale , Teatro Metastasio di Prato , Emilia Romagna Teatro Fondazione
coproduction théâtre Garonne, Scène européenne - Toulouse, Romaeuropa Festival, Festival d’Automne à Paris, Théâtre de la Bastille – Luganoinscena LAC, Théâtre de Grütli – Genève, La Filature, Scène nationale – Mulhouse
avec le soutien de l'Institut Culturel Italien de Paris, l’Alboreto – Teatro Dimora de Mondaino, FIT Festival – Lugano

création le 2 octobre 2018 au LAC de Lugano (Italie)

Il Deserto Rosso

Michelangelo Antonioni

« Il est trop simpliste, comme beaucoup l'ont fait, de dire que j'accuse ce monde industrialisé, inhumain, où l'individu est écrasé et conduit à la névrose. Mon intention au contraire était de traduire la beauté de ce monde où même les usines peuvent être très belles. »
Michelangelo Antonioni

Projection du film à la Cinémathèque de Toulouse, suivi d'un échange avec Antonio Tagliarini.

La femme et l’ennui, ou quand porter le suicide à la boutonnière n’est plus une coquetterie. Dans un port du nord de l’Italie, aux couleurs froides, une femme délaissée par son mari passe du temps avec un ami de ce dernier… Une femme seule avec elle-même. Une femme seule face à elle-même. Monica Vitti dans la névrose. Un appartement en travaux. Un accident de voiture qui cache une tentative de suicide. Et la couleur traitée avec autant d’intérêt que Godard dans Le Mépris et à la fois si éloignée.

"Mon intention était de traduire la beauté de ce monde, où même les usines peuvent être très belles... La ligne, les courbes des usines et leurs cheminées, sont peut-être plus belles qu'une ligne d'arbres, que l'oeil a déjà trop vue. C'est un monde riche, vivant, utile. Pour moi, je tiens à le dire, cette sorte de névrose qu'on voit dans Deserto rosso est surtout une question d'adaptation. Il y a des gens qui s'adaptent, et d'autres qui ne l'ont pas encore fait, car ils sont trop liés à des structures, ou des rythmes de vie, qui sont maintenant dépassés. C'est le cas de Giulana. La violence de l'écart, du décalage entre sa sensibilité, son intelligence, sa psychologie, et la cadence qui lui est imposée, provoque la crise du personnage. C'est une crise qui ne concerne pas seulement ses rapports épidermiques avec le monde, sa perception des bruits, des couleurs, des personnages froids qui l'entourent, mais aussi son système de valeurs (éducation, morale, foi), qui ne sont plus valables et ne la soutiennent plus. Elle se trouve donc dans la nécessité de se renouveler entièrement, en tant que femme."

Entretien avec Michelangelo Antonioni par Jean-Luc Godard, n°160 des Cahiers, novembre 1964

Cinéma
19 Mars
mar 19 mar / 21:00
à la Cinémathèque de Toulouse

durée 2h environ
VOSTFR
7,50€ prix plein / 6,50€ prix réduit / 4€ moins de 18 ans

WOW

Leonardo Cabiddu
Francesca Cuttica

WOW joue des chansons italiennes originales inspirées de l'âge d'or des années 60 : titres italiens de RCA, Mina, Milva, Patty Pravo, Tenco, Endrigo, Ciampi, Nora Orlandi, Morricone et Bacalov Orchestrations, partitions de Umiliani, Trovajoli, Fusco, Piccioni… tout ceci dans leur style bien à eux librement inspirés par les Velvet Underground, de la no wave et du punk des années 70 ainsi que de la scène musicale Roma Est, à laquelle ils appartiennent. Il Vento, Dove Sei, La Gelosia, Il Mondo, Ah ah ah, sont parmi leurs chansons les plus représentatives. Avec leurs deux derniers albums, Millanta Tamanta et Amore, tous deux sur 42 Records, ils ont fait plus de 300 concerts, deux tournées européennes, en France, en Suisse, en Belgique et bien sûr en Italie. En 2015, ils ont entamé une collaboration avec Luca Brinchi (anciennement dans le collectif performatif Santasangre), aussi avec Altrove, pour un voyage visuel et sonore entre leurs chansons (accueilli par Short Theatre 10, Terni Festival, festival romain en plein air, festival sarde Creuza de ma ’). Vous pouvez «écouter» les chansons de WOW dans le dernier livre de Philippe Fusaro, Nous étions beaux la nuit, récemment publié En France. Ils travaillent actuellement sur la scène et en tant que musiciens dans Quasi Niente, Deflorian / Tagliarini. Et deux de leurs chansons et une de leur reprise font partie de cette pièce.

DISCOGRAPHY
Millanta Tamanta, 12” vinyl, limited edition, 42 Records
Ah ah ah, flexi single 7”, Slimer Records
Amore, 12” vinyl, cd, 42 Records
Dove Sei, 7” vinyl, Vida Loca Records
Rock Duro, cassette, My Own Private Records
s.t. (tigre), 12” vinyl, Vida Loca Records, cd edited by Bubca Records
s.t. singolo, split cassette w/ Bobsleigh Baby, My Own Private Records

 

Musique
23 Mars
sam 23 mar / 22:30
théâtre Garonne
5 € tarif unique
WOWGénérique

Leonardo Cabiddu et Francesca Cuttica

Scavi (Fouilles)

Daria Deflorian
Antonio Tagliarini [Italie]

"Mon travail est une fouille, une recherche archéologique parmi les matériaux arides de notre temps"
Michelangelo Antonioni

Fouilles est un projet parallèle au spectacle, une performance pour un nombre limité de spectateurs, qui présente une restitution publique des “découvertes” que nous avons faites durant le travail préliminaire de recherche. Se rendre à Ferrara au Fond Antonioni, lire tout ce que nous avons pu trouver sur la préparation du film et, retrouver grâce à Morena Campani, le journal de bord de l'un des assistants à la mise en scène, voir les photos de certaines scènes tournées mais non montées, avoir entre nos mains les premières pensées de Antonioni écrites au stylo quand l'idée était encore très vague, découvrir ses nuits blanches passées à changer la fin du film peu de jours avant la fin du tournage suite au soudain départ de l'un des protagonistes, tout ceci nous a conduits à nous frotter à ce qui se produit dans tout processus de création, à savoir la merveilleuse et épuisante confrontation entre idée et matière.
Nous avons fouillé avec patience comme font les archéologues. Anses de amphores, dalles, parfois des inscriptions. Mais cette fois, l'édifice tout entier est là, sous nos yeux. Il ressemble davantage à la pointe d'un iceberg qui ne montre pas sa partie immergée, mais qui flotte grâce à elle. Antonioni a dit dans l'un de ses écrits : “Nous savons que sous l'image révélée, il y en a une autre plus fidèle à la réalité, et sous celle-ci une autre encore, et encore une autre sous cette dernière. Jusqu'à la vraie image de la réalité absolue, mystérieuse, que personne ne verra jamais. Ou peut-être jusqu'à la décomposition de toute image, de toute réalité”.

Performance
23 Mars
sam 23 mar / 18:00
théâtre Garonne

durée 1h
en italien surtitré en français
5 € tarif unique
Scavi (Fouilles)Générique

un projet de Daria Deflorian et Antonio Tagliarini
écrit et interprété par Francesco Alberici, Daria Deflorian et Antonio Tagliarini
conseillère littéraire Morena Campani
organisation Anna Damiani
accompagnement et diffusion internationale Francesca Corona avec Giulia Galzigni / L’Officina
une coproduction A.D. et Santarcangelo Festival
en collaboration avec l’Institut Culturel Italien de Paris
résidence de production Carrozzerie | Not Roma

un projet de Daria Deflorian et Antonio Tagliarini
écrit et interprété par Francesco Alberici, Daria Deflorian et Antonio Tagliarini
conseillère littéraire Morena Campani
organisation Anna Damiani
accompagnement et diffusion internationale Francesca Corona avec Giulia Galzigni / L’Officina
une coproduction A.D. et Santarcangelo Festival
en collaboration avec l’Institut Culturel Italien de Paris
résidence de production Carrozzerie | Not Roma

Suites absentes

Pierre Rigal
compagnie dernière minute

Suites absentes est une performance semi-improvisée d’un danseur en compagnie d’un piano mécanique qui joue seul et de manière autonome, une musique de Jean-Sébastien Bach. Cette configuration est une manière particulière de porter une pensée vers le pianiste, et par extension vers le compositeur, qui par définition, ne prennent pas part à cet événement. Cette absence devient le support imaginaire et subjectif d’un récit consacré à la musique et à sa manière de remplir intégralement la vie des hommes. Et cette subjectivité révèle aussi peu à peu les confidences de ce personnage mystérieux, seul face à un piano. Sur scène, un piano à queue accueille le public qui s’installe dans le gradin du théâtre. Un homme arrive des coulisses, il fait face quelques instants à l’objet qui lui aussi, semble le regarder. L’homme vêtu d’un costume queue de pie noir, se tourne vers le public et salue. Puis il se dirige vers le piano. Il s’assoie sur le tabouret et se concentre quelques secondes. Il soulève et suspend ses bras, ses mains surplombent le clavier. Mais avant que ses doigts n’atteignent leur cible, le piano se met à jouer tout seul. Les touches noires et blanches s’enfoncent d’elles mêmes, les marteaux frappent les cordes. Le piano joue tout seul une suite de Jean-Sébastien Bach.

Biographie
Né en 1973 à Moissac et athlète de haut niveau, Pierre Rigal a obtenu un maîtrise d’économie mathématique à l’Université des sciences sociales de Toulouse puis un DEA de cinéma de l’Ecole Supérieure d’Audiovisuel de Toulouse. Pendant sa formation de danseur, il croise le chemin de chorégraphes tels que Heddy Maalem, Bernardo Montet, Wim Vandekeybus, Nacera Belaza, Philippe Decouflé et de metteurs en scène tels que Mladen Materic ou Guy Alloucherie. En novembre 2003, Pierre Rigal fonde la compagnie dernière minute, conçoit et interprète sa première pièce, le solo Erection, co-mise en scène par Aurélien Bory au Théâtre national de Toulouse. En février 2008, suite à une commande du Gate Theatre London, il crée et interprète un nouveau solo : Press. Lors du Festival d’Avignon 2010, il présente Micro dont la création finale a été accueillie en janvier 2011 au Théâtre Vidy-Lausanne. En juillet 2013 il crée pour le Festival d’Avignon Bataille, une pièce pour Hassan Razak et Pierre Cartonnet dans le cadre de sujets à vif. La saison passée, il a créé deux pièces : Paradis lapsus, sa première pièce pour le jeune public en novembre 2014 au Théâtre National de Chaillot, puis en février 2015, Salut pour seize danseurs du Ballet de l’Opéra de Paris. En Novembre 2015, il présente à la Maison de la Culture de Bourges en tant qu’artiste associé, un nouveau solo intitulé Mobile. Il prépare également même, une comédie musicale expérimentale qui a été créée au Festival Montpellier Danse en juin 2016.

Il a présenté au théâtre Garonne : Standards en 2013, Bataille en 2014 et Mobile en 2016 et Même en 2017

Danse
21 > 23 Mars
jeu 21 mar / 20:30ven 22 mar / 20:00sam 23 mar / 20:00
théâtre Garonne

durée 1h
avec la participation La Place de la Danse
Suites absentesPresse

Pierre rigal, de J-S Bach à Buster Keaton

"Un pianiste en queue de pie, sûr de sa gloire, vient saluer le public, s'approche de son instrument qu'il flatte de la main, puis règle la hauteur de son tabouret. Chacun ses tocs, mais il y a un truc : le piano (un Yamaha Disklavier) démarre tout seul une suite de Bach. Ainsi se déroulait lundi, Suites absentes, création de Piano aux Jacobins, instaurant un lien invisible entre le pianiste François Dumont (aux Jacobins, donc) et le danseur Pierre Rigal (à Saint Pierre des Cuisines). Face à ce piano autonome et capricieux, le chorégraphe toulousain jusqu'alors rompu aux bandes son rock ou électro, s'improvise en Jean Sébastien Bach, puisant dans les anecdotes de sa vie une histoire dont la gestuelle sans expression rappelle Buster Keaton, l'équilibriste impassible du cinéma muet."

Pierre Mathieu, La Dépêche du midi, 29/09/17

Suites absentesGénérique

Conception et interprétation Pierre Rigal
Collaboratrice artistique Mélanie Chartreux
Régie plateau Sylvie Marcucci
Régie vidéo et lumières Frédéric Stoll
Accessoire scénique Noiraude
Remerciements Nicolas et Carine Mozin de la Ferme de l’Escalière
Mise en production Sophie Schneider assistée de Nathalie Vautrin
Création le 25 septembre 2017 à Toulouse dans le cadre du festival international Piano aux Jacobins

Musique Jean-Sébastien Bach jouée à distance par François Dumont pour un piano Yamaha Disklavier.
Musique : BACH • Capriccio sopra la lontananza del suo fratello dilettissimo, BWV 992 BACH • Suite anglaise n°3 en sol mineur, BWV 808 BACH / LISZT • Prélude et fugue en la mineur, BWV543 BACH • Prélude et fugue en mi bémol mineur, BWV853 BACH / BUSONI • Chacone en ré mineur, BWV 1004
Bibliographie « Bach, une vie » de Davitt Moroney, Actes Sud

Production compagnie dernière minute
Coproduction Festival international Piano aux Jacobins de Toulouse
La compagnie dernière minute reçoit le soutien de la Direction des Affaires Culturelles Occitanie au titre des Compagnies et Ensembles artistiques à Rayonnement National et International, et est également subventionnée au titre de l’aide au conventionnement par la Région Occitanie et par la Ville de Toulouse.
La compagnie dernière minute reçoit le soutien de la Fondation BNP Paribas pour l'ensemble de ses projets.

Conception et interprétation Pierre Rigal
Collaboratrice artistique Mélanie Chartreux
Régie plateau Sylvie Marcucci
Régie vidéo et lumières Frédéric Stoll
Accessoire scénique Noiraude
Remerciements Nicolas et Carine Mozin de la Ferme de l’Escalière
Mise en production Sophie Schneider assistée de Nathalie Vautrin
Création le 25 septembre 2017 à Toulouse dans le cadre du festival international Piano aux Jacobins

Musique Jean-Sébastien Bach jouée à distance par François Dumont pour un piano Yamaha Disklavier.
Musique : BACH • Capriccio sopra la lontananza del suo fratello dilettissimo, BWV 992 BACH • Suite anglaise n°3 en sol mineur, BWV 808 BACH / LISZT • Prélude et fugue en la mineur, BWV543 BACH • Prélude et fugue en mi bémol mineur, BWV853 BACH / BUSONI • Chacone en ré mineur, BWV 1004 
Bibliographie « Bach, une vie » de Davitt Moroney, Actes Sud

Production compagnie dernière minute
Coproduction Festival international Piano aux Jacobins de Toulouse
La compagnie dernière minute reçoit le soutien de la Direction des Affaires Culturelles Occitanie au titre des Compagnies et Ensembles artistiques à Rayonnement National et International, et est également subventionnée au titre de l’aide au conventionnement par la Région Occitanie et par la Ville de Toulouse.
La compagnie dernière minute reçoit le soutien de la Fondation BNP Paribas pour l'ensemble de ses projets.

Bacchantes, prélude pour une purge

Marlene Monteiro Freitas [Portugal]

"Derrière la dimension carnavalesque de mes pièces, il y a certainement un désir de transgresser les limites de l’esthétiquement correct, d’essayer autre chose." Marlene Monteiro Freitas

Dans Euripide, on traverse le délire, l'hystérie, l’irrationnel, la folie, on fait le parcours de l'illusion à la cécité et de la cécité à la révélation. Se manifestent la férocité et le désir de paix, la sauvagerie et le désir d'une vie simple et paisible. Directions opposées et contradictoires, des éléments qui choquent dans une extrême ambiguïté, des corps qui se démembrent, des statuts sociaux mis à l'épreuve, la foi et les croyances testées à la limite... Miracles!
Voici le monde, moral et esthétique, que l'auteur nous invite à parcourir, ce que de bon gré nous acceptons, en nous emmenant aux profondeurs de la psyché humaine, sous l’influence de forces au-delà de la raison.
Dans Bacchantes - Prélude pour une Purge, la musique, la danse et le mystère nous conduisent comme des funambules sous le fil de l'intensité, dans un combat d’apparences et dissimulations, polarisé entre les champs d’Apollon et de Dionysos.

Biographie

Marlene Monteiro Freitas est née au Cap Vert où elle a co-fondé la troupe de danse Compass. Elle a fait des études de danse à P.A.R.T.S. (Bruxelles), à E.S.D. et à la Fundação Calouste Gulbenkian (Lisbonne). Elle a travaillé avec Emmanuelle Huynh, Loïc Touzé, Tânia Carvalho, Boris Charmatz, parmi d'autres. Elle a crée: Jaguar avec la collaboration de Andreas Merk (2015), d’ivoire et chair – les statues souffrent aussi (2014); Paradis – collection privée (2012-13); (M)imosa, co-crée avec Trajal Harell, François Chaignaud et Cecilia Bengolea (2011), Guintche (2010), A Seriedade do Animal (2009-10), A Improbabilidade da Certeza (2006), Larvar (2006), Primeira Impressão (2005), des œuvres dont le dénominateur commun est l'ouverture, l'impureté et l'intensité. Elle a co-fondé P.OR.K, structure de production basé à Lisbonne.
 

Danse
27 > 29 Mars
mer 27 mar / 19:30jeu 28 mar / 19:30ven 29 mar / 20:30

durée 2h20
présenté avec La Place de la Danse et le ThéâtredelaCité, au ThéâtredelaCité
Bacchantes, prélude pour une purgePresse

Soixante minutes. C’est entendu. C’est tout pesé. Soixante minutes est la durée convenable pour l’expression des recherches humaines, délires et passions, spéculations intellectuelles, questionnements et articulations des formes, qui s’animent dans une pièce de danse sur scène. Bien peu s’en étonnent. Bien peu le questionnent. Les soixante minutes de durée normative d’un spectacle chorégraphique ne semblent semer aucun doute. Mais qu’une pièce ose transgresser cette convention, déborder allègrement vers les deux heures et plus, alors on vous dit pas. Les commentaires abondent, s’affichent sans complexe, pour s’inquiéter qu’elle est « trop longue ». À quelle aune ? Selon quels critères ? En fonction de quelle nécessité expressive ? On ne le saura pas. Bacchantes – Prélude pour une purge serait trop longue. Et ceci ne se discuterait pas. Alors discutons-le. La longueur, un brin exceptionnelle, de la nouvelle création de Marlene Monteiro Freitas, étrennée au cours de la dernière édition du festival Montpellier danse, constituerait peut-être, tout au contraire, la première de ses remarquables qualités. En quoi cela ? En ce qu’elle permet de déplier patiemment dans tous les sens, à toutes les échelles d’un univers onirique, une qualité physique qui avait pu nous paraître jusque là assez arrêtée dans l’écriture de la chorégraphe cap-verdienne.

Chorégraphie de grimaces

Dans Jaguar, dans De marfim e carne, précédentes pièces de Marlene Freitas, se déchaînait déjà une énergie de la contracture, de la scansion mécanique, du martèlement des pas et du hoquet des colonnes vertébrales, rappelant aussi bien l’époque du cinéma muet que l’univers des automates de foire, un rien fantastique, processionnaire, carnavalesque. Également une exacerbation des mimiques, une chorégraphie de grimaces, un affûtage des regards, des louchés, rehaussés de coiffures gominées sculpturales, et maquillages soulignant des béances de lèvres plantureuses. Rien de tout cela n’indifférait, empruntant à un riche imaginaire culturel, multipliant les références cinématographiques, picturales, festives et anthropologiques. Certes, mais dans les deux pièces précédemment mentionnées, il nous semblait que cette verve sur-expressionniste tendait à se refermer sur ses propres principes, très compactée, proche de l’étouffement par un système. C’est cela qui se desserre à présent dans Bacchantes, au prix d’un art de la divagation, du tête-à-queue, de la relance et de la suspension. Certes cela va taquiner les nerfs. On le ressent par exemple quand une série de pastiches musicaux se succèdent, activant des réminiscences de grands airs connus de tous, mais abandonnés après quelques mesures à peine. Puis dans cette série vient le Boléro de Ravel. Une minute. Puis deux, puis trois. Lui semblerait ne pas devoir être abandonné. Au bout de cinq, six minutes, c’est entendu. Va donc pour le Boléro in extenso. Cela après déjà une heure trois quart de spectacle. Qui l’interdirait ? C’est une ivresse. La poire pour la soif. Une outrance de forme. Comment s’empêcher de repenser à la version martiale et viriliste de Béjart ? Or dans Bacchantes on est à l’opposé. Tout paraît dérisoire, aberrant, extravagant, dans l’exécution de cet immense morceau. Jusqu’à épuisement. On est là au royaume de l’impur. On tient bien le sens de Bacchantes, qui trouble et s’autorise.

Ivresse de libertés

Une autre situation, follement énigmatique, nous aura profondément marqué dans cette pièce, précédemment. Alors qu’elle est globalement menée toutes trompettes sonnantes, par cinq musiciens s’époumonant, un long calme se creuse un moment au coeur de la pièce, pour une projection d’images sur écrans. Un film au grain opaque montre intégralement, sans le moindre voile, un accouchement. La mère est asiatique. Elle est seule dans l’épreuve, privée de tout soutien, au point que le nouveau-né barbotera longtemps rattaché par son cordon ombilical. Elle est seule mais étrangement un micro lui est tendu, par une personne restée hors-champ, qui capte les gémissements, mais semble-t-il également l’auto-récit, que produit cette femme. Le sens de cette scène extraordinaire, ses sources, ses justifications ? On n’en saura strictement rien. Est-elle plutôt heureuse ? Tragique ? Saturées de promesses ? Cernée de détresse ? Mais elle nous refait une origine du monde, en même temps qu’on a pu songer aussi aux funérailles extravagantes d’Entr’acte, le film de René Clair plastronnant dans le ballet Relâche, au comble de Dada. Voilà le type de béance qu’autorise la durée capricieuse des Bacchantes. Musiciens compris, pas moins de treize interprètes se déploient dans l’extension cinémascopique d’une scène agencée en divers plateaux sur divers niveaux, quand encore ils ne s’égayent pas parmi les spectateurs. Un chaos chic de lutrins repliés, dépliés, crée un décor hérissé, pourvoyeur d’antennes, d’armes, de cannes, de barres, tout à l’envi et tour à tour. Une imagination inépuisable voue les corps essorés à un entrechoc de scènes incongrues, aux tournants imprévus, et échappées insoupçonnées. C’est un monde ensorcelé par une ivresse de libertés, possédé par un déchaînement de l’inconscient, excité par une insolence moqueuse, et pétri d’absurde. Tout semble permis à ces pantins de l’extravagance, qui remontent patiemment les rouages d’une horlogerie de la démesure fantasque.
Toute une vision du monde s’y orchestre, que portent des corps essorés, hystériques. Avec salut triomphal pour conclure.

Gérard Mayen, Mouvement, juillet 2017

Bacchantes, prélude pour une purgeGénérique

chorégraphie Marlene Monteiro Freitas
avec Andreas Merk, Betty Tchomanga, Cookie, Cláudio Silva, Flora Détraz, Gonçalo Marques, Guillaume Gardey de Soos, Johannes Krieger, Lander Patrick, Marlene Monteiro Freitas, Miguel Filipe, Tomás Moital, Yaw Tembe
lumière et espace Yannick Fouassier
son Tiago Cerqueira
tabourets João Francisco Figueira, Luís Miguel Figueira

chorégraphie Marlene Monteiro Freitas
avec Andreas Merk, Betty Tchomanga, Cookie, Cláudio Silva, Flora Détraz, Gonçalo Marques, Guillaume Gardey de Soos, Johannes Krieger, Lander Patrick, Marlene Monteiro Freitas, Miguel Filipe, Tomás Moital, Yaw Tembe
lumière et espace Yannick Fouassier
son Tiago Cerqueira
tabourets João Francisco Figueira, Luís Miguel Figueira

Moondog

Ensemble Minisym
Amaury Cornut
Melaine Dalibert

"Je me considère comme un Européen en exil. J'ai l'impression d'avoir un pied aux Etats-Unis et l'autre en Europe, ou l'un dans le présent et l'autre dans le passé." Moondog

Minisym est un ensemble instrumental formé au printemps 2013 à Nantes par Amaury Cornut, spécialiste de Moondog. À l’aide d’un instrumentarium singulier (violon, violoncelle mais aussi guitare/théorbe, harmonium indien, vielle à roue et percussions), les cinq musiciens dessinent un panorama de la musique unique du musicien américain. Prenant des chemins de traverses, l’ensemble déchiffre également des pièces inédites, jamais jouées ou enregistrées. Tantôt ancrée dans un passé sans nostalgie, puis animée d’une modernité quasi cosmique, la musique du compositeur utilise l’urgence contemporaine au service de la tradition oubliée, et l’Ensemble Minisym se faufile alors dans les espaces encore libres laissés par Moondog. Le concert sera suivi d’une conférence musicale, dans laquelle Amaury Cornut retracera l'histoire de la musique à travers le prisme de la répétition, depuis les flûtes en os apparues voici des millénaires jusqu’à la musique minimaliste du XXe siècle. Après la conférence illustrée par de nombreux morceaux audio, et par quelques extraits de pièces emblématiques jouées par Melaine Dalibert, ce dernier proposera trente minutes de pièces, jouées cette fois dans leur intégralité (Moondog, Philip Glass, John Adams, Tom Jonhson...).

Biographie

Musicien aveugle, clochard céleste de la première heure prenant l’apparence d’un Viking, Louis Thomas Hardin (1916–1999), dit « Moondog », est une figure musicale singulière et majeure. Son premier public sera celui de la rue et son succès grandissant l’amènera à se produire dans le quartier des clubs de jazz de New York. Il mélange habilement un minimalisme contemporain et des schémas d’écriture du Moyen-Âge et de la Renaissance. Inclassable, trop écrite pour être assimilée simplement au jazz, trop complexe pour considérée comme de la pop, la musique de Moondog s’est épanouie avec des géants comme Charlie Parker, Benny Goodman ou Charles Mingus et a inspiré une diversité d’artistes allant de Bob Dylan à Tom Waits.

Concert et conférence musicale
30 Mars
sam 30 mar / 20:00
théâtre Garonne

durée 2h30
Dans le cadre de la saison Moondog " The story of Moondog", en partenariat avec la direction des musiques (Mairie de Toulouse et Toulouse métropole)
MoondogGénérique

CONCERT
Minisym New Sound :
violon Hélène Checco
violoncelle Benjamin Jarry
théorbe, guitare Charles-Henry Beneteau
vielle à roue, percussions Alexis Degrenier
harmonium, grosse caisse Amaury Cornut
conseiller artistique Lucas Pizzini

CONFÉRENCE
"Musique, minimalismes et répétition + récital"
conférencier Amaury Cornut
piano Melaine Dalibert

production Murailles Music

CONCERT
Minisym New Sound :

violon Hélène Checco
violoncelle Benjamin Jarry
théorbe, guitare Charles-Henry Beneteau
vielle à roue, percussions Alexis Degrenier
harmonium, grosse caisse Amaury Cornut
conseiller artistique Lucas Pizzini

CONFÉRENCE
"Musique, minimalismes et répétition + récital"

conférencier Amaury Cornut
piano Melaine Dalibert

production Murailles Music

 

Ode to the Attempt

Jan Martens [Belgique]

" C’est un autoportrait d’une demi-heure, avec une suite de tentatives énoncées dès le départ, également un portrait de l’esprit qui peut aller dans toutes les directions à cause des nouvelles technologies et cherche tantôt la beauté, tantôt la provocation, de manière compulsive." Jan Martens

Assis devant son ordinateur, Jan Martens vous attend. Il propose de réaliser une suite de tentatives qui questionnent son art chorégraphique comme sa vie quotidienne dans un monde où les nouvelles technologies jouent un rôle essentiel. Drôle, ironique et toujours sincère, Ode to the Attempt dévoile sous une forme ouverte la confrontation de l’artiste avec ses désirs de création entre physicalité intense et partage de données personnelles… « Je voulais revenir à l’essentiel. Pourquoi aimons-nous danser ? La façon la plus simple de monter un spectacle de danse, c’est de mettre une chanson et de danser dessus. Dans ce solo, en me chargeant moi-même en direct des lumières et de la musique, j’ai plus de possibilités de jouer avec les temps, avec l’ordre des scènes, je peux même en ajouter ou en couper. Chaque soir, le spectacle est donc unique. Il y a une communication constante avec le public, et je cherche toujours à rapprocher mes besoins de ceux des spectateurs. » Jan Martens

Biographie

Formé au Conservatoire royal d’Anvers et à l’Académie de danse Fontys à Tilburg, Jan Martens, né en 1984, commence son travail chorégraphique à partir de 2010 avec le désir continu de faire se rencontrer public et performance, interrogeant de manière critique l’acte de création, les métamorphoses des processus de composition au sein de l’ère du digital. ll est artiste associé du Gymnase | CDCN à Roubaix et une des figures montantes de la jeune danse contemporaine.

Danse
2 > 4 Avril
mar 2 avr / 20:00mer 3 avr / 20:00jeu 4 avr / 20:00
avec la participation de La Place de la Danse

durée 30 minutes suivi du spectacle Chroma
14€ entrée générale / 10€ adhérents Garonne, moins de 30 ans, intermittents du spectacle, demandeurs d’emploi, carte d’invalidité, RSA, minimum vieillesse
Ode to the AttemptGénérique

avec Jan Martens
chorégraphie Jan Martens
diffusion internationale Line Rousseau et Marion Gauvent - A Propic
production GRIP
remerciements Jeroen Bosch, Kristin de Groot, Michel Spang, Joris van Oosterwijk et tous les partenaires Bproject (cofinancé par la Commission européenne) : Jheronimus Bosch 500 (NL), Comune di Bassano del Grappa (IT), Dance Umbrella London (UK), La Briqueterie/CDC du Val de Marne (FR), D.ID Dance Identity (AT), Festival Cement (NL) et Dansateliers Rotterdam (NL)
spectacle créé le 26 mars 2014 au Festival Cement, ‘s-Hertogenbosch

Avec Jan Martens
Chorégraphie Jan Martens
Diffusion internationale Line Rousseau et Marion Gauvent - A Propic
Production GRIP
Remerciements Jeroen Bosch, Kristin de Groot, Michel Spang, Joris van Oosterwijk et tous les partenaires Bproject (cofinancé par la Commission européenne) : Jheronimus Bosch 500 (NL), Comune di Bassano del Grappa (IT), Dance Umbrella
London (UK), La Briqueterie/CDC du Val de Marne (FR), D.ID Dance Identity (AT), Festival Cement (NL) et Dansateliers Rotterdam (NL) 
Spectacle créé le 26 mars 2014 au Festival Cement, ‘s-Hertogenbosch.

Chroma_Don’t Be Frightened of Turning the Page

Alessandro Sciarroni [Italie]

"Un solo tourbillonnant façon derviche contemporain. Tantôt perché, tantôt bondissant, un peu planant, supra-profilé..."
Rosita Boisseau, Le Monde

CHROMA_Don’t Be Frightened of Turning the Page s’inscrit dans le cadre d'un projet de longue haleine baptisé Turning et axé sur l’action de la rotation. Conçu et interprété par le chorégraphe/performeur italien, ce solo littéralement tourneboulant - qui fait suite à un premier solo, simplement intitulé Turning - révèle un désir d’ouverture maximale des possibles. « De manière générale, je ne parle jamais explicitement de tel ou tel sujet dans mes pièces, déclare ainsi Sciarroni. Dans CHROMA, je ne veux pas poser de signification spécifique sur l’action de la rotation pour ne pas enfermer la pièce ni restreindre la perception du spectateur ». De fait, rejetant par exemple le rapprochement trop réducteur avec les derviches tourneurs, il se focalise totalement sur l’action physique et, entraînant le spectateur avec lui, se lance dans une fascinante exploration intérieure aux résonances multiples.

Biographie

Formé aux arts plastiques et riche d’une longue expérience de performeur, Alessandro Sciarroni élabore depuis 2007 des pièces situées au confluent du spectacle vivant et de l’art contemporain. S’appuyant sur une base conceptuelle pour prendre une forme extrêmement organique, souvent aux limites de la résistance physique des interprètes, son travail se caractérise par sa rigueur, sa cohérence et son intensité. Impliqué dans divers projets et réseaux artistiques internationaux, Alessandro Sciarroni est invité régulièrement à présenter ses créations à travers le monde.

Danse
2 > 4 Avril
mar 2 avr / 20:00mer 3 avr / 20:00jeu 4 avr / 20:00
avec la participation de La Place de la Danse

durée 45'
14€ entrée générale / 10€ adhérents Garonne, moins de 30 ans, intermittents du spectacle, demandeurs d’emploi, carte d’invalidité, RSA, minimum vieillesse
Chroma_Don’t Be Frightened of Turning the PagePresse

Alessandro Sciarroni dans le tourbillon de la vie
Le chorégraphe s’est inspiré des migrations humaines et animales pour son spectacle au Centquatre, à Paris.

La cigogne et le saumon ? Voilà Alessandro Sciarroni dans CHROMA_Don’t Be Frightened of Turning the Page, un solo tourbillonnant façon derviche contemporain. Tantôt perché, tantôt bondissant, un peu planant, supra-profilé, avec des plumes et des écailles (mentales), mais en chaussettes pour décoller vite, tout en gérant un bon taux d’adhérence au sol.
D’où vient ce bestiaire métaphorique ? De « Migrant Bodies », programme de performances piloté par différentes institutions dans le monde entre 2013 et 2015, auquel Alessandro Sciarroni a participé en créant ce solo. « J’ai pensé aux migrations des personnes, mais aussi à celles des animaux qui partent puis reviennent au même endroit pour se reproduire, voire mourir, dans le cas du saumon, a expliqué le chorégraphe et metteur en scène italien, vendredi 31 mars, au Centquatre, à Paris. Cette histoire de cycle a abouti à l’idée de tourner sur moi-même. »
Alessandro Sciarroni a aussi profité de séances d’observation, jumelles en main, de cigognes en Croatie, d’oies et de saumons au Canada. Et ses voyages autour du monde sont devenus les moteurs de « Turning », titre générique pour une série de pièces axées sur l’idée de rotation, dont CHROMA est la dernière en date.

Pour ne pas se vomir dessus ou déflagrer en débris cosmiques, Alessandro Sciarroni a travaillé pendant un an, histoire de « trouver sa voie dans ce tourbillon »

Alors que pour son spectacle FOLK-S Will You Still Love Me ­Tomorrow ? (2012), inspiré par la danse bavaroise Schuhplattler, il était allé apprendre la technique auprès de groupes traditionnels, le chorégraphe a choisi cette fois de ne pas s’initier auprès de derviches tourneurs : « Je ne voulais pas mélanger mon expérience avec la leur, qui est spirituelle. »
Pour ne pas se vomir dessus ou déflagrer en débris cosmiques, Alessandro Sciarroni a travaillé pendant un an, histoire de « trouver sa voie dans ce tourbillon ». « Au début, c’était très difficile. Il faut faire attention aux heures auxquelles on mange, à la quantité de nourriture que l’on absorbe, pour avoir suffisamment de carburant mais ne pas être malade. Maintenant, en un clin d’œil, ça marche. Je tourne pendant quarante-cinq minutes sans problème, et c’est vraiment agréable. »

Baromètre émotionnel

Sans problème, mais non sans parasites parfois, ce que son visage transmet en direct. Plaque sensible hérissée de grimaces ou de froncements de sourcils, il raconte la sismographie de son envolée pendant que ses bras en rond accueillent des fantômes pour des étreintes sur orbite. « C’est vrai que je ressens une sensation de liberté incroyable, confie le chorégraphe. C’est aussi un moment où je peux me laisser traverser par des images intimes. » Quoi qu’il entreprenne, la transe fait vibrer Alessandro Sciarroni, qui aime pousser le bouchon de la répétition. Sans doute est-ce un peu pour ce vertige que ce metteur en scène, à l’origine étiqueté « trop minimaliste » par le milieu théâtral, a basculé dans la danse en 2007. « Mais danser, à 41 ans, oblige à rester en forme. Je ne sais pas si je ne reviendrai pas au théâtre, car les gens attendent finalement de moi toujours la même chose : l’endurance. »

Pas uniquement, quand même ! Joseph (2011) s’emparait du phénomène Chatroulette, UNTITLED_I Will Be There When You Die (2013) jouait avec le jonglage, ­tandis qu’Aurora (2015) déplaçait un match de goalball, sport paralympique peu connu, mélange de hand et de foot, joué par des malvoyants ou des aveugles. Calme, sans fioritures, Alessandro Sciarroni, qui vit toujours dans sa ville natale de San Benedetto del Tronto, en Italie, raconte les choses comme elles viennent. Les phrases qui rallongent certains titres de ses pièces sont autant d’indices glissés sur son baromètre émotionnel. CHROMA_ Don’t Be Frightened of Turning the Page est le titre d’une chanson de l’Américain Conor Oberst, dont le chorégraphe est fan. « Il m’a longtemps accompagné comme un ami imaginaire pendant mes trajets en voiture, confie-t-il. Et j’ai eu la chance de le rencontrer en janvier dernier. » Country folk pour rêve de collaboration à venir.

Rosita Boisseau, Le Monde, 05 avril 2017

Chroma_Don’t Be Frightened of Turning the PageGénérique

conception et performance Alessandro Sciarroni
lumière Rocco Giansante
dramaturgie Alessandro Sciarroni, Su-Feh Lee
musique originale Paolo Persia
développement, promotion, conseil Lisa Gilardino
administration Chiara Fava
technique Valeria Foti, Cosimo Maggini
recherche Damien Modolo
production corpoceleste_C.C.00# e Marche Teatro Teatro di rilevante interesse culturale
coproduction Le CENTQUATRE(Paris), CCN2 - Centre chorégraphique national de Grenoble, Les Halles de Schaerbeek, altri partner in via di definizione

conception et performance Alessandro Sciarroni
lumière Rocco Giansante
dramaturgie Alessandro Sciarroni, Su-Feh Lee
musique originale Paolo Persia
développement, promotion, conseil Lisa Gilardino
administration Chiara Fava
technique Valeria Foti, Cosimo Maggini
recherche Damien Modolo
production corpoceleste_C.C.00# e Marche Teatro Teatro di rilevante interesse culturale
coproduction Le CENTQUATRE(Paris), CCN2 - Centre chorégraphique national de Grenoble, Les Halles de Schaerbeek, altri partner in via di definizione

Programme

Éric Arlix
Groupe Merci

" Il fallait un cascadeur (et boxeur) pour oser tous ces sauts et rétablissements. Tour à tour acharné et burlesque, le jeune Eliott Pineau Orcier, se révèle bien armé, pour se frayer une voie dans ce monde sans pitié. Un exercice de haute volée " Télérama, juin 2018

" Programme est un écrit d’une vingtaine de pages, composé d’une série d’injonctions à la deuxième personne du singulier. Ce « tu » récurrent au cours du programme prend des couleurs variées sans pour autant laisser une quelconque échappatoire à l’adresse de son destinataire. Ces injonctions sont empathiques et bienveillantes, elles émanent peut‑être d’un coach dynamique ou d’un quelconque dispositif interactif.
Où sommes-nous ? Dans un jeu vidéo, un « reality show », un parc d’attraction ? Éric Arlix a l’humour corrosif et joueur, celui d’un « anthropologue » malicieusement embusqué, guettant les clichés branchés de notre époque. Nous renvoie-t-il à une réalité augmentée ou simplement scrutée ? Kafkaïen et ludique à la fois, ce texte ovni (tout sauf du théâtre) pourrait certainement trouver écho dans une forme plastique, vidéo, ou encore sonore. Deux interprètes pour un rôle : un « mover » et un « speaker » comme les nomme le metteur en scène japonais Miyagi. C’est la forme qui s’est imposée pour mettre en scène « Programme » l’un parle, l’autre agit. L’un semble porter l’émotion, l’autre la raison. Le pathos et le logos séparés ouvrent subitement un troisième espace trouble et secret, une connexion profonde apparaît, une intimité. C’est peut-être dans l’espace entre la parole et le corps que s’inscrit la place du public dans « Programme », entre le « mover » et le « speaker » que le débat se fait entendre." Joël Fesel

Biographie 

Implantés à Toulouse depuis 1996, Solange Oswald, metteur en scène et Joël Fesel, plasticien, conduisent avec le Groupe Merci des expériences au croisement du théâtre, de la poésie et des arts plastiques, les « objets nocturnes ». Ensemble ils aiment à défricher des espaces non théâtraux et inventer des spectacles-parcours dans lesquels le public est immergé. Ce qui se joue sur la scène du Groupe Merci c'est le dialogue entre la dramaturgie des textes d'auteurs vivants et celle de l'espace. Surgir. Donner à entendre le poème contemporain là où on ne l'attend pas, mis en lumière dans des dispositifs atypiques : en campement avec La Mastication des morts, du haut d'une fosse avec Europeana....

Le Groupe Merci fait vivre, au cœur de Toulouse, le Pavillon Mazar, laboratoire permanent des arts de la scène, ce lieu propice au théâtre, aux expériences, au partage inquiet et amusé de nos mutations.

> Lien vers le site internet de la compagnie
www.groupemerci.com

Théâtre
5 > 6 Avril
ven 5 avr / 19:00
théâtre Garonne

durée 45 minutes
Une Supérette + Programme : 14€ entrée générale / 10€ tarif réduit & adhérents
ProgrammePresse

Aimantation de la deuxième personne, accumulation de futurs à valeur injonctive, d’éléments visuels composant un parcours dans une place forte. Portes à ouvrir, ponts à franchir, boutons sur lesquels appuyer. Et surtout, rester calme. Profiter.
Ils y touchaient déjà en 2006 avec Colère, ils y goûtèrent de nouveau en 2011 dans A notre chère disparue, la Démocratie : le groupe Merci revient vers l’écriture polymorphe d’Eric Arlix pour cet objet nocturne n°26. L’écriture, mais pas que. Commandé en 2010 par le musée d’art contemporain du Val-de-Marne, Programme résulte d’un dialogue entre Arlix et un artiste exposé au Mac-Val, le plasticien britannique Simon Starling. En cela, l’ouvrage relève lui-même de l’objet artistique.
Cette œuvre bicéphale, le groupe SansDiscontinu l’approchait, en 2012, sous l’angle d’un dispositif  sonore, accentuant une sorte d’abstraction technologique, l’entrée du spectateur-auditeur dans un antre informatique, pourquoi pas un jeu vidéo dont il serait le héros. Le groupe Merci a choisi une piste différente, complémentaire d’ailleurs, qui assume nettement – et ce n’est pas une surprise, l’objet étant conçu par Joël Fesel – la part plastique de Programme. La part Starling, en somme, comme convertie aux arts de la scène.

« Tu hésiteras sur le parcours : est-ce une boucle ? »

Incarné par Georges Campagnac, le texte d’Arlix s’établit progressivement comme la logorrhée d’un coach exalté – progressivement, car cet objet nocturne ménage aussi, durant cinq délicieuses minutes, l’effet que peut avoir ce texte quand il nous parvient de manière désincarnée. Dès lors que la lumière se fait sur le comédien, et que la cible de ce coaching se précise sur le plateau en la personne d’Eliott Pineau Orcier, le texte devient performatif, jetant l’acrobate sur un parcours fermé, lui ouvrant l’appétit de l’épreuve, l’excitant au surpassement (bien réel), jusqu’à ce qu’il devienne super-héros dérisoire, athlète-albatros des temps modernes. Les machines de Joël Fesel agitent leurs articulations métalliques, tandis que des échelles deviennent pont-levis de fortune, dans une joyeuse parodie de parcours du combattant. Surtout, ne pas tomber. Renoncer à chercher la porte principale : la sortie est ailleurs.
La progression du coach, elle-même circulaire, tourne au piège verbal : le texte boucle, et tandis que les mêmes injonctions et éléments de description reviennent par bribes, les mots changent de sens, grâce aux modulations de Georges Campagnac et à quelques réjouissants contrepoints avec ce qui est donné à voir.
On n’a pas fini d’entendre parler du new-management, dont les méthodes devraient infuser depuis l’Elysée même pour quelque cinq ans ; en cela, Programme est férocement politique. Une encombrante valise rouge entrave le parcours du héros, où figure le titre d’une œuvre d’Alain Ehrenberg –  sociologue à qui l’on doit Le Culte de la performance et L’Individu incertain, réfléchissant entre autre sur la notion d’individu-trajectoire, en marche vers la conquête entrepreneuriale.
Sous les rires générés par la situation et les cascades, les poulies grincent : bienvenue dans la matrice.  Est-il possible de créer un accident de parcours qui ne soit pas prévu par le parcours ? Y a-t-il, dans l’enchaînement et la circularité du programme, une possibilité de déprogrammation ? Une issue de secours ? Un grain – voire un Tic Tac melon – à semer dans l’engrenage ? Ce bref opus réjouit, mais de ces réjouissances qui touchent à l’inquiétude.

Manon Ona, Le Clou dans la planche

ProgrammeGénérique

texte Éric ARLIX
commandé par le Mac/Val en 2010 pour la collection Fiction
(commande d'une œuvre de fiction sur l'œuvre d'un artiste exposé au Mac/Val : Simon STARLING)
une création du Groupe Merci Objet nocturne nº 26
avec Georges Campagnac et Eliott Pineau
conception et scénographie Joël FESEL
avec la complicité de Marie-Laure HÉE et de Pierre DÉAUX
création lumière et régie Raphaël SEVET
construction machines Alexandre BÜGEL
administration aurore CARPENTIER
production, diffusion Céline MAUFRA
remerciements Gabrielle VINSON
avec Georges CAMPAGNAC et Eliott PINEAU ORCIER
production Groupe Merci
soutien Conseil Départemental de la Haute-Garonne
accueil en résidence CIRCa, Pôle National Cirque, Auch Gers Occitanie, Le Groupe Merci est conventionné par la DRAC Occitanie, la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée et la Ville de Toulouse. 

Une Supérette

Éric Arlix / Groupe Merci

« Il passe à la supérette à 9h10, il prend une bouteille de Pineau premier prix, toujours la même, on ne sait rien de lui, il présente plutôt bien, son niveau de stress, c'est une bouteille de Pineau par jour et de la solitude choisie. » Eric Arlix

Une supérette est l'un de ces insolites dispositifs imaginé par le Groupe Merci pour nous mettre en lumière et en appétit des univers d'auteurs pas encore morts. Une malicieuse galerie de portraits, saisis comme des papillons par un objectf instructif et incisif, à l'instant déterminantde l'achat. Le texte d'Eric Arlix détaille minutieusement le contenu de chaque panier de courses : carottes rapées, chocolat, alcool... La liste à la fois burlesque et tragique, laisse percer les désarrois et les douleurs de ces silhouettes figées dans un quotidien banal. Et ne laisse au consommateur que nous sommes d'autres parti que celui d'en rire.

Note d'intention

Une supérette d’Éric Arlix se présente comme un « dispositif d’écriture » énumérant sur un mode quasi-scientifique une série de comportements d’individus pris dans une situation précise. Pour le Groupe Merci, ce texte nous donne l’envie d’une nouvelle collaboration, de faire entendre cette écriture sous forme d’installation plastique et sonore.
Une supérette est un voyage dans notre consommation, dans ce caddie que nous remplissons, qui scande nos vies de consommateurs. Éric Arlix décrit méthodiquement nos habitudes entretenues jour après jour : l’heure de notre passage, les produits achetés (et surtout ce qu’ils racontent de nos états de stress. Et c’est bien là, en anthropologue malicieux, qu’Éric Arlix nous fait basculer dans cette question qui nous vient, poussant notre caddie plein : pourquoi tout ça, plein de quoi, pourquoi encore tout ça ? …
Ce texte est ludique et gentiment cruel, il scrute et nous saisit par l’anse du panier que nous remplissons : chocolat en quantité, petit encas pour combler un moment vide, bouteille de pineau systématiquement achetée pour sa sempiternelle soirée TV ou poulet soldé à moins de 2€ le kg pour être dans les clous d’un budget serré, café bio équitable pour encore et encore aider les paysans du Guatemala. Des habitudes qui, si elles nous font rire parfois, parlent néanmoins trop bien de nous pour nous épargner. Des questions se lèvent, éternelles, sarcastiques parfois, et
terriblement humaines. La proposition de mise en espace de ce texte est celle d’une installation immersive.
Les spectateurs seront amenés à vivre un instant entre deux écrans vidéo diffusant des portraits des consommateurs et le texte enregistré. Ils semblent tels des papillons cloués par l’objectif d’un observateur intrusif, semblant nous regarder, un panier à la main autant que nous les regardons. La boucle vidéo de 15 minutes se visite, se traverse, elle est sans fin. Nous sommes pris dans ce dispositif, nous en faisons partie, nous ne pouvons en sortir qu’une barquette de carottes Bonduelle à la main ou notre liste de courses encore au fond de la poche.

Joël FESEL

 

Extrait de texte 

« Ils passent à la supérette à 9 h 36, en couple, c’est les grosses courses du lundi matin, leur dimanche à eux, sans les enfants, le caddie est plein en moins de quinze minutes, ils règlent en carte bleue, leur niveau de stress est contenu dans le caddie, un caddie témoin de la fin de l’histoire ».
Éric ARLIX – extraits de « Une supérette » – Golden Hello

Installation
5 > 6 Avril
ven 5 avr / 20:00sam 6 avr / 16:00sam 6 avr / 20:00
théâtre Garonne

durée 15 min
Une Supérette + Programme : 14€ entrée générale / 10€ tarif réduit & adhérents
Une SupéretteGénérique

texte Éric Arlix "Une supérette" est issue de "Golden Hello", éditions JOU, 2017
une création du Groupe Merci Objet nocturne nº 26
conception et réalisation Joël Fesel
réalisation vidéo et régie Raphaël Sevet
voix Sacha Saille
enregistrements sonores et mixage Boris Billier
remerciements Adèle, André, Aurore, Benoit, Camille, Catherine, Céline, Claudine, Dominique, Fabrice, Florent, Gabrielle, Gaël, Ghislaine, Gilles, Jean, Jean-François, Joël, Julianne, Julien, Karine, Laurent, Lily, Marc, Marie, Marie, Marie, Nanon, Martine, Mohammed Habib, Nico, Olivier, Raphaël, Thierry, Valérie.
production Groupe Merci
création en 2018 au Pavillon Mazar
Le Groupe Merci est conventionné par la DRAC Occitanie, la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée et la Ville de Toulouse.

Gameboy

Sylvain Huc

Il y aurait aujourd’hui une crise du masculin et des hommes. C’est du moins le diagnostic alarmiste propagé par les médias, réseaux sociaux, forums ou essais polémiques. Cependant, la récurrence historique du thème de la crise de la masculinité peut laisser perplexe. La rhétorique de crise semble alors beaucoup plus souligner le rôle de ce motif comme instrument de résistance vis-à-vis de l’évolution des rapports de genre. Et si la crise semble être le mode premier de la masculinité et donc l’outil de son affermissement et non la marque de son affaiblissement, que peut-on dire aujourd’hui du masculin ? Il serait tout autant trompeur de réduire au masculinisme toute posture réflexive vis-à-vis de la masculinité. Incontestablement, les hommes jouissent toujours de privilèges face aux femmes. Et c’est bien leur propre domination  qu’ils subissent plus qu’un féminisme suspecté de les empêcher de s’accomplir en tant qu’hommes. Mais plutôt que de voir les hommes cantonnés à une place de spectateurs rétifs vis-à-vis des changements sociétaux, ne peut-on pas les voir comme les agents actifs de leur nécessaire émancipation ? Gameboy use des stéréotypes pour mieux dépasser la satire et interroger ce que signifie être un homme aujourd’hui. Car il n’y a aucun fatalisme à en être un.

Enjeux

Gameboy s’est déployé comme un projet participatif,  croisant questions artistiques et questions sociales.
- Qu’est-ce que la masculinité aujourd’hui ?
- Comment en représenter les multiplicités ?
- Comment le corps permet-il d’explorer ces questions ?

Gameboy ce sont des hommes qui interrogent images, représentations, ou plasticité des corps. Des hommes qui tentent d’ouvrir un espace pour parler d’eux-mêmes et de leur condition.

Objectifs d’ordre artistique et social

Le projet rassemble de manière temporaire mais intensive une quinzaine de participants qui se confrontent le temps de ce laboratoire à un ensemble d’individus, de corps divers, de pratiques de tous horizons (danse, cirque, sport, théâtre…) et venant de divers milieux et/ou pays. C’est bien cette diversité qui est au cœur de la recherche car l’enjeu portant sur la question masculine se double ici d’un intérêt interculturel.
Le travail s’effectue dans un cadre bienveillant pour les participants autour de protocoles physiques accessibles par tous quelques soient leurs capacités, leurs pratiques et leurs histoires. Ceci mettant en jeu un travail de groupe, d’écoute, d’organisation collective, et d’investissement personnel.
Le travail fait l’objet d’une présentation publique intégrée dans le programme de l’édition 2019 du Festival In Extremis initié par le théâtre Garonne.

Workshop et restitution
5 Avril
ven 5 avr / 19:00
théâtre Garonne
Entrée libre sur réservation
GameboyGénérique

conception, chorégraphie, lumières Sylvain Huc
avec Paul Roquecave, Victor Lattaque, Léo Pentecote, Roland Lafon, Xavier Constans, Clyde Bivigu, Jean-François Gilède, Alexandre Grué, Yassine Diallo et d'autres...

production Faits et gestes
production et de diffusion Adeline Polge

créé avec le soutien du CIAM université Jean Jaurès de Toulouse et présenté lors du festival À corps à Poitiers en avril 2016, puis à la Fabrique et au centre culturel Alban Minville à Toulouse. Gameboy a fait l’objet d’une reprise incluant de nouveaux danseurs grâce aux soutiens de la Sala Hiroshima à Barcelone et de l’Institut Français de Barcelone en décembre 2016. En juin 2017, l’Espace Matadero à Madrid accueillait le projet en y intégrant 6 danseurs de la Cia Nacional de Danza avec le soutien de l’Institut Français de Madrid. En juillet 2017, Gameboy est présenté au festival d’Avignon, soutenu par l’Université Fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées, le CFVU de l’Université Toulouse Jean Jaurès, la Ville de Toulouse et accueilli par l’université d’Avignon et des Pays du Vaucluse, Campus culture, dans le cadre de Supramuros.

La Cie Divergences est subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Occitanie au titre de «l’aide à la structuration». Elle est conventionnée par la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, soutenue par le Département du Lot et la Communauté de Communes Cazals-Salviac.

conception, chorégraphie, lumières Sylvain Huc
danseurs souches Joseph Burdin, Florent Brun, Stefan Heinen, Medhi Mojahid, Carlos Sureda, Roberto Steck Ibarra, Gustavo Suarez
repris avec Paul Roquecave, Victor Lattaque, Léo Pentecote, Roland Lafon, Xavier Constans, Clyde Bivigu, Jean-François Gilède, Alexandre Grué, Yassine Diallo et d’autres...
production et de diffusion Association Faits et Gestes
créé avec le soutien du CIAM université Jean Jaurès de Toulouse et présenté lors du festival À corps à Poitiers en avril 2016, puis à la Fabrique et au centre culturel Alban Minville à Toulouse. Gameboy a fait l’objet d’une reprise incluant de nouveaux danseurs grâce aux soutiens de la Sala Hiroshima à Barcelone et de l’Institut Français de Barcelone en décembre 2016. En juin 2017, l’Espace Matadero à Madrid accueillait le projet en y intégrant 6 danseurs de la Cia Nacional de Danza avec le soutien de l’Institut Français de Madrid. En juillet 2017, Gameboy est présenté au festival d’Avignon, soutenu par l’Université Fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées, le CFVU de l’Université Toulouse Jean Jaurès, la Ville de Toulouse et accueilli par l’université d’Avignon et des Pays du Vaucluse, Campus culture, dans le cadre de Supramuros. 

La Cie Divergences est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Occitanie et par la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, soutenue par le Département du Lot et la Communauté de Communes Cazals-Salviac.

L'Amérique

Paul Pascot

"- L’Amérique, ce n’est peut-être pas en Amérique.
- C’est où alors ?
- Peut-être nulle part qu’elle a dit, peut-être quelque part en nous."

Serge Kirbus, extrait de L'Amérique

L'un est timide, idéaliste et inquiet ; l'autre semble être une tête brûlée, assure avec les filles, vole des bagnoles. À l'âge où l'on sort à peine de l'adolescence, Babar et Jo ne voudraient que vibrer au présent et changer le monde. Leur improbable rencontre les entraîne - et nous avec eux - dans un road movie tissé d'amitié, d'expériences dangereuses et de liberté. Talent prolixe, Paul Pascot s'empare de l'écriture électrique de Serge Kribus, épaulé par deux acteurs magnifiques : Maurin Ollès et Edward Decesari pour créer L'Amérique au théâtre du Bois de l'Aune (Aix-en-Provence) en décembre dernier. À Toulouse, Pascot et ses complices dé-montent leur pièce, pour en inventer une version in extremis, sous forme de lecture mise en espace. Une façon de remettre leur métier sur l'ouvrage et de poursuivre leur recherche. Car les artistes, les grands navigateurs et les explorateurs du quotidien le savent bien : le principal problème de l'Amérique, c'est de la trouver...

Lecture mise en espace
6 Avril
sam 6 avr / 19:00
théâtre Garonne

durée 1h environ
entrée libre sur réservation
L'AmériqueGénérique

compagnie Bon-qu'à-ça
texte Serge Kribus
mise en scène Paul Pascot
avec Edward Decesari et Maurin Ollès

compagnie Bon-qu'à-ça
texte Serge Kribus
mise en scène Paul Pascot
avec Edward Decesari et Maurin Ollès

Body Double / Répliqûre

Brice Dellsperger / Michel Aubry

Exposition de deux artistes français qui, chacun à leur manière, réinterprétent des scènes de grands classiques du cinéma.

La série des Body Double de Brice Dellsperger a pour motif obsessionnel le corps idéalisé au cinéma. Chaque Body Double rejoue une scène d’un film en introduisant un trouble dans le genre : tous les personnages sont interprétés par un seul acteur, le plus souvent travesti en femme. Par le prisme du cinéma, de la sculpture, du costume, Michel Aubry met en jeu des oeuvres emblématiques de la modernité et s’intéresse à la frontière entre original et copie. Revisitant des films français des années 30 et 40, il produit des Répliqûres, vidéos où chacun des rôles est joué aussi fidèlement que possible par deux interprètes.

VERNISSAGE LE 20 MARS À 18H30 AU THÉÂTRE, EN PRÉSENCE DE BRICE DELLSPERGER.

Installation
20 Mars > 19 Avril
lieux et horaires : L’Adresse du Printemps de septembre (2 Quai de la Daurade) du mercredi au samedi de 12h à 18h / théâtre Garonne, tous les soirs de spectacle, à partir de 18h & les samedis à partir de 16h
expositions vidéos présentées avec le printemps de septembre
entrée libre

La clairière du grand n'importe quoi

Alain Béhar

C’est une sorte de conte, à conter, sur un plateau ou sous un arbre... Il y est question entre autres choses d’une Afrique fantasmée, de catastrophes planétaires en tous genres, de gens qui migrent vers l’imaginaire et d’un grand bateau en papier qui accueille tous les métissages. C’est sous forme de lectures nomades qu’Alain Béhar donne rendez-vous au public toulousain dans différents lieux de la ville pour un moment insolite où la parole s’étend.

Extrait

"En 2043, il semble qu’un truc en général s’est détraqué plus vite qu’on ne le pensait en particulier, et pas du tout comme on croyait le savoir. Il y a eu une inversion du système des vents des courants et des flux. Quoi qu’on en pense, ça reste difficile à concevoir sur un seul niveau de réalité. L’évolution inéluctable des tendances fâcheuses, peut-être, la colère des poissons, la fin d’un cycle prévisible ou bien la vérité des trous noirs, on n’en sait rien… Tout cela invite à rester modeste, à tous les niveaux… Peut-être simplement une image folle dans le mauvais rêve d’un autre, ou un essai atomique de trop dans les profondeurs des Bermudes... Peut-être à cause d’un chef idiot du Levant du nord ou bien d’un autre vers le Couchant très à l’ouest. On ne sait pas. La terre, en tous cas, s’est mise à tourner sur elle-même dans l’autre sens et autour d’autre chose. De temps en temps. On a dû reconsidérer le sens qu’on donnait au mot « sens », vivre irrégulièrement parfois à l’endroit parfois à l’envers et prendre l’habitude des catastrophes en tous genres, n’importe où n’importe quand …"

Alain Béhar, La Clairière du grand n'importe quoi

Lectures nomades
20 > 26 Mars
La clairière du grand n'importe quoiLa clairière du grand n'importe quoi

LA CLAIRIÈRE DU GRAND N’IMPORTE QUOI, selon Jean-Marc Adolphe.

Ça se passe déjà dans le futur, mais le temps ne passe plus. Ça se passe en 2043, là où s’arrêtent Les vagabondes, autant dire demain, voire même aujourd’hui, en quelque sorte. « Un éphémère permanent ».

- Mais de quoi ça parle ?

« En 2043, il semble qu’un truc en général s’est détraqué plus vite qu’on ne le pensait en particulier, et pas du tout comme on croyait le savoir » : le texte commence comme ça.

Ça parle d’un temps où on aurait pris « l’habitude des catastrophes en tous genres, n’importe où n’importe quand », ça parle d’une ère où « sur tous les fronts les algorithmes ont été débordés. » Le dérèglement climatique est tel qu’il pleut presque tout le temps, à foison, et qu’« il a fallu construire des murs et des digues sur tous les rivages pour préserver l’écosystème des banques centrales et ne pas noyer les Bahamas. » Pour tenter d’absorber l’eau, des hélicoptères larguent « des tonnes et des tonnes d’argent sale, de serpillères, de buvards, d’éponges et de poudre de lait en sachet… »

Pour « ne pas se faire avoir par la réalité », certains ont tenté de quitter la ville, vers une improbable clairière. Pas sûr d’y arriver, d’autant que des régiments de rats, gros comme des cochons, bloquent les issues : en tout cas, le GPS est en rade, comme pas mal d’autres trucs. Pour passer inaperçus, certains se mêlent à des images d’archives.

Ce pourrait être « l ’histoire d’une traversée » sur un très grand bateau en papier, comme une immense carte de l’Afrique (de toutes les Afriques) en origami : « c’est très fragile et parfois ça déchire. » Il faut imaginer cet immense navire posé au beau milieu du Sahara, à marée basse. Comme une nouvelle arche de Noé ? Un bateau où « on invente des places et des projets sans attendre, qu’on imagine librement », et où « on prend de l’élan et on en donne aux autres quand ils en manquent. »

Ça parle d’« une multitude en rythme ou à contretemps, n’importe », dans un monde où les identités les plus métissées font florès. On ne sera donc pas trop surpris de croiser, pareillement embarqués dans cette grande traversée, la communauté bipolaire des Guinéens de Tokyo, des Tunisiens aborigènes, les Berbères du Vietnam, le club des chirurgiens togolais intérimaires du Mississipi, les ouvriers sunnites bac -5 du bassin d’Arcachon et les surdiplômés Bantous en fin de droits, des kabyles islandais aristotéliciens, les Peuls de Venise, des Algériens du Tibet troisième génération, des Inuits burkinabés… (liste non exhaustive).

Ça parle au final d’un nouveau monde qui aurait repoussé l’ancien dans « la grande banlieue de l’Afrique, de toutes les Afriques », pour se faire une grande clairière quelque part au centre, et tout remettre à plat. D’un bateau libre au beau milieu d’un Sahara imaginé, celui de tous les métissages.

- Et comment ça en parle ?

C’est un récit, si l’on veut. Un drôle de récit, certes. Mais comme le dit Alain Béhar, c’est « difficile à concevoir sur un seul niveau de réalité. » Un peu comme le monde dans lequel nous vivons, non ? À un moment, il est fait allusion à un spectacle itinérant, « potentiel » si l’on veut, « La Cavalcade du Grand N’importe Quoi et des Foutraques ». Dans l’écriture d’Alain Béhar, les mots eux aussi sont itinérants, ils voyagent hors de leur sens littéral, font entre eux des rencontres insolites, ils piochent dans le réel et composent des alliances imprévues et des fulgurances joyeuses. Ecrire depuis un monde catastrophé n’empêche nullement une certaine jubilation. Un récit foutraque donc, à la fois grave et délirant, où la parole fuse et file à grande vitesse comme emportée par un fleuve d’actualités passées futures et présentes qui se bousculent, où réel et virtuel s’entendent et s’accordent à merveille, où le poétique et le politique font bon ménage et font un monde joyeux où tout est naturellement imbriqué, métissé. Du soliloque aux bribes de dialogue qui surnagent dans le récit, les mots sont en cavale. Suscitent d’invraisemblables images et situations. « On fait juste de la place avec des mots », dit Alain Béhar.

Une écriture de plateau. La clairière du grand N’importe quoi peut être vu comme une « suite » aux Vagabondes. Eloge de la potentialité et des jardins quantiques, le précédent opus d’Alain Béhar, que l’auteur-metteur en scène interprète lui-même en compagnie de Montaine Chevalier, qui déploie tout au long du spectacle une proliférante scénographie végétale. Il est encore trop tôt pour dire précisément quelle « distribution » et quel type de scénographie viendront porter le souffle de La clairière du grand N’importe quoi. Souvent, dans les spectacles d’Alain Béhar, images réelles et virtuelles s’immiscent organiquement dans l’écriture scénique. Ce devrait à nouveau être le cas ici, dans une scénographie qui pourrait faire penser à l’art de l’origami, en plis et déplis. On pourrait imaginer simplement une grande feuille de papier qui couvre tout le plateau, qu’on plie peu à peu pour finir par faire un grand bateau enfantin, et puis c’est tout.

La clairière du grand n'importe quoiGénérique

de et avec Alain Béhar
dramaturgie Marie Vayssière

de et avec Alain Béhar
dramaturgie Marie Vayssière
avec la participation de Montaine Chevalier, Pierre-Olivier Boulan, Benoist Bouvot, Isabelle Catalan, David Malan, Juliana Béjaud, Luc Sabot …
production Compagnie Quasi
coproductions Théâtre du Bois de l’Aune/Aix en Provence, Les 13 vents/CDN de Montpellier, Théâtre + Cinéma, Scène Nationale du Grand Narbonne, Le théâtre du Périscope à Nîmes.
partenaires le Théâtre Garonne/Toulouse, Les rencontres à l’échelle/Marseille, le T2G à Gennevilliers, festival Printemps des comédiens/Montpellier…

La compagnie Quasi est conventionnée par la DRAC, subventionnée par la Région Occitanie et le département de l’Aude.