27 février > 4 avril

In extremis 2020

Démons

Laia Torrents et Roger Aixut
cabosanroque

Démons est une recréation de l'appartement dans lequel Jacint Verdaguer, poète romantique catalan, a participé à des séances d’exorcisme qu’il a soigneusement consigné. Cabosanroque s’appuie sur ces écrits pour réfléchir au phénomène de la possession et ses implications sociales, esthétiques, biologiques et finalement théâtrales. À travers cette cérémonie sonore et visuelle, les spectateurs sont l’objet d’une chorégraphie savamment orchestrée par le duo Laia Torrents et Roger Aixut, comme pour compléter l’œuvre. Pris dans cette installation, nous sommes à la fois sujet-passifs et sujet-actifs… Car, qu’est ce que le théâtre si ce n'est une forme de possession?

Installation
27 Février > 7 Mars
jeu 27 fév / 18:30ven 28 fév / 18:30sam 29 fév / 14:30mer 4 mar / 18:45jeu 5 mar / 18:45ven 6 mar / 17:30sam 7 mar / 14:30

durée 40'
Espagne
5 €
DémonsPresse

Se laisser posséder par les « Démons »

Fil rouge de cette édition 2020 des Vagamondes, l’installation plastique et sonore Démons créée par Laia Torrents et Roger Aixut est une immersion sensible dans les écrits d’une incroyable modernité de Jacint Verdaguer, poète romantique catalan. Où il est question de possession.

Si tout le monde connaît Antoni Gaudi et sa fameuse Sagrada Familia inachevée à Barcelone, le nom de Jacint Verdaguer est moins familier. C’est pourtant une figure majeure de la littérature catalane, « le poète romantique le plus important », expliquent les auteurs, contemporain du célèbre architecte.

Laia Torrents et son complice Roger Aixut se sont emparés de ses textes pour créer une installation sonore et plastique étonnante. Fil rouge de cette édition 2020 des Vagamondes, leur œuvre intitulée Démons, est visible tout au long du festival. Une immersion de 40 minutes dans un univers étrange, mêlant sculptures, écrans, objets musicaux et parlants, images, bassin, orchestre percussif d’animaux gonflables, mécanismes originaux…
C’est à une sorte de rituel que nous invitent les artistes. Se déchausser d’abord. Découvrir le lieu organisé en plusieurs espaces, suivre le labyrinthe en se laissant guider par le son, les images, la sollicitation des sens. Accepter de s’imprégner sans chercher immédiatement à comprendre. Se laisser… posséder.

Démons aborde la question de la possession, de l’aliénation. Jacint Verdaguer qui était aussi abbé et exorciseur, appartient à une autre époque (1845-1902), mais son discours sur le mal de son siècle finissant résonne étonnamment avec le dérèglement de notre siècle débutant. On y parle d’une Europe malade, de pouvoirs corrompus, d’inégalités, de vice et d’aveuglement… « Verdaguer qui était au service des riches familles a abandonné ses privilèges pour être à l’écoute des plus pauvres », explique Laia Torrents. Crise spirituelle, crise de sens, crise collective.

Dans ces écrits tous issus des carnets du poète - à l’exception des commentaires d’anthropologues et philosophes restitués sur mur d’écrans - il est question de visible et d’invisible, de l’individu et de la communauté, du pouvoir de la pensée. Des atmosphères sonores changeantes, supplications, cris, chant grégorien mais aussi composition électroacoustique, grésillements, bruits industriels… Une partition foisonnante qui surgit des différents points de l’installation, jusqu’à l’enveloppement grâce au traitement spatialisé du son. Même palette étendue pour la lumière qui peut être crue, violente - on parle d’êtres possédés… - ou plus douces, apaisantes.
Derrière chaque élément de l’installation, une symbolique, une réinterprétation poétique, une invention plastique ingénieuse qui sont autant de points d’intérêts, sources de curiosité et de questionnement. On ne voit guère passer le temps. Rien ne vous empêche, à la sortie, de dialoguer avec les auteurs, présents jusqu’à jeudi et plus tard, avec des médiateurs de la maison.

Frédérique MEICHLER, L'Alsace, 15 janvier 2020

 

CabosanroquePortrait

Depuis 12 ans, le duo Cabosanroque, composé de Laia Torrents et Roger Aixut, est le plus connu des représentants de la musique expérimentale catalane. Sur scène, ils sont accompagnés d’un instrumentarium de leur fabrication, composé de trois armoires remplies d’électronique, ressorts, plaques de métal, percussions, machine à écrire et même un crâne de chien, le tout contrôlé par Laia, aux claviers. Le son industriel de leur installation électroacoustique produit des pièces instrumentales sombres au rythme écrasant sur lesquelles guitare, clavier et voix s’entrechoquent. Cabosanroque a collaboré et collabore avec de nombreux musiciens internationaux comme Vinicio Capossela, Pascal Comelade, Pierre Bastien, Carles Santos et bien d’autres.

DémonsGénérique

concept, création, dramaturgie, mise en scène, création sonore, composition musicale et scénographie Cabosanroque (Laia Torrents Carulla et Roger Aixut Sampietro)
texte Jacint Verdaguer et Maya Deren
musique originale cabosanroque
versions de Cabosanroque de veni creator s. IX (Rabano Mauro). Unanswered question 1906 (Charles Ives)
création lumière Cube.bz et cabosanroque
vidéo Frau Recerques visuals et cabosanroque
construction de la scénographie Kike Blanco et cabosanroque
production executive et distribution Helena Febrés Fraylich
avec la participation enregistrée de Niño de Elche et Rocío Molina
Enric Casasses (poète), Manuel Delgado (anthropologue), Gerard Horta (anthropologue), Ricard Torrents (spécialiste de l’oeuvre de Verdaguer), Carme Torrents (muséologue), Lourdes Porquet (virologue), Xavier Rebodosa (virologue), Pau Rodríguez (psychologue), Laia Torrents et Roger Aixut Núria Martínez-Vernis (poète) et Jordina Boix ( directrice de la Fondation Jacint Verdaguer) lisent Jacint Verdaguer
Ainsi que Joan Solana, visage et voix aux paroles de l’œuvre Verdaderes du Père A.F., exorciste
Démons est une coproduction de cabosanroque, Festival Grec (2020), La Filature de Mulhouse, Festival Temporada Alta, et la Fundació Lluís Coromina.
avec l’aide La Fundació Verdaguer, le MUHBA (Musée d’histoire de Barcelona) et le Département de Culture de la Generalitat de Catalunya.
remerciements à la Maison Musée Verdaguer, le Département d’Anthropologie Sociale de la Universitat de Barcelona et au CCCB (Centre de Cultura Contemporània de Barcelona), et surtout à Enric Casasses car sans ses Dimonis, les nôtres n’existeraient pas.

Version française
traduction de Jacint Verdaguer  Michelle Vaills
traduction de la polyphonie et de Maya Deren Marion Cousin
voix sur le texte de Maya Deren Marion Cousin
voix de la polyphonie Marion Cousin et Borja Flames
voix des haut parleurs  Laurène Jeannin et François Delaunay

Conversation entre Mohamed El Khatib et Alain Cavalier

Mohamed El Khatib
Alain Cavalier

"Notre désir de conversation et né de deux rêves que nous avons échangés et qui nous semblaient complémentaires. Deux rêves fondamentaux pour nous, contenant presque toutes les questions qui nous remuent : le désir, la politique, le rapport colonial.."

Ils se sont rencontrés à la faveur d’une caméra achetée par erreur. L'un, Alain Cavalier auteur de films à succès dans les années 60/70, s’est depuis consacré, caméra au poing, au documentaire, au cinéma du réel. L’autre, Mohamed El Khatib (qui revient pour la seconde fois cette saison) a la particularité d’inviter sur scène la vie, la vraie, et de confronter le théâtre à d’autres médiums – cinéma, installations, journaux – pour observer le produit de ces frictions. Ensemble, dans cette performance, ils se livrent à l’auscultation méthodique des rêves qui les ont occupés et préoccupés. Ce double portrait, de part et d’autre de la Méditerranée n’aboutira ni à un film ni à une pièce de théâtre, mais à l’esquisse d'une microhistoire de deux vies si différentes mais étrangement croisées.

Performance
27 > 28 Février
jeu 27 fév / 20:00ven 28 fév / 20:00

durée 1h
de 10 à 16 €
Mohamed El Khatib et Alain CavalierPortrait

Né en 1980, le performer, auteur-metteur en scène et réalisateur Mohamed El Khatib, s’applique à ne devenir expert d’aucun domaine. Après une carrière éclair de footballeur, diplômé de Sciences Po, il se consacre à une thèse en sociologie, puis cofonde, en 2008, le Collectif Zirlib autour du postulat : l’esthétique n’est pas dépourvue de sens politique. Depuis, il développe des projets de fictions documentaires singuliers dans le champ du théâtre, de la littérature ou du cinéma. Son dernier texte C’est la vie a été primé par l’Académie française en 2018. En 2018, il a présenté à Garonne Finir en beauté, texte pour lequel il a obtenu le Grand Prix de Littérature dramatique en 2016.

Après des études d'Histoire, Alain Cavalier entre à l'IDHEC puis devient assistant de Louis Malle (Ascenseur pour l'échafaud, Les Amants). Il passe à la réalisation avec le court métrage Un Américain (1958). Il enchaîne ensuite avec deux longs métrages politiques qui déclenchent les foudres de la censure : Le Combat dans l'ile (1961) qui a pour personnage principal un jeune fasciste et L'Insoumis (1964) sur la guerre d'Algérie.
Il connaît ses premiers succès avec le polar Mise a sac (1967) et surtout avec une adaptation d'un livre de Francoise Sagan : La Chamade. C'est au moment où il est le plus en vue qu'il décide de renoncer à la réalisation pendant huit ans. Il revient avec des œuvres plus expérimentales et épurées comme Le Plein de super (1976) et Martin et Lea (1978). Il connaît un succès inattendu avec un long métrage sur la sainteté, Therese, ovationné à Cannes avec un Prix du jury, plébiscité aux César avec 6 récompenses dont celles du Meilleur film et du Meilleur réalisateur.
Le réalisateur poursuit son travail d'épure jusqu'à tourner un film sans dialogues : Libera me (1993) qui a pour thème l'oppression et la torture. Alain Cavalier décide alors d'abandonner la fiction et réalise des séries documentaires de portraits (Vies, 2000). Son travail autobiographique se poursuit avec Le Filmeur, un journal intime filmé entre 1994 et 2005, et présenté au Festival de Cannes dans la sélection " Un Certain Regard " en 2005.

Les dimanches de Monsieur Dézert + Construire un feu

Lionel Dray
Sylvain Creuzevault

Une soirée, deux spectacles.

LES DIMANCHES DE MONSIEUR DÉZERT, Lionel Dray d'après Jean de la Ville de Mirmont

Sur le mur fleuri de la cuisine de Monsieur Dézert, trône une assiette ornée du proverbe suivant : «Faute de soleil sache mûrir dans la glace». Mr Dézert mûrit donc dans sa vie d’employé de bureau, au fond d’un quelconque couloir à gauche ou à droite. Sans malheur ni bonheur, il patiente en bon lunaire que la mort le conduise vers de nouvelles aventures. Dans ce spectacle, il est question de cinéma, du grand jeu concours de l’été, d’apocalypse, d’hyènes et d’âme. En 1914, avant de mourir dans les tranchées de la première guerre mondiale, de Mirmont alors âgé de 27 ans, écrit une courte nouvelle sur, dit-il, rien.

 

CONSTRUIRE UN FEU, Sylvain Creuzevault d'après Jack London

Sylvain Creuzevault inaugure un travail sur des formes qu’il présente comme des « peintures animées », des « natures vives » mettant en scène des individus face à des espaces naturels hostiles. A l’origine, il y a le besoin d’exposer avec un minimum de mots les peines que nous nous infligeons et qui nous traversent, en présentant des hommes et des femmes qui « affrontent la nature comme châtiment ». Cette pièce s’inspire de Construire un feu, de Jack London, de la seconde version de la nouvelle, celle qui finit mal, même si son très beau sous-titre : « Ne voyagez jamais seul » vient, lui, de la première. Nous y voyons un homme et un chien aux prises avec un espace naturel, le territoire du Yukon, dans le Nord-Ouest canadien, par – 75°C. Une grande étendue blanche sur laquelle se détache la bleuté d’épicéas aux branches retombées. Un lieu inhabitable, presque impossible à traverser seul, mais auquel certains doivent nécessairement se confronter.

Théâtre
4 > 11 Mars
mer 4 mar / 20:00jeu 5 mar / 20:00ven 6 mar / 20:30sam 7 mar / 20:30mar 10 mar / 20:00mer 11 mar / 20:00

durée 1h45
Tarifs de 10 à 25€
Les dimanches de Monsieur Dézert + Construire un feuPresse

Les Dimanches de Monsieur Dézert : tous les clowns de Lionel Dray

Dans sa première création personnelle, Lionel Dray s’empare avec une grande liberté de l’unique roman de Jean de La Ville de Mirmont (1886-1914), Les Dimanches de Monsieur Dézert. En multipliant avec art les figures de clowns tristes, il en exprime tout l’absurde, toute la modernité.

« Une écharpe, oui bien sûr », « encore une veste, c’est normal », « bien sûr, une main dans les cheveux, allez-y »… Installé derrière une sorte de cuisine-établi trop étroite pour lui, en sandales et chaussettes, Lionel Dray nous accueille de ses petits commentaires qui, l’air de rien, nous signifient que l’on est repéré. Que si l’on voulait passer inaperçu, incognito, eh bien c’est foutu. Avec ses mimiques, il nous informe que dans la pièce qui commence, on est tous dans le même bateau : l’absurde, le tragique sont aussi bien du côté des gradins que de la scène. Pas la peine de faire semblant, c’est comme ça. Nous ne lutterons pas. Dès cette introduction improvisée, le charme des Dimanches de Monsieur Dézert se déploie assez loin du livre éponyme. Soit l’unique roman de Jean de La Ville de Mirmont écrit en 1914, où un employé de ministère sans passions tue ses dimanches à répondre aux propositions des publicités récoltées la veille.

Dans ses Dimanches, Lionel Dray n’incarne pas le fonctionnaire du texte. Son accueil est clair à cet égard, la suite le confirme. Si le comédien connu notamment pour son travail avec Sylvain Creuzevault et Jeanne Candel évoque bien l’existence sans heurs ni bonheurs de Monsieur Dézert, c’est à travers une fiction bien à lui : celle d’un concours de cinéma annoncé par un journal local. Matérialisés par des pierres alignées sur le bizarre plan de travail, ce sont d’abord les membres du jury qui prennent la parole. Lionel Dray a un accent, un mot pour chacun. De même que pour les candidats qui viennent ensuite présenter leur projet aux juges caillouteux avec presque rien. Équipé d’un masque d’oiseau psychopompe pour symboliser la mort qui rôde ou de fil et de farine pour se fabriquer un visage de gueule cassée, l’artiste déploie toute une galerie de personnages aussi absurdes que celui qui porte leurs récits.

La solitude de Monsieur Dézert, son ennui, n’ont guère besoin d’être formulées. Grâce à ses métamorphoses clownesques, le comédien dit non seulement la désolation du anti-héros de Jean de La Ville de Mirmont, mais aussi le chagrin de ceux qui s’acharnent à en donner une représentation. Sous ses allures naïves, presque enfantines, Les Dimanches de Monsieur Dézert questionne ce qu’il y a d’insensé dans le geste artistique. Parmi tous les clowns tristes de Lionel Dray, celui de Jean-Luc Godard est très éloquent en la matière. Reconnaissable à son flux de paroles, prononcé avec un fort accent suisse, le cinéaste convoqué sur scène se lance dans la description épico-philosophique d’un scénario qui suit les aventures malheureuses d’un « meneur de lune ». La présentation dure tant que le jury au corps de pierre finit par se lasser. Au clown suivant !

En adaptant le roman écrit à la veille de la Première Guerre Mondiale, Lional Dray en élargit les frontières temporelles et géographiques. Effacer la dimension très autobiographique du texte lui permet d’en multiplier les horizons. Monsieur Dézert n’étant plus assigné à la petite chambre de la rue du Bac qu’il occupe dans le texte, ni contraint à des activités telles qu’un massage par des aveugles aux Piscines d’Orient, à une coupe de cheveux au Lavatory rationnel ou encore à une conférence dans une pharmacie « sur l’hygiène sexuelle, agrémentée d’auditions musicales », il prend dans la pièce une dimension métaphysique évidente. Les clowns qui tentent une approche de Monsieur Dézert forment un portrait en creux d’un homme sans qualités, sans amours ni amis. D’un homme du monde d’aujourd’hui, sur le sort duquel ils nous invitent à nous pencher sans se lamenter. Par le rire.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

Les dimanches de Monsieur Dézert + Construire un feuGénérique

LES DIMANCHES DE MONSIEUR DÉZERT
un spectacle de et avec Lionel Dray
scénographie Jean-Baptiste Bellon
costume Gwendoline Bouget
production, diffusion Élodie Régibier
production Le Singe

CONSTRUIRE UN FEU
d’après la nouvelle de Jack London
une pièce de la série Les Tourmentes
mise en scène Sylvain Creuzevault avec Frédéric Noaille et Alyzée Soudet
scénographie Jean-Baptiste Bellon
costumes Gwendoline Bouget
masques Loïc Nébréda
son Michaël Schaller
lumières Gaëtan Veber
production, diffusion Élodie Régibier
production Le Singe
coproduction Scène nationale Brive-Tulle, théâtre Garonne – scène européenne, Toulouse, Mc93 – Maison de la culture de Seine-Saint-Denis, Bobigny, Festival d’Automne à Paris

Concert L'Instant Donné

L'Instant Donné

Le théâtre Garonne s'associe à la deuxième édition des Musicales franco-russes, "L'âme en partage",
sous la direction artistique de Tugan Sokhiev. Sous l’égide du Conseil de coordination du Dialogue de Trianon , avec le soutien de l’Ambassade de la Fédération de Russie en France.

À LA DÉCOUVERTE DE LA CRÉATION RUSSE
Edison Denisov, figure majeure du XXe siècle soviétique, et Olga Rayeva, jeune compositrice russe, dialoguent au gré d’un concert emmené par les intrépides interprètes de l’ensemble contemporain L’Instant Donné. Enthousiasmés par l’œuvre d’Olga Rayeva, les trois musiciens ont souhaité la faire découvrir à Toulouse, terre d’élection de la culture russe. Une soirée aux couleurs du présent.

EDISON DENISOV
SONATE POUR FLÛTE ET HARPE
CLAUDE DEBUSSY
SONATE POUR FLÛTE, ALTO ET HARPE
OLGA RAYEVA
TRIO POUR FLÛTE, ALTO ET HARPE

Musique
13 Mars
ven 13 mar / 20:00
de 10 à 16 €

Brunch musical

Orchestre national du Capitole de Toulouse

Le théâtre Garonne s'associe à la deuxième édition des Musicales franco-russes, "L'âme en partage", sous la direction artistique de Tugan Sokhiev. Sous l’égide du Conseil de coordination du Dialogue de Trianon , avec le soutien de l’Ambassade de la Fédération de Russie en France.

BRUNCH et CONCERT DU QUATUOR DE L'ORCHESTRE :

Le brunch est à 11h suivi du concert à 13h30

Quatre musiciens réunis autour de chefs-d’œuvre, le testamentaire Quatuor n° 8 en do mineur de Chostakovitch et le lumineux Quatuor de Ravel, auxquels succèdent un moment de partage entre les artistes et leur public.
Musiciens de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse Kristi Gjezi violon, Fuki Fujie violon, Joyce Blanco alto, Philippe Tribot violoncelle.

MAURICE RAVEL
QUATUOR À CORDES EN FA MAJEUR
DIMITRI CHOSTAKOVITCH
QUATUOR À CORDES N° 8 EN DO MINEUR, OP. 110
EDISON DENISOV
QUATRE PIÈCES POUR QUATUOR À CORDES

 

Musique
14 Mars
sam 14 mar / 13:30
concert de 10 à 16 € / + brunch 16 € ( brunch seul 20 €)

Celestial Sorrow

Meg Stuart
Jompet Kuswidananto
Damaged Goods

"Libres de toute allégeance, la chorégraphe américaine Meg Stuart et l’artiste visuel indonésien Jompet Kuswidananto livrent une œuvre hors genre. Ils y célébrent la beauté du trouble et des contradictions qui s’étreignent sans se fondre l’une dans l’autre, comme deux liquides non miscibles."

Sylvia Botella, Mouvement

Hanté par la longue dictature du président Suharto (renversé par les étudiants en 1998), Celestial Sorrow est un objet difficilement descriptible mêlant danse, installation plastique, chant, musique live, stylisme… Expérience sensorielle autant que spectacle chorégraphique, Celestial Sorrow se déploie sous une imposante voûte (céleste, donc) d’ampoules à l’intensité ondoyant au fil du temps, à l’unisson de l’interprétation de danseur et chanteur accompagnés par le guitariste Ikbal Simamora Lubys et la DJ Mieko Suzuki. D’abord, une longue méditation chamanique avec cris, sons iconoclastes, suivie d’une transe folle, sorte de Sacre du printemps sous ecstasy. Ensuite, vient le « sorrow » : chagrin, douceur des souvenirs de jeunesse, qui laissent enfin place à de mystérieuses figures indonésiennes, comme une procession de fantômes bienveillants... A la fois plongée sensible dans les soubresauts de l’histoire indonésienne et escapade sensorielle tour à tour frénétique et méditative, joyeuse ou mélancolique, Celestial Sorrow ne se laisse pas réduire aux quelques lignes qui voudraient en cerner la forme ni en dompter le sens – « irréductible » donc, à l’image des deux artistes qui l’ont créé.

Danse
19 > 21 Mars
jeu 19 mar / 20:00ven 20 mar / 20:30sam 21 mar / 20:30
présenté avec La Place de la Danse

durée 1h45
première en France
Belgique
Tarifs de 10 à 25€
Celestial SorrowPresse

D'huile et d'eau

Libres de toute allégeance, la chorégraphe américaine Meg Stuart (Lion d’or de la Biennale de danse de Venise 2018) et l’artiste visuel indonésien Jompet Kuswidananto livrent une oeuvre hors genre: Celestial Sorrow. Ils y célébrent la beauté du trouble et des contradictions qui s’étreignent sans se fondre l’une dans l’autre, comme deux liquides non miscibles.
C’est sans doute à partir de son expérience qu’il faut lire la dernière création Celestial Sorrow de Meg Stuart et de Jompet Kuswidananto. Mais pour cela, il faut un principe : faire confiance à la singularité de ses émotions, à leur valeur, plutôt que de les ignorer. Il suffit de regarder la scène-séquence d’ouverture pour s’en convaincre : on ressent déjà un étourdissement, un vertige, une transe dans "l’happening" moins ritualisé que ritualiste. Parce que la danse s’inscrit dans un présent infini, parce qu’il y a des hétérogénéités, parce que le corps se détache sous l’effet d’une métamorphose, parce que le danseur (Jule Flierl, Gaëtan Rusquet ou Claire Vivianne Sobottke) semble surtout dansé, hanté sous "la voûte céleste" (installation) de Jompet Kuswidananto qui ravit autant qu’elle inquiète.
Souvent un son guttural ou un geste physique est là alors qu’il ne le devrait pas, comme une bouffée de souvenirs, de sentiments ou de traumas. La beauté incompréhensible de Celestial Sorrow nous détourne de la simple narration. Notre regard est toujours saisi par autre chose. D’où le trouble irrésolu face à ce qui voudrait tout dire au même instant, ou s’évaporerait au profit d’une multitude de petits mouvements presque imperceptibles.
Mais ce qui fascine, ce n’est pas tant le trouble lui-même que la forme de jouissance qu’il provoque, liée à un trop plein, voire à une contradiction. Et l’intelligence de Meg Stuart est d’associer cette jouissance à un différentiel de musique (Mieko Suzuki, Ikbal Simamora Lubys), à l’onirisme d’un différentiel de lumière (Jan Maertens), à une dissimulation ou une revelation soudaine d’une partie du corps grâce à un vêtement (Jean-Paul Lespagnard). Pourquoi certaines images plus que d’autres nous rendent transis ? Celles où les corps comme collés l’un à l’autre, érotisés, se défont. Celles où le performeur, les bras levés, comme relié au cosmos, ondule en proie à la transe. Il y a, qu’on le veuille ou non, une forme de beauté dans cette part obscure. C’est même un mystère non résolu jusqu’à la cécité peut-être.
Quelque chose échappe inlassablement en s’exaltant dans l’étreinte des contraires. C’est étrangement, autant l’un que l’autre: Meg Stuart et Jompet Kuswidananto, l’Indonésie et l’Occident, la noirceur et la lumière, le conscient et l’inconscient, la nature et l’art ou l’humain et le cosmos. « Un médium nous a dit que Celestial Sorrow lui faisait penser à de l’huile et de l’eau, » raconte Gaétan Rusquet. « Et que c’était très bien que les divers éléments restent disparates, qu’ils ne se mélangent pas. » Dans Celestial Sorrow, la danse est portée par une quête infinie. Elle bouleverse par un mélange de déterritorialisation foncière et scandaleuse, de transcendance aigüe des identités (aux nuances queer) et de célébration de la communauté créant une forme expérimentatrice affolante qui n’est jamais pourtant disjointe des réalités concrètes. Au détour de la chanson Hanti yang luka de Betharia Sonata, dans le détail d’une petite forme presque opératique (la parade d’un camion miniature), l’histoire de l’Indonésie rejaillit. « En Indonésie, la chanson Hanti yang luka a été interdite sous la dictature parce qu’elle était trop triste », explique Gaëtan Rusquet. « Elle traite des violences faites aux femmes. Sous la dictature, il n’y avait pas de place pour la tristesse, ni la douleur. Aujourd’hui, la reprendre dans Celestial Sorrow, c’est lui donner un espace de liberté ». Ici, les paroles de Hanti yang luka brise les dernières résistances et entraine tout le monde dans son sillage scintillant, de pure lumière, comme aspiré par un désir très naïf d’idéal.
Le magnétisme, Celestial Sorrow en donne la figure la plus poétique: dans un dernier plan, quelques gestes furtifs de l’homme-paon suffisent à balayer d’un revers ce qui a eu lieu et à réinvestir l’ordinaire avant peut-être de redevenir un fauteur de trouble. Lorsque se rallument plein feux les lumières de Celestial Sorrow, on ne peut que se dire: c’est exactement ça que je veux voir sur un plateau, une oeuvre hors genres. Celestial Sorrow de Meg Stuart et Jompet Kuswidananto, c’est l’aura du geste qui relie l’homme de façons multiples à l’univers et définitivement à lui-même.

 Sylvia Botella 30.01.18, Mouvement

Meg Stuart et Jompet KuswidanantoPortrait

Née à la Nouvelle-Orléans (USA), Meg Stuart crée en 1991 sa première pièce longue, Disfigure Study, le coup d’envoi de sa carrière artistique en Europe. Elle crée la compagnie Damaged Goods à Bruxelles en 1994. Pour chacun de ses projets, elle développe des collaborations à chaque fois différentes avec des plasticiens, danseurs, vidéastes, musiciens, auteurs. Elle a reçu le Lion d’or de la Biennale de danse de Venise en 2018.
Depuis 2004, le théâtre Garonne a accueilli une grande partie du répertoire de Meg Stuart : Appetite (1999), Alibi (2002), Disfigure Study (2003), Sand Table (2004), Forgeries Love and Other Matters (2006), Do Animals Cry (création à Garonne, May Be Forever & Blessed (2010), Violet (2013), Build to last (2014), Hunter (2015).

Artiste indonésien, Jompet Kuswidananto travaille dans les domaines des arts visuels, sonores ou du théâtre. Ses oeuvres explorent l’histoire de l’Indonésie et la complexité de la vie dans un monde globalisé. Ses thèmes de prédilection sont la politique, le colonialisme, ou encore la mobilisation populaire qui a suivi la démission du président Suharto.
Jompet Kuswidananto est né en 1976 à Yogyakarta, en Indonésie. Il a commencé comme musicien, produisant des disques et des performances pendant ses études de communications à la Faculté des sciences sociales et politiques de l'Université Gadjah Mada. Il s'est initié à l'art visuel auprès de la communauté locale de Yogyakarta. Ses productions se sont développées et il travaille désormais à la fois individuellement, sur des installations, des scénographies, des vidéos, de l'art sonore et des performances, et collectivement avec Teater Garasi, un groupe de théâtre contemporain basé à Yogyakarta. Son travail a été largement diffusé, notamment à la Triennale de Yokohama (2008), à la Biennale de Lyon (2009), à la Biennale de Moscou pour les jeunes arts (2012), à la Biennale de Venise (2011 et 2019) et à la Biennale de Taipei (2012). Ayant récemment créé des œuvres en association avec Cryptic, une maison d'art multimédia basée à Glasgow, Kuswidananto a participé à Sonica, un festival international de musique, de performances, d’oeuvres sonore, de multimédia et d’arts visuels. En janvier 2014, il a remporté  le prix de la meilleure installation lors des Prudential Eye Awards à Singapour avec son œuvre, Cortege of the Third Realm.

Celestial SorrowGénérique

conception et chorégraphie Meg Stuart
installation Jompet Kuswidananto
créé et interprété par Jule Flierl, Gaëtan Rusquet, Claire Vivianne Sobottke
musique live Mieko Suzuki, Ikbal Simamora Lubys
création lumière Jan Maertens
costumes Jean-Paul Lespagnard
dramaturgie Jeroen Versteele
son designer Richard König
direction technique Jitske Vandenbussche
direction de production Nara Virgens, Delphine Vincent
production Damaged Goods Bruxelles
coproduction EUROPALIA INDONESIA, Goethe-Institut Indonesien, HAU Hebbel am Ufer Berlin, Kaaitheater Bruxelles, Künstlerhaus Mousonturm,Frankfurt am Maiis co, PACT Zollverein, Essen, Tanzquartier Wien, Vienne
Celestial Sorrow est une commande du Walker Art Center (Minneapolis) avec le soutien du Andrew W. Mellon Foundation and the William and Nadine McGuire Commissioning Fund
remerciements à Franziska Dieterich, Ingrid Müller-Farny, Muhammad Nur Qomaruddin, Isabelle Pauwelyn, Arco Renz, Margaux Schwarz
Meg Stuart et Damaged Goods reçoivent le soutien du gouvernement des Flandres et the Flemish Community Commission

 

La naissance de la tragédie

Maxime Kurvers

"Il faudra alors contredire Antoine Vitez qui pensait qu’il suffisait qu’un acteur entre en scène avec sa chaise et parle, et que tout le théâtre était là: on n’a en réalité besoin ni de chaise, ni de texte écrit ; seulement un corps dans l’espace face à d’autres corps et autant d’imaginaires..." – Maxime Kurvers

C’est un acteur, seul sur une scène à peu près nue, qui raconte. Il prend son temps, parce qu’il sait qu’au théâtre, le temps, c’est tout. Et que raconte-t-il ? Il propose de nous narrer comment tout a commencé : rien de moins que la naissance de la tragédie – et oui, au début ça paraît exagérément ambitieux. Or il se trouve qu’il nous raconte vraiment la naissance de la tragédie : avec sa mémoire d’acteur et ses mots de conteur, il nous ramène en 472 avant notre ère – et aux Perses d’Eschyle, la plus ancienne tragédie qui nous soit parvenue. Les origines du théâtre occidental. Il ne joue pas la pièce : il nous prend par la main et la traverse en notre compagnie. En réactive les affects. En ravive les enjeux. En réarme l’actualité. Refusant radicalement tout ornement spectaculaire, Maxime Kurvers confie à son seul acteur – l’excellent Julien Geffroy – et à la communauté des spectateurs de faire surgir le spectacle : et donne à voir la bataille navale de Salamine, mais aussi la toute première représentation en Grèce antique, son public d’époque, son dispositif scénique jusqu’à ce jour inchangé... Dans le sillage des « pièces parlées » de Peter Handke ou des « anti-films » de Guy Debord, Maxime Kurvers pense cette naissance comme une fin en soi, affirmant que l’origine de la tragédie est à chercher ailleurs que dans l’illusion du spectacle.

Théâtre
20 > 21 Mars
ven 20 mar / 20:00sam 21 mar / 20:00

durée 1h30
Tarifs de 10 à 25€
La naissance de la tragédiePresse

Avec une grande douceur, Maxime Kurvers revient à l’évidence théâtrale pour La naissance de la tragédie : la parole et l’acteur.

C’est l’histoire d’un homme qui raconte. En prenant son temps, pas après pas – puisqu’il est d’abord juché sur des palets de bois, ce qui lui interdit toute précipitation. Qui prend les mesures de l’espace, évolue lentement, s’assoit tout près de nous, et propose de raconter la naissance de la tragédie, projet ambitieux s’il en est. Pour le réaliser, Maxime Kurvers a imaginé un dispositif scénique radical dépouillé d’ornement comme d’artifice, de ce qui fait le spectaculaire – pour revenir à l’évidence théâtrale : la parole et l’acteur.

S’il est d’emblée précisé que la tragédie n’a pas d’âge puisqu’elle a toujours cheminé aux côtés de l’humanité occidentale, la plus ancienne qui nous soit néanmoins parvenue, Les Perses d’Eschyle, retrace la bataille navale de Salamine, qui oppose les Grecs aux Perses et se solde par une défaite de ces derniers. Datant de 472 avant notre ère, elle fût d’abord représentée lors des « Grandes Dionysies », ces journées de cérémonies se déroulant à l’Acropole et qui rassemblaient jusqu’à douze mille spectateurs d’Athènes ou d’ailleurs. Ce contexte initial essentiel permettait ainsi un jeu de miroir entre les spectateurs et ce qu’ils avaient sous les yeux, autorisant l’identification – via le lien symbolique des libations notamment – alors même qu’on leur narrait les déboires de leurs ennemis de toujours. Des gestes rituels du comédien viennent réinstituer ce cadre : l’encens embaume la salle, miel et lait sont soigneusement versés et se répandent sur un flight-caisse (là encore, aucun travestissement de cet objet pourtant destiné plus trivialement au rangement et transport de matériel).

Le pari du jeune metteur en scène Maxime Kurvers – artiste associé à la Commune d’Aubervilliers passé par l’école du Théâtre National de Strasbourg – c’est qu’il revient à l’acteur seul d’activer les conditions du récit, d’élaborer le fictif, de faire spectacle. À son comédien – l’excellent Julien Geffroy - de prendre en charge le décalage entre la Grèce antique et nos sociétés contemporaines, mais aussi les étapes successives de la narration et de sa charge émotive. Il devient parfois le messager qu’il a fait advenir sur scène aux côtés du chœur et de la reine désespérée, et se sert tant de sa fonction informative première (transmettre les nouvelles de la bataille) que de sa mission affective (dire la douleur d’une défaite, le désespoir d’un peuple et d’une famille). Et ce personnage qui semble parfois l’écraser de cette charge proprement tragique, il s’en libère aussi en ôtant une à une les multiples couches qu’il porte sur lui, tissus divers assemblés de façon disparate, autant de strates du récit pelées progressivement pour parvenir à une matière narrative toujours plus épouillée.

En nous renvoyant à la sa forme minimale, quasi-originelle du théâtre, Maxime Kurvers déplace notre attention sur tout ce qui tend habituellement à disparaître derrière une profusion de détails scénographiques et techniques, d’effets sonores et visuels : l’attention à chaque détail du jeu d’acteur, son élocution, chacun de ses gestes et mouvements, pour revenir à un plaisir élémentaire de partage entre un interprète et son public, à quelque chose qui se donne généreusement et ne se reprend pas. Ce retour aux fondamentaux est brillamment réussi : la mémoire d’un texte et d’une histoire suffisent à faire corps et récit, à être théâtre.

Copélia Mainardi, Mouvement, publié le 4 déc. 2018

La naissance de la tragédieGénérique

conception et mise en scène Maxime Kurvers avec Julien Geffroy
écriture et dramaturgie Maxime Kurvers avec Julien Geffroy, Caroline Menon-Bertheux
costumes Anne-Catherine Kunz
lumières Manon Lauriol
répétiteurs Claire Rappin, Charles Zévaco
production La Commune CDN d’Aubervilliers MDCCCLXXI
coproduction Festival d’Automne à Paris Festival Actoral, Marseille
avec le soutien de La Ménagerie de verre dans le cadre de Studiolab (Paris), de Montévidéo, Créations contemporaines (Marseille), du CND, un centre d’art pour la danse (Pantin), du Théâtre National de Strasbourg, des Tréteaux de France - centre dramatique national, pour la mise à disposition de leurs espaces de répétitions
Maxime Kurvers est artiste associé à La Commune centre dramatique national d’Aubervilliers
spectacle créé le 23 novembre 2018 à La Commune centre dramatique national d’Aubervilliers dans le cadre du Festival d’Automne à Paris

Le silence et la peur

David Geselson

"I'll tell you what Freedom is to me. No fear." – Nina Simone

David Geselson aborde le récit de l’histoire des Afro-Américains, à travers le destin de Nina Simone. Héritière de quatre siècles d’histoire coloniale, sa voix est le témoignage d’une lutte politique impérieuse mais c’est aussi le témoignage d’une vie marquée par de multiples crises identitaires. Le Silence et la peur interroge ainsi une partie de notre histoire et de notre héritage occidental contemporain. Et contrairement à ce qu’indique le nom du spectacle, il sera question ici de parler, encore et encore, pour faire communauté autour de cette barbarie qu’a été la traite négrière. Accompagné par une équipe d’interprètes afro-américains et français, David Geselson parvient à raconter un récit via plusieurs corps et plusieurs voix aux héritages différents mais qui résonnent unanimement.

Avec sa compagnie Lieux-Dits fondée en 2009, David Geselson explore l'écriture au plateau en combinant les rôles de metteur en scène, dramaturge et acteur. Sa démarche embrasse les questions politiques, philosophiques contemporaines. Après En route-Kaddish (2014), il crée Doreen avec Laure Mathis présenté à Garonne (2016) comme Lettres non écrites (2018).

Théâtre
25 > 31 Mars
mer 25 mar / 20:00jeu 26 mar / 20:00ven 27 mar / 20:00sam 28 mar / 20:00lun 30 mar / 20:00mar 31 mar / 20:00
présenté avec et au ThéâtredelaCité
Tarifs généraux du ThéâtredelaCité 12 à 30€ / tarifs adhérents garonne de 10 à 19€
Le silence et la peurPresse

Théâtre : Nina Simone dans le fracas de l’histoire américaine
Le nouveau spectacle de David Geselson, « Le Silence et la Peur », dessine un portrait de la musicienne et chanteuse.

Ça commence par une femme qui s’adresse à la salle. Elle raconte que son père était synesthète. « Il avait la capacité d’éprouver dans le même temps des sensations qui normalement sont séparées des autres. Par exemple, quand il voyait quelqu’un il entendait une musique, sa musique. » Muriel Mazzanovich, la femme qui parle, au milieu du plateau, porte une jupe plissée et un sage corsage. Elle raconte que quand elle est née, son père a entendu une Invention de Bach, et que cet amour de Bach, elle l’a transmis à une des élèves à qui elle enseignait le piano et qu’elle aimait comme si elle était sa propre fille. Cette élève, c’était Nina Simone quand elle s’appelait encore Eunice Waymon. Et c’est à elle qu’est consacré le spectacle de David Geselson, Le Silence et la Peur, parti pour une belle tournée après sa création au centre dramatique de Lorient, où l’auteur-metteur en scène est associé.

David Geselson aime les histoires individuelles qui rencontrent l’histoire. Dans En Route – Kaddish, il engageait un dialogue sur le conflit israélo-palestinien, à travers la vie de son grand-père, juif lituanien parti dans les années 1930 en Israël avec le grand rêve de construire un pays. Dans Le Silence et la Peur, il engage un dialogue sur la question afro-américaine, à travers le trajet tumultueux de Nina Simone. A son habitude, il a beaucoup lu en amont, en anglais et en français. On retrouve les deux langues dans le spectacle qui réunit deux acteurs français (Laure Mathis et Elios Noël), deux Américains (Dee Beasnael et Kim Sullivan) et un Britannique (Craig Blake). C’était une donnée de départ essentielle pour David Geselson, qui tenait à voir incarnée la confrontation des points de vue entre Noirs et Blancs.
De multiples cicatrices
Mais cela ne résolvait pas la question de fond : comment revenir sur une histoire quand elle est archiconnue, comme celle de Nina Simone (1933-2003) ? La réponse est sur le plateau, où s’enlacent les va-et-vient entre l’enfance et les années de gloire, puis de chute. Les cicatrices sont multiples et ineffaçables, les douleurs s’inscrivent dans une personnalité complexe et fortement troublée, les révoltes s’ancrent dans une Amérique qui croise la double tragédie des Indiens et des Africains, dont le sang coulait dans les veines d’Eunice Waymon, qu’on appelait Nina quand elle était enfant, et qui choisit Simone après que son voisin et premier amour, Edney, l’eut emmenée voir Casque d’or, avec Simone Signoret.
C’était quand elle travaillait dix heures par jour le piano et qu’elle rêvait de devenir « la première concertiste noire américaine », ce qui lui fut refusé : elle rata le concours d’entrée au Curtis Institute, l’école de New York la plus prestigieuse. « Parce que tu es noire », lui dit sur scène Muriel Mazzanovich. « Parce que je suis mauvaise », hurle Nina Simone, dans un accès de rage, cette rage qui ne la quittera pas, pour le meilleur et pour le pire. David Geselson ne tranche pas sur le refus du Curtis. Il met en scène une musicienne qui se retrouve à jouer dans les bars, puis devient une star engagée sans cesser d’être la Little Girl Blue, du titre du premier album de Nina Simone, en 1958.
Sur le plateau, un jeu de panneaux dessine les décors : loge, bar, maison riche ou intérieur fruste de l’enfance… se coulent les uns dans les autres, comme les langues se répondent. Dee Beasnael, qui joue Nina Simone, parle anglais et aussi ngambaye, un dialecte du Tchad d’où sa famille est originaire. Cette comédienne, qui vit à New York, dégage une belle énergie. Mais elle joue par moments trop en force, dans un spectacle qui n’a pas encore trouvé son rythme et doit s’adapter à des salles plus ou moins grandes, au cours de la tournée. Le Silence et la Peur ne triche pas avec son titre, et c’est sa force : il met en scène « ce que la peur peut faire taire », comme l’écrit David Geselson dans le programme. Mais pour cela, il faut que s’équilibrent les parts entre un destin et un contexte politique. Tout est en germe pour que cela advienne.

Brigitte Salino, Le Monde, 27 janvier 2020

Le silence et la peurGénérique

texte et mise en scène David Geselson
collaboration à la mise en scène et interprétation Dee Beasnael, Elios Noël, Laure Mathis, Kim Sullivan (en cours)
scénographie Lisa Navarro assistée de Margaux Nessi
création lumière Jérémie Papin assisté de Marine Le Vey
création vidéo Jérémie Scheidler assisté de Marina Masquelier
création son Loïc Le Roux
costumes Benjamin Moreau
régie générale Sylvain Tardy
administration, production, diffusion, relations presse AlterMachine I Noura Sairour et Carole Willemot
production Compagnie Lieux-Dits
coproduction Théâtre de Lorient, centre dramatique national, Le Canal - Théâtre du Pays de Redon, Théâtre National de Bretagne - Rennes, ThéâtredelaCité - CDN Toulouse Occitanie, Théâtre d’Arles, scène conventionnée d’intérêt national - art et création, Théâtre de la Bastille, Espaces Pluriels, Scènce conventionnée - Pau, L’empreinte scène nationale Brive/Tulle, Théâtre Le Rayon Vert, Scène conventionnée d'intérêt national - art en territoire de Saint-Valery-en- Caux, Le Gallia Théâtre, scène conventionnée d’intérêt national – art et création de Saintes, La Comédie de Reims - Centre Dramatique National, Théâtre des Quatre saisons, Gradignan, Théâtre de Choisy-le-Roi - Scène conventionnée d'intérêt national - Art et création pour la diversité linguistique, La Rose des Vents, Scène nationale Lille Métropole Villeneuve d’Ascq, CDN Besançon Franche-Comté (en cours)
avec le soutien du Ministère de la Culture, de Théâtre Ouvert – Centre national des Dramaturgies Contemporaines, La Chartreuse de Villeneuve Lez Avignon – centre national des écritures du spectacle, de l’Institut français dans le cadre de son programme Théâtre Export, de FACE Foundation Contemporary Theater, de la Harlem Stage – New York - Etats–Unis, du Teatro Nacional Dona Maria II, Lisbonne, Portugal et du Théâtre de l’Aquarium, en résidence au CDN de Normandie-Rouen
La compagnie Lieux-Dits est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Ile-de- France

Body of Work

Daniel Linehan
Hiatus

Body of Work prend la forme d’un souvenir à angles doux, jonché de failles là où les mouvements ont été oubliés.

Daniel Linehan est apparu comme un météore sur la scène artistique avec un style très personnel : il danse, parle et chante à la fois. Il aborde la création de performances du point de vue de l’amateur curieux et n’aime rien tant qu’agencer d’improbables combinaisons entre les mouvements, les textes, les vidéos, les chansons. Body of Work s’apparente à une démarche proustienne sur la mémoire de son parcours de danseur et chorégraphe. De quelle manière les traces du passé continuent-elles d’exister à travers son propre corps ? À côté de blessures et de traumatismes physiques bien réels, le corps de l’interprète accumule, par la répétition des mouvements, des couches successives de danses qui se sont attardées au-delà du temps éphémère de la représentation. Linehan part à la recherche de ces traces fantômes profondément inscrites en lui et parfois restées muettes. Il fouille quinze années de création, exhume des gestes et fragments de danse combinés à des souvenirs intimes de son enfance et des pensées du moment. Une rétrospective archéologique qui est aussi une réflexion sur le passage du temps, parlée, dansée.

Danse
27 > 28 Mars
ven 27 mar / 19:00sam 28 mar / 19:00
présenté avec La Place de la Danse

durée 1h10
États-Unis / Belgique
Tarifs de 10 à 25€
Body of WorkPresse

Daniel Linehan, danseur à textes
Par son style chanté, dansé, parlé, le chorégraphe est parvenu à bousculer le monde de la danse contemporaine.

Silhouette bien droite, épaules carrées. Petit gabarit mais force de pénétration maximum. Le danseur et chorégraphe américain Daniel Linehan ne perd jamais un pouce de sa taille (1,73 m). A la ville comme sur scène, sa présence compacte et tranquille, son regard droit semblent inaltérables. Une opacité curieusement limpide parfois contredite par ses mains volatiles qui s’emballent lorsqu’il discute.

Ses mains ont-elles le souvenir de son solo tourbillonnant Not About Everything (2007), qui a contribué à le mettre sur orbite en France ? Pendant trente-cinq minutes, Daniel Linehan s’emportait dans une transe giratoire de derviche tout en lisant une lettre à propos de sa danse « qui n’est pas une thérapie, pas du désespoir, pas de l’endurance… », mais tout ça à la fois. « C’est une performance très physique qui repousse mes limites, commente-t-il. L’épuisement de ma voix, de ma respiration, raconte la fatigue de mon corps. Je ne peux qu’être sincère dans ce solo. Je dois aller jusqu’au bout. »

Cette pièce-manifeste, qu’il continue d’interpréter – il l’a déjà dansée plus d’une centaine de fois depuis sa création –, signe l’identité paradoxale de Daniel Linehan, entre calme et nervosité, concept et engagement physique, puissance et vulnérabilité. Avec je ne sais quoi de très déterminé, derrière le flegme apparent.

A l’inverse aussi de son tempo cool, Daniel Linehan, 32 ans, a dégagé la route à toute vitesse. Il y a seulement cinq ans, personne n’avait entendu parler de cet Américain de Seattle, basé à Bruxelles. En deux pièces courtes seulement et à peine un an, il a fait tourner manège le petit monde de la danse contemporaine, enchaînant les tournées jusqu’à devenir l’une des rares nouvelles têtes chercheuses qui comptent aujourd’hui.

Ce succès – depuis janvier 2013, il est en résidence pour trois ans à l’Opéra de Lille, ce qui est juste une aubaine par ce sale temps économique – ne semble pas mettre en surchauffe son moteur. Logique, celui qui a toujours su qu’il voulait faire du spectacle a derrière lui pas moins de vingt ans de pratiques variées. Cours de théâtre à l’adolescence, participation à des comédies musicales avant de choisir la danse à l’université de Washington pour en faire son métier.

A 21 ans, son départ de New York – « la ville de la danse aux Etats-Unis » – le plonge jusqu’au cou dans le monde du travail. Il participe aux spectacles des chorégraphes John Jasperse et Miguel Gutierrez, mais confie « ne pas avoir décroché beaucoup de contrats à New York ». Est-ce à cause de sa petite taille ? Peut-être. Il se retrouve à inventer son propre vocabulaire et à créer ses premiers solos. Mais il remplit aussi son escarcelle en jouant les serveurs dans les cafés. Bingo, il réussit l’audition pour le Performing Arts Research and Training Studios (P.A.R.T.S), la fameuse école de danse bruxelloise, et c’est parti. Lui qui se sent « très américain et toujours outsider partout » fait de Bruxelles sa « maison ».

Ses multiples apprentissages expliquent sans doute en partie l’écriture mixée de Daniel Linehan. Sachant tout faire (ou presque), il ne se refuse rien et continue d’explorer. Pour Zombie Aporia (2011), il a appris à chanter et a écrit les textes des chansons du spectacle. Depuis, il danse, chante, parle, utilise la vidéo, bref, fait tout lui-même. « Ça paraît un peu lourd parfois à première vue mais je cherche à trouver un bon équilibre entre ces paramètres, souligne-t-il. Lorsque je commence à créer une pièce, je ne sais pas à quoi elle va ressembler et je teste beaucoup de choses avant de prendre des décisions. » Dans le même mouvement, il dissèque et fragmente les thèmes de ses spectacles, s’acharnant à se glisser sous les images et les apparences pour en révéler des sens cachés. Parfait exemple de son talent pour combiner concept, humour et émotion, son duo Montage for Three (2009). A partir d’un diaporama regroupant des photos de personnalités saisies dans des postures particulières, Daniel Linehan en décalque les poses et souligne combien certaines attitudes sont universelles.

La déconstruction ne reste jamais vaine chez Daniel Linehan. Il ne segmente la réalité que pour mieux la comprendre et en réarticuler les morceaux dans un puzzle inédit. Lorsqu’il évoque ses parents et leurs métiers – son père était médecin et sa mère infirmière –, il pointe d’ailleurs « que sa façon de mettre en pièces les choses n’est pas loin de la dissection médicale ». Il ajoute en revanche qu’il « reconstitue toujours un nouveau corps ». Daniel Linehan est le seul parmi ses six frères et sœurs, dont certains ont hérité de la passion familiale, à avoir choisi la voie de l’art. « Mes parents n’attendaient rien de moi en particulier, commente-t-il. Ils m’ont toujours laissé libre de faire ce que je désirais. »

Son nouvel opus The Karaoke Dialogues, présenté aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, manifestation qui le soutient depuis 2009, s’empare d’un phénomène populaire pour induire une réflexion sur la faute, la culpabilité, la justice, la punition. Des thèmes graves que Daniel Linehan a tissés au gré de six œuvres littéraires découpées, charcutées et remontées pour composer un nouveau texte. Parmi les auteurs, excusez du peu, Socrate, Shakespeare, Dostoïevski, Kafka… Sur le plateau, des bribes de mots, des syllabes et même des lettres sont projetées sur des écrans et repris par les sept interprètes. « Je m’intéresse à la façon dont l’humain réagit à la technologie numérique, explique-t-il. Nous vivons dans une société où le rythme oblige le corps à des réactions ultra-rapides. » Le système du karaoké est ainsi haché menu et entraîne des séquences de danses aussi variées que les corps des danseurs. « Je travaille sur des choses plus ou moins connues de tous en prenant une sorte de distance positive, précise-t-il. Je veux que le public réfléchisse en voyant la pièce. » Couper les cheveux en quatre sans se prendre trop la tête, voilà du Linehan tout craché.

Rosita Boisseau, Le Monde, 5 juin 2014

 

Body of WorkPresse

Body of Work de Daniel Linehan

Il est américain. A débuté dans la danse à New-York. Traversé l’Atlantique pour rejoindre l’école P.A.R.T.S. d’Anne Teresa De Keersmaeker. N’a plus cessé d’être applaudi en jeune prodige de compositions enlevées, à base de principes conceptuels ciselés. Notons au passage ses caractéristiques physiques, d’une jeunesse inaltérée, pouvant flatter on ne sait quelle attente jeuniste courante dans la danse.
Mais de Daniel Linehan jusqu’à ce jour, on ne connaît qu’un solo, mémorable, Not About Everything, remontant à plus de dix ans déjà (il le dansait pour la première fois en Europe, à l’invitation des Rencontres chorégraphiques de Seine-Saint-Denis, en 2008). Que l’artiste revienne à ce format pour Body of Work excite aujourd’hui la curiosité. L’intention première en est simple. Après quinze années fulgurantes, le chorégraphe se retourne sur son parcours. Le matériau gestuel abonde, qu’on aurait pu envisager en mosaïque de morceaux choisis. Ce serait bien trop simple. Et sans doute pauvre.
Tout répertoire entrouvre sa porte sur une mémoire en éveil. En danse, une personne toute entière, dans un corps de traces et de trames, se construit par les dépôts du geste – ses projections, ses aboutissements, ses limites, ses blessures. Et tout ce que cela dit d’émotion, de culture et de politique. Sans doute n’est-il pas anodin que le dramaturge associé au processus de Body of Work soit également psychanalyste. Ni étonnant que Daniel Linehan envisage ce solo comme un tournant dans son parcours.
On lui a connu une corporéité dansante plutôt réservée, un rien mentale. À présent traversé de biographie, visitant un passé pour mieux s’actualiser, le geste dansé de Linehan – disons: son rapport au monde – pourrait s’autoriser un lâcher inédit.

Philippe Noisette, sceneweb.fr, mars 2019

Body of WorkGénérique

concept, performance Daniel Linehan
dramaturgie Vincent Rafis
œil extérieur Michael Helland
conseils scénographiques 88888
création costumes Frédérick Denis
création lumières Elke Verachtert
son Christophe Rault
production Hiatus, Bruxelles
coproduction deSingel International Arts Campus, Anvers, Kaaitheater, Bruxelles, Résidences deSingel International Arts Campus, Anvers, Art Centre BUDA, Courtrai, Vooruit, Gand
diffusion internationale Damien Valette, Paris
avec le soutien des autorités flamandes
Daniel Linehan, Hiatus est subventionné par le gouvernement flamand et Creatieve Associate 2017-2021 au deSingel Campus des Arts International, Anvers

Affordable Solution for Better Living

Théo Mercier
Steven Michel

"Performance physique et drame domestique n’ont jamais fait si bon ménage." – Théo Mercier et Steven Michel

Qui n’a jamais galéré avec le mode d’emploi des meubles en kit d’Ikéa ? L’épreuve sous forme de partition dansée dure quelques minutes avant que la bibliothèque culte Kallax, élue totem chorégraphique, trône sur scène ; elle sera bientôt entourée par d’autres objets « abordables pour une vie meilleure ». Le duo Théo Mercier et Steven Michel ouvre à travers la banalité la plus partagée au monde, miroir de nos impasses, un chemin transgressif vers l’imaginaire. Au fur et à mesure que le plateau s’ordonne, ce qui est satisfaisant pour tous, la réalité se délite. L’espace design, devenu sujet dramatique, affecte le corps qui l’a construit et l’habite, le dépouille en un nouvel artefact cauchemardesque.

Danse
27 > 28 Mars
ven 27 mar / 21:00sam 28 mar / 21:00

durée 1h10
Tarifs de 10 à 25€
Affordable Solution for Better LivingPresse

"(...) Au centre d’un espace immaculé, une étagère Ikea, symbole du « beau pour tous » et de nos univers standardisés. Un être hybride, homme presque parfait, agence en toute absurdité son intérieur, s’intégrant littéralement au décor. Que disent l’aseptisation et l’uniformisation croissante des objets et des corps ? Sommes-nous des individus véritablement libres ou des consommateurs incessamment soumis aux diktats des marques? En trois mouvements, la pièce déploie les certitudes et les errances de cette créature, mi-homme mi-meuble. Peu à peu, son univers policé s’effrite, laissant apparaître sa part d’ombre en même temps que son humanité."

Delphine Baffour, La terrasse, septembre 2018

"Avec Affordable Solution for Better Living, l’artiste plasticien Théo Mercier et le danseur Steven Michel transforment l’épreuve de l’acquisition d’un meuble à monter soi-même en une performance d’un humour à la cruauté sans pareille."

Patrick Sourd, Les Inrocks, septembre 2018

"On retient surtout la motricité hors-pair de Steven Michel, danseur déjà aperçu sur les plateaux de Jan Martens. Ainsi que l’habileté de Théo Mercier, plasticien star de l’art contemporain, à décliner aujourd’hui sur les plateaux tout ce qui nous plaisait déjà dans les musées, cette mélancolie pop tirant vers le baroque des séries B."

Eve Beauvallet, Libération, octobre 2018

Théo Mercier et Steven MichelPortrait

Plasticien autodidacte, Théo Mercier déconstruit avec humour les mécanismes de l’histoire de l’art, des objets et des représentations. Son œuvre protéiforme mêle sculptures iconoclastes, mythes dystopiques et performances où s’affrontent images et clichés, discours, fantasmes et mémoires. Situé au carrefour de l’anthropologie, de la géopolitique et du tourisme, son travail interroge l’artificialité de nos représentations collectives et la fabrique de l’Histoire. Metteur en scène, il a notamment travaillé avec Philippe Katerine et Sexy Sushi ; il signe en 2016 Radio Vinci Park, un duel motomachique avec François Chaignaud.

Steven Michel s’est formé à P.A.R.T.S. Il a travaillé avec notamment Falk Richter, Daniel Linehan, Maud Le Pladec, et il collabore, depuis 2012, à toutes les créations de Jan Martens. Il crée son solo en 2016, They Might Be Giants, avec les plasticiens Sarah&Charles.

Affordable Solution for Better LivingGénérique

conception et chorégraphie Théo Mercier et Steven Michel
avec les voix de Fanny Santer et Jonathan Drillet
scénographie Théo Mercier et Steven Michel
texte Jonathan Drillet
création sonore Pierre Desprats
création lumière Eric Soyer
conception des costumes Théo Mercier et Steven Michel
réalisation des costumes Dorota Kleszcz
régie générale François Boulet
production et diffusion Nanterre-Amandiers, Centre Dramatique National
coproduction Bonlieu – scène nationale, Annecy
ce projet a été soutenu par apap – Performing Europe 2020), cofinancé par le programme Europe créative de l’Union européenne, la diffusion du spectacle est assurée en collaboration avec Sarah de Ganck – ART HAPPENS, workspacebrussels / Life Long Burning avec le soutien du Programme Culture de l’Union européenne
remerciements Actoral – Festival international des arts et des écritures contemporaines & Montévidéo, Créations Contemporaines - Atelier de Fabrique Artistique, La ménagerie de verre, CAMPO, Gand (Belgique), Jean-Paul Lespagnard

Talking Dance

Valérie Castan
Diane Blondeau

En décrivant la danse sans la laisser voir, Valérie Castan invite les spectateur·trice·s / auditeur·trice·s à expérimenter ce qu'interpréter veut dire.

Après une carrière de danseuse interprète, Valérie Castan relève le défi de l'audio-description chorégraphique en adaptant à la danse le procédé mis en place au cinéma et au théâtre. Avec Talking Dance, elle invite à faire l'expérience du mouvement tel qu'on le voit non de ses yeux mais avec son imagination. L'installation déploie 7 chorégraphies sonores dans des paysages extérieurs de plage, de dune et de forêt. Un casque sur les oreilles, chaque personne fait de son cerveau une scène où évoluent des danseur·euse·s qui marchent, courent, sautent, s'affaissent, tournent dans des qualités et des rythmes décrits, écrits, par Valérie Castan. Mot à mot, inflexion par inflexion, son interprétation verbale et vocale ouvre à des sensations, des images de danse, que chacun pare des couleurs de son imaginaire. « Regardeur qui fait l'œuvre », comme le disait Marcel Duchamp, les spectateur·trice·s éprouvent combien, à leur manière, ils/elles interprètent l'œuvre, et ce faisant l'écrivent aussi quelque peu.

 

En écoute : danse avec les mots, sur France Culture

Installation
30 Mars > 3 Avril
jeu 30 jan / 18:00mar 31 mar / 13:00mer 1 avr / 13:00jeu 2 avr / 13:00ven 3 avr / 13:00
ISDAT, 5 quai de la Daurade, Toulouse
une proposition de La Place de la Danse
entrée libre
Talking DancePortrait

Artiste chorégraphique, formée au CNDC d’Angers en 1986, le parcours de Valérie Castan parcours s’est constitué d’expériences scéniques et de collaborations artistiques : de Philippe Decouflé aux Ballets Redha, de Pierre Doussaint, l’Esquisse à Loïc Touzé, Christian Trouillas, Olivia Grandville, d’Eszter Salamon à Daniel Larrieu, en passant par Mié Coquempot, Mickaël Phelippeau, Antonia Baehr, Gaëtan Bulourde - et plus récemment Pauline Brun et Gérald Kurdian.
Après un Master danse à Paris 8, en vue d’un élargissement de compétence, elle suit une formation de méthodologie d’audiodescription pour le cinéma à l’Esit-Paris-Dauphine, qu’elle transpose pour l’audiodescription de spectacles chorégraphiques. Depuis 2012, elle a écrit une vingtaine de textes descriptifs de spectacles chorégraphiques et les oralise en direct. En amont du spectacle, elle propose au public concerné une visite tactile du plateau et un atelier de danse afin de « traverser » physiquement certains moments du spectacle. Par ailleurs, elle enseigne la méthodologie d’audiodescription de spectacles chorégraphiques dans diverses formations et développe des projets artistiques basés sur l’audiodescription.

At The Still Point of the Turning World

Renaud Herbin

« Au point de quiétude du monde qui tournoie.
Ni dans la chair ni désincarnée ; ni provenance ni visée, au point de quiétude c’est là qu’est la danse. »

T.S.Eliot, Four Quartets

A l'extrêmité d'une forêt de longs fils, sont accrochés des petits sacs, comme des corps suspendus dans le temps de leur existence. De ce paysage mouvant, où un frémissement suffit à déclencher une tempête, surgit ici une marionnette, là une danseuse. La machinerie fascinante, manipulée à vue, prolonge avec délicatesse les êtres vivants ou inanimés qu’elle engloutit parfois dans ses flux. Avec la musique étrange que Sir Alice interprète en direct, le quatuor forme une communauté secrète dont les membres semblent reliés par autant de liens que ceux qui composent le dispositif. Pas de démiurge aux commandes, les manipulateurs et la danseuse se mettent en péril avec les matières inertes – bois, tissus, lumières. Chacun, attentif aux autres, se risquant au-delà de son propre corps. At the still point... propose une douce suspension entre ciel et terre, entre rêve et monde, une exploration onirique invitant le spectateur à lâcher prise.

La séance du 2 avril est accessible en audiodescription, par Valérie Castan

théâtre - marionnette, à partir de 14 ans
1 > 2 Avril
mer 1 avr / 20:30jeu 2 avr / 20:30
présenté avec La Place de la Danse

durée 50 min
Tarifs de 10 à 25€ / moins de 16 ans 10€
At The Still Point of the Turning World Presse

Pour Renaud Herbin, la marionnette est un art de la métamorphose. Une discipline ouverte à toutes les autres, dont les racines sont à chercher du côté de la mythologie. « À la lecture d’Ovide, je perçus combien les forces en présence s’entremêleraient. Quelque chose circulerait, de forme en forme, par-delà les catégories répertoriées », écrit-il dans le second numéro de la revue Corps-Objet-Image, publication du TJP-Centre dramatique national de Strasbourg-Grand Est, qu’il dirige depuis 2012. Un lieu où il cherche à faire se côtoyer la parole d’artistes et celle de chercheurs, et à créer les conditions de la rencontre entre différentes pratiques artistiques. Un projet politique, selon lui, car attentif « à ce qui fait “autrement”, dans l’interdépendance sensible, où les choses et les êtres se transforment mutuellement ». Né de la rencontre du marionnettiste avec la danseuse et chorégraphe Julie Nioche, le spectacle At the Still Point of the Turning World est une délicate illustration de l’état de cette recherche. D’une réflexion toujours en alerte sur ce qui pourrait faire évoluer les formes, jusqu’à la définition d’un art qui ne cesse de prouver sa capacité à nourrir les écritures contemporaines. Envoûtant quatuor où le frottement entre marionnettes, danse, musique et arts plastiques donne vie à une belle fable sans paroles, cette pièce est un voyage onirique où le présent se confond avec l’antique, où le vivant se mêle à l’inanimé. C’est aussi la suite de Milieu (2016), la précédente création de Renaud Herbin, dans laquelle un pantin conçu par Paulo Duarte – comme tous ceux qui peuplent l’univers du marionnettiste – se débattait à l’intérieur d’un cylindrecastelet inspiré du Dépeupleur de Samuel Beckett. Manipulée par le metteur en scène lui-même, la marionnette couleur bois ou ciment qui ouvre At the Still Point of the Turning World ressemble étrangement à celle de Milieu. Avec plusieurs centimètres en moins et un creux en forme d’escalier à la place du ventre, elle semble s’être échappée de sa prison après maintes souffrances. Elle considère ses fils et sonde les mains de l’artiste, qui voit dans la marionnette une manière de « regarder son propre corps de l’extérieur et d’en prolonger les possibles », ainsi que de « faire coexister les humains, les dieux, les animaux, les machines » et toutes sortes de choses en deçà du langage. Comme les 1 600 petits sacs en papier suspendus au gril, que Renaud Herbin et Aïtor Sanz Juanes transforment à vue grâce à un ensemble de câbles. Une fois le pantin calé sur son dos comme avant un long voyage, l’artiste disparaît dans la semipénombre pour laisser la place à Julie Nioche. Sa quête personnelle d’une danse en relation avec le quotidien et le monde du soin est fondée sur la même ouverture et la même curiosité que le projet « Corps-Objet-Image » du théâtre. Portée par le son de la cithare et de l’électro, accompagnée d’un chant interprété en direct par Sir Alice, la danseuse prend la place de la marionnette parmi les sacs au contenu mystérieux. Elle se lance dans une exploration du « point de quiétude du monde qui tournoie », traduction par Claude Vigée du titre de la pièce, extrait d’un poème de T. S. Eliot dans Four Quartets, qui se poursuit avec ces vers : « Ni dans la chair ni désincarné ; ni provenance ni visée ; au point de quiétude, c’est là qu’est la danse ». Tandis que Julie Nioche danse dans le paysage mouvant (on peut y voir une mer agitée, un champ, une montagne ou un ciel inquiétant) créé par Herbin et Sanz Juanes, le duo de manipulateurs déploie une gestuelle singulière. Très différente de celle, tout en lenteur et en équilibres subtils, de Julie Nioche, elle est tout aussi gracieuse. Après s’être substituée au pantin initial, celle-ci se confond avec les marionnettistes. En un rituel de métamorphose au cours duquel le banal devient « zone d’incertitude ». Espace de possibles et de poésie.

Anaïs Heluin, Politis, novembre 2018

At The Still Point of the Turning World Générique

conception Renaud Herbin
en collaboration avec Julie Nioche, Sir Alice et Aïtor Sanz Juanes
jeu Julie Nioche, Renaud Herbin, Sir Alice et Aïtor Sanz Juanes
espace Mathias Baudry
marionnette Paulo Duarte
lumière Fanny Bruschi
construction Christian Rachner
régie générale de création Thomas Fehr
régie générale de tournée Olivier Fauvel
production TJP Centre Dramatique National de Strasbourg - Grand Est
coproduction Théâtre de marionnette de Ljubljana Maison de la Culture d’Amiens - Pôle européen de création et de production Théâtre de Sartrouville et des Yvelines - Centre dramatique national

Tierras del Sud

Azkona Toloza

"I have written from pain but our duty is happiness. I have wrtiiten from hate but our duty is love "

Raúl Zurita, poète chilien, 2016

À travers cette performance-documentaire, les deux interprètes retracent l’histoire de la Patagonie, région d’Argentine, avec comme point de départ, le processus de récupération des terres ancestrales vendues aux puissances étrangères. Chaînes de montagnes, forêts, déserts et villes s’emparent peu à peu du plateau et font apparaître la Patagonie. Deuxième volet de la trilogie PACÍFICO, Tierras del Sud aborde les nouvelles formes de colonialisme et la violence qu’elles provoquent en évoquant la résistance des Mapuches contre l’oppression de l’empire Benetton. Chez les Mapuches, littéralement « Peuple de la terre », présents depuis des siècles, la propriété n’existe pas : l’homme appartient à la terre et non l’inverse. Ce sont des protecteurs de la nature, et résistants légendaires qui sont parvenus à stopper la conquête ibérique et à obtenir certaines garanties pour le respect de leurs droits fondamentaux.

Performance
2 > 4 Avril
jeu 2 avr / 19:30ven 3 avr / 19:30sam 4 avr / 19:30

durée 1h30
en français, espagnol, surtitré en français
Espagne
de 10 à 16 €
Tierras del SudGénérique

dramaturgie Txalo Toloza-Fernández
chorégraphie Laida Azkona Goñi
performeurs Laida Azkona Goñi et Txalo Toloza-Fernández
voix Sergio Alessandria, Agustina Basso, Conrado Parodi, Gerardo Ghioldi, Daniel Osovnikar, Sebastián Seifert, Rosalía Zanón et Marcela Imazio
assistant à la mise en scène Raquel Cors
création son Juan Cristóbal Saavedra
création lumière Ana Rovira
création audiovisuelle MiPrimerDrop
scénographie Juliana Acevedo et MiPrimerDrop
construction Lola Belles, Mariona Signes and RotorFab-Espai Erre
styling Sara Espinosa
coordination Leonardo Gamboa Caneo
sélection musicale Marcelo Pellejero
conception de la production Elclimamola
photographie Alessia Bombaci
avec la collaboration de Sònia Gómez, Maite Garvayo, Ángela Fernández, Fernando Sánchez, and Orlando and Jaime Carriqueo
Tierras del Sud est une production d'Antic Teatre, Festival TNT et d' Azkona&Toloza soutenue par the Government of Navarraet avec le soutien du Department of Culture of the Generalitat de Catalunya et de l'Iberescena Program avec la collaboration d'Innova Cultural (a Fundación Bancaria Caja Navarra and Obra Social “La Caixa” program), Teatro Gayarre, El Graner – Mercat de les Flors, La Caldera, Azala Espazioa, Patagonian Institute of Arts, L’Estruch of Sabadell, and Osvaldo Bayer Popular Library in Villa La Angostura.

And so + Be careful

Kubra Khademi + Mallika Taneja

AND SO
Originaire d’Afghanistan, Kubra Khademi réalise en 2015 la performance Armor, où elle traverse, parée d’une armure en forme de corps féminin, une place de Kaboul connue pour être un lieu de harcèlement sexuel. Insultes et objets pleuvent rapidement sur la jeune femme qui doit trouver refuge à proximité, avant de devoir carrément fuir le pays, la vidéo de la performance étant devenue virale… Kubra est une artiste de la liberté – à commencer par celle , quand on est une femme vivant dans une société patriarcale, d’aller et venir sans entrave, ou de choisir comment s’habiller. Désormais installée en France, elle propose avec And So une sorte de troc improvisé de vêtements entre les spectateurs et l’artiste, et livre une performance qui reste un endroit ludique et polémique de conflit esthétique autant que politique.

BE CAREFUL
En Inde, le lot commun de toute femme est la « prudence » : une autre façon de (ne pas) dire que la violence sexuelle serait d’abord le problème (et la responsabilité) de celles qui la subissent. De là la prescription Thoda Dhyaan Se – « Sois prudente », titre original de la pièce – répétée comme un mantra à toute Indienne dès son plus jeune âge, et sensée la parer contre toute concupiscence masculine…
Sorte de striptease à l’envers où l’artiste finit par disparaître sous des couches de vêtements, Be Careful est une satire au vitriol du male gaze, qui déconstruit par l’absurde le présupposé selon lequel la tenue d’une femme justifierait les abus qu’elle subit, et s’affranchit des frontières pour dynamiter ce proverbe typiquement français selon lequel « prudence est mère de sûreté ».

Danse
3 > 4 Avril
ven 3 avr / 20:00sam 4 avr / 20:00

durée 1h35
Afghanistan + Inde
de 10 à 16 €

POLYESTER

Margot Alexandre et Nans Laborde-Jourdàà
Cie Toro Toro

Margot Alexandre et Nans Laborde-Jourdà, jeunes acteurs-danseurs, ayant récemment travaillé auprès de Jeanne Candel et Samuel Achache sont invités pour une résidence de création, à l'issue de laquelle ils présenteront une étape du travail. "POLYESTER s’est construit avec un groupe de jeunes élèves en école de danse. C’est un objet pensé comme une échappée fluorescente sur l’adolescence et sur le pouvoir de la fiction. POLYESTER est une pièce mouvante qui s’adapte à chaque nouveau groupe, ville et studio de danse où le spectacle sera donné. Se jouer des codes de la littérature adolescente, de sa présupposée pauvreté, pour parler de ce moment charnière entre l’enfance et l’âge adulte."

Théâtre
30 Mars > 4 Avril
lun 30 mar / 18:00

durée 50'
sortie de résidence
entrée libre
Portrait

MARGOT ALEXANDRE

Elle commence le théâtre en suivant l’enseignement de Bruno Wacrenier au conservatoire d’art dramatique du Vème arrondissement de Paris. A partir de 2011 elle participe à de multiples projets d’écriture au plateau notamment avec le collectif la vie brève. Elle joue en 2015 dans QUOI mis en scène par Marc Vittecoq. Elle intervient dans de nombreuses créations lors des festivals de Villeréal et SITU à Veules les Roses. Depuis ses expériences en improvisation elle travaille aussi des textes contemporains notamment avec la compagnie La Maison dans ATOMIC MAN, Chant d’amour de Julie Rossello-Rochet et mis en scène par Lucie Rébéré. On la voit aussi durant le Festival d’Automne 2017 dans Les Grands de Pierre Alféri mis en scène par Fanny de Chaillé et La Chute de la Maison mis en scène par Jeanne Candel et Samuel Achache. En 2018 elle joue dans SONGS mis en scène par Samuel Achache et sous la direction musicale de Sébastien Daucé

NANS LABORDE-JOURDÀA

Après des études de cinéma, Nans rejoint en 2009 le Conservatoire d'art dramatique du Vème arrondissement de Paris avec Bruno Wacrenier. Depuis 2010, il participe à Un festival à Villeréal où il travaille notamment avec Samuel Vittoz dans Un conte d'hiver de William Shakespeare et Marc Vittecoq dans Migrations. Au cinéma, il joue sous la direction de Sophie Fillières dans Un chat un chat, de Julie Lopez-Curval dans Mères et filles, de Sébastien Téot dans Les attractions terrestres ou encore de Jean Breschand dans La papesse Jeanne. Il collabore avec le collectif La vie brève dans QUOI de Marc Vittecoq et Some kind of monsters de Jeanne Candel qu'il assistera en 2015 sur Le goût du faux et autres chansons. En 2016 il crée avec Sarah Le Picard, Maintenant l'apocalypse (Festival SITU, théâtre Garonne, Théâtre de Vanves). En 2018, il joue dans la création de Nicolas Giret-Famin Le temps des H+mmes.

POLYESTERGénérique

texte Nans Laborde-Jourdàa
jeu Valentine Vittoz, Margot Alexandre, Nans Laborde-Jourdàa et huit jeunes danseur.ses
collaboration artistique Valentine Vittoz
scénographie Lucie Gautrain
costumes Margot Alexandre
coproduction Un festival à Villeréal

Plateaux radiophoniques

Radio Radio

Dans le cadre d'In extremis 2020, le Garonne accueille RADIO RADIO (106.8 FM), dans le hall du théâtre, pour cinq soirées de plateaux radio animées par Sarah Authesserre.

28/02 : Mohamed El Khatib
06/03 : Sylvain Creuzevault et Lionel Dray
20/03 : Maxime Kurvers
27/03 : Corinne Gaillard (directrice de La Place de la danse)
03/04 : Mallika Taneja et Kubra Khademi

rencontres
28 Février > 3 Avril
ven 28 fév / 18:30ven 6 mar / 18:30ven 20 mar / 18:30ven 27 mar / 18:30ven 3 avr / 18:30

durée 45'
entrée libre