26 > 29 janvier

RAMBUKU

tg STAN / Maatschappij Discordia / Kayije Kagame

Dossier de presse

Rambuku

tg STAN
Maatschappij Discordia
Kayije Kagame [Belgique / Pays - Bas]

Tg STAN montent pour la troisième fois une pièce de Jon Fosse, Rambuku, publiée en 2006. Au plateau, Kayije Kagame ainsi que les deux acolytes, Matthias de Koning (DISCORDIA) et Damiaan De Schrijver. Une femme et un homme âgé.es attendent, entre immobilisme et mutisme : ils sont en partance pour Rambuku. Là-bas, dans ce nulle part rêvé et lointain, tout est en mouvement, on y entend des chants "chantés par des voix si claires et légères", les grands arbres "s’agitent sous le vent", il y a des vagues "comme des nuages", la souffrance n’est plus. Rambuku, c’est un être au monde, on y voit tout sous la lumière éclatante et on y entend tout car l’écoute est unique, une délivrance absolue. Rambuku, c’est aussi un personnage augural, le seul avec lequel il y aura un échange, c’est un amour perdu retrouvé. Il est La Traversée de chair. Jon Fosse soumet l’écriture à un traitement de répétitions/variations, telle une composition musicale.

Le texte est tressé de silences et s’offre à nous comme un long monologue, habité par plusieurs entités fantomatiques et nébuleuses — cette poésie du vide est une mise à nue totale de  l’acteur qui s’y frotte. Les tg STAN ont trouvé dans les textes de Jon Fosse l’occasion d’expérimenter de manière radicale l’être-là, l’ici et maintenant propre à leur vision de l’art dramatique. Ils puisent la force vive d’un théâtre qu’ils défendent sans relâche au plateau au creux de l’écriture de Jon Fosse qui appréhende "le chagrin, l'isolement, la solitude, l'angoisse, l'amour, les rapports familiaux proches et plus étendus – bref, toute la vie."

Théâtre
26 > 29 Janvier
mer 26 jan / 20:00jeu 27 jan / 20:00ven 28 jan / 20:30sam 29 jan / 20:30

durée 50'
Coproduction / création 2021
Rambuku Autour de Rambuku

D'où nous vient notre affinité avec Fosse ? Parce qu'il crée un langage nouveau et éminemment personnel, un langage qui est rythmique, musical, poétique et philosophique, un langage situé entre ceux de Thomas Bernhard et de Samuel Beckett, un langage qui rend visible ce qui est absent, qui tente d'appréhender avec une immense simplicité le chagrin, l'isolement, la solitude, l'angoisse, l'amour, les rapports familiaux proches et plus étendus – bref, toute la vie.

Cette fois-ci, Damiaan De Schrijver, Matthias de Koning et Kayije Kagame, travaillent sur Rambuku, un dialogue entre un homme et une femme qui attendent le mystérieux Rambuku. Il doit les emmener au pays qui porte le même nom, un endroit sur lequel la femme raconte des récits fantastiques. Il est possible qu'une rupture s'annonce, ou une réconciliation. Il est possible qu'il y ait de l'espoir et une délivrance.

Pourquoi Fosse ?

Parce qu'il crée un langage nouveau et éminemment personnel, un langage qui semble composé d'un nombre réduit de mots, de phrases simples, de phrases et de mots souvent répétés, sans ponctuation, où les silences – brefs, très brefs, longs, très longs – sont annoncés en ces termes, un langage qui est rythmique, musical, poétique et philosophique, un langage situé entre ceux de Thomas Bernhard et de Samuel Beckett, un langage qui rend visible ce qui est absent, qui tente d'appréhender avec une immense simplicité le chagrin, l'isolement, la solitude, l'angoisse, l'amour, les rapports familiaux proches et plus étendus – bref, toute la vie.

Rambuku

est un quasi-monologue pour une femme et deux hommes
qui sera créé et interprété par
Kayije Kagame
Matthias de Koning
et Damiaan De Schrijver

Peut-être / éventuellement un couple marié
Peut-être / éventuellement deux conjoints très différents l'un de l'autre.
Éventuellement elle a beaucoup de paroles à dire et lui peu ou aucune.
Éventuellement une rupture s'annonce
ou la réconciliation.
Éventuellement il y a de l'espoir.
Éventuellement Rambuku est
une solution,
un lieu,
un individu,
une fin.

Extrait du texte

Je dois être celle que j'étais
(silence assez bref)
Je ne peux pas
(s'arrête, silence assez bref)
Je dois être
(silence assez bref)
Celle que je suis
et celle que je serai
(silence assez bref)
et je suis belle
je me suis bien habillée
aujourd'hui je suis belle
car aujourd'hui
est un grand jour
un jour de décisions
aujourd'hui c'est le jour de Rambuku.

Rambuku Presse

PRESSE ÉCRITE

"C’est décalé à souhait, c’est un peu surréaliste, c’est singulier et unique. Cela ressemble à du Beckett, avec des silences, et pas vraiment de ponctuation. C’est en apparence facile et on sent que cela est impossible à apprendre. Alors, les trois ont leur texte en main comme une bouée, comme si ils répétaient. Au fait c’est quoi Rambuku ? Ben, on ne saura jamais vraiment !" 

Amélie Blaustein Niddam, Toutelaculture, 8 décembre 2021

Damiaan De Schrijver évoque son travail sur Rambuku : « Ce n’est pas de la poésie, ce n’est pas de la littérature, ce n’est pas une prière, ce n’est pas un livret, c’est une invention. Il - Jon Fosse - a inventé quelque chose dans son écriture que je n’avais jamais rencontré chez un autre auteur. Et cela reste très mystérieux. Cela parle de partir, de rester, du fait de ne pas être à l’aise où l’on est, que c’est toujours mieux ailleurs, ça parle de ce qu’on a vécu, de ce qui va venir, de ce qu’est le passé, de ce qu’est le futur... On peut y voir de la psychologie mais ce n’est pas psychologique. Les personnages n’ont pas de nom, c’est juste Femme, Homme, Rambuku.
Matthias de Koning : « Avec Fosse c’est le texte et seulement le texte, il n’y a rien en dehors. »
Kayije Kagame : « Je pense que mon personnage exprime une puissante volonté de rêver et de décoller de cet « ici » qu’elle ne supporte plus. Mais le rêve peut s’avérer dangereux pour celui qui ne rêve pas. Cette pièce est très mystérieuse et invite chacun, je crois, à convoquer son propre imaginaire. »

Propos recueillis par Laure Dautzenberg, novembre 2021

RADIO 

Tg Stan, l'amitié réinvente chaque projet, émission du 11 décembre 2021, Tous en scène par Aurélie Charon, sur France Culture :
https://www.franceculture.fr/emissions/tous-en-scene/tg-stan-l-amitie-reinvente-chaque-projet

Portrait

Kayije Kagame

Kayije Kagame travaille dans le domaine des arts scéniques et contemporains en Suisse et à l’étranger. Diplômée de l’ENSATT de Lyon au Département Jeu (2013). Elle participe au Watermill International Summer Program Residency fondé par Robert Wilson à Long Island, NY (2014-15). Elle collabore entre autre avec Robert Wilson, Karim Bel Kacem, Maud Blandel, Denis Savary, Julia Batinova, Maryse Estier. Elle tourne «People’s Park» (2017) et «Ajardeck» (2018) films courts réalisés par Camille Dumond. Elle tient le rôle principal du film d’Emmanuelle Lainé et Benjamin Valenza «Est-on prêtes à endosser les habits de l’artiste ? » (2018). Au Marathon des Mots à Toulouse, elle lit des extraits d’Adbourahman Wouaberi, Chimamanda Gozi Adichie (2016) puis Enrique Serna, Patrick Chamoiseau, Lenardo Padura (2017) en présence des aut.rice.eur.s. Parallèlement, Kayije Kagame met en place des projets in-situ au sein d’espaces d’arts tels qu’espace Hit (2017) ainsi que dans le cadre d’expositions collectives à ET– Espace Témoin Genève à Doc! Paris et Sesamstraat Ghost group show à Rotterdam (2018) où elle explore par le biais de dispositifs visuels et sonores immersifs la notion de non-performance. En 2019, elle présente une création à mi-chemin entre théâtre et cinéma, invitant le.s visiteur.e.s à investir l’intégralité du Théâtre de l'Usine (régie, loge, et foyer compris) dans une installation visuelle et sonore immersive. Titré des derniers vers du sonnet XVIII de William Shakespeare, « So long lives this, and this gives life to thee» est une collaboration avec Hugo Radi, Marvin M’toumo, Ndayé Kouagou et Camille Dumond. Actuellement, Kayije Kagame propose deux nouvelles créations en collaboration avec l'actrice Grace Seri et Hugo Radi un solo intitulé SANS GRACE présenté aux Urbaines, Lausanne (2019) ainsi qu'au Grütli, Genève (2020) et prochainement en duo avec Grace Seri intitulé AVEC GRACE du 25 février au 1er mars 2020.

Maatschappij Discordia

Créé au début des années 80, aux Pays-Bas, Maatschappij Discordia a initié cette nouvelle vague du théâtre flamand et hollandais qui remet en question la fonction du metteur en scène pour replacer l’acteur au centre du dispositif de création (production et artistique). En rupture avec les conventions du jeu traditionnel, les acteurs de Discordia ont expérimenté sur le plateau une distance critique avec leurs rôles, ouvrant de nouvelles voies à l’interprétation. Conscients de jouer, à la recherche d’une vérité, ils créent une relation avec le public, témoin direct du processus de la représentation.
Matthias de Koning (co-fondateur de compagnie Discordia avec Jan Joris Lamers) était l’un des professeurs de Tg STAN au Conservatoire d’Anvers.

tg STAN

La compagnie de théâtre tg STAN, l’acronyme de Stop Thinking About Names, est le collectif de théâtre autour de Jolente De Keersmaeker, Damiaan De Schrijver et Frank Vercruyssen, qui se sont rencontrés à la fin des années 80 au Conservatoire à Anvers. C’est aussi là que le collectif a régulièrement travaillé avec, entre autres, Matthias de Koning de Maatschappij Discordia, qui leur a fait découvrir une autre conception du théâtre, moins dogmatique. Le collectif opère à partir du principe démocratique qui veut que tout le monde participe à toutes les décisions, aux choix des textes, du décor, de l’éclairage, et même des costumes et des affiches.g STAN donne une place centrale au comédien et croit dur comme fer au concept du comédien souverain, qui est aussi bien interprète que créateur. Les répétitions ne se déroulent pas de façon conventionnelle : la plus grande partie du processus de répétition a lieu autour de la table. Dès que le choix d’un texte est fixé, celui-ci est adapté et retravaillé, reformulé, afin de produire un nouveau texte de jeu, propre au collectif. Les artistes ne montent finalement sur scène qu’à peine quelques jours avant la première de la pièce, mais le spectacle ne prend réellement corps que dès l’instant où il est joué devant un public. tg STAN croit résolument à la force « vive » du théâtre : un spectacle n’est pas une reproduction d’une chose apprise, mais se crée chaque soir à nouveau, avec le public. Voilà pourquoi un spectacle de tg STAN n’est jamais un produit achevé, mais plutôt une invitation au dialogue.
 

Rambuku Générique

réalisation de et avec Kayije Kagame, Damiaan De Schrijver et Matthias de Koning
texte Jon Fosse
costumes Elisabeth Michiels
technique Tim Wouters, Steven Brys
production STAN et Maatschappij Discordia
coproduction théâtre Garonne - scène européenne, Toulouse et Théâtre La Mouche

création le 6 décembre 2021 à la Bastille
création de la version française initialement prévue à Garonne en mars 2021