20 > 22 oct 2022

This Song Father Used to Sing (Three Days in May)

Wichaya Artamat

This Song Father Used to Sing (Three Days in May)

Wichaya Artamat [Thaïlande]

"Il y a du Bergman dans ces infimes variations humaines, cette manière d’ausculter l’intime à la loupe". Catherine Makereel, Le Soir

Dans un huis-clos à l’esthétique sobre, Wichaya Artamat, jeune metteur en scène thaïlandais, découpe une tranche de vie, celle d'un frère et d'une soeur qui se retrouvent dans la maison abandonnée de leur père.
Trois jours de mai à Bangkok étalés sur plusieurs années. Trois rendez-vous entre un frère et une soeur qu’à première vue rien ne rapproche à part les liens de sang et le décès de leur père, qu’ils viennent honorer lors d’une cérémonie traditionnelle chinoise. Ensemble, ils cuisinent, mangent, discutent et laissent place au silence. Spectateurs de leur propre éloignement, ils se redécouvrent peu à peu grâce à ce rendez-vous presque forcé. Les langues se délient et les conversations s’étoffent sans pour autant porter de vérité. Elles semblent ne répondre à aucune logique ; le passé, le présent et l’avenir s’y mêlent subtilement, nous laissant entrevoir le contexte politique de la capitale thaïlandaise. Une table, deux chaises, un cuiseur à riz et une photo ? Cela suffit à nous plonger dans l’intimité de cette famille. Au rythme des bières qu’on sirote et des plats qui mijotent, le rituel du souvenir laisse place à une conversation banale et hésitante. Wichaya Artamat montre la vie telle qu'elle est, sans tenter de dissimuler son caractère étrange.

Théâtre
20 > 22 Octobre
jeu 20 oct / 20:00ven 21 oct / 20:00sam 22 oct / 20:00

durée 1h40
Tarif généraux de 12 à 20 € / Tarifs adhérent·es de 10 à 15 €
This Song Father Used to Sing (Three Days in May)SYNOPSIS

17 mai 2015 - un frère et une sœur sino-thaïlandais se réunit pour célébrer le souvenir de leur père défunt lors d’une cérémonie traditionnelle chinoise.

19 mai 2018 - ils se réunissent à nouveau pour célébrer le souvenir de leur père défunt lors d’une cérémonie traditionnelle chinoise.

22 mai, quelques années plus tard - ils se réunissent à nouveau pour célébrer le souvenir de leur père défunt lors d’une cérémonie traditionnelle chinoise.

Portrait

Wichaya Artamat a cofondé le For What Theatre, basé à Bangkok, en Thaïlande. Il a étudié le cinéma à l'université mais est depuis longtemps captivé par les représentations théâtrales. Il a commencé à travailler dans le domaine du théâtre en tant que coordinateur de projet pour le Bangkok Theatre Festival 2008. Il a rejoint la New Theatre Society en 2009, année au cours de laquelle il est devenu un metteur en scène reconnu pour ses diverses formes expérimentales et son approche théâtrale non conventionnelle. Wichaya s'intéresse particulièrement à l'exploration de la manière dont la société se souvient et se défait de son histoire à travers certains jours du calendrier.

This Song Father Used to Sing (Three Days in May) a reçu le prix de la meilleure pièce de théâtre de l'Association internationale des critiques de théâtre, Centre de Thaïlande (IATC) en 2016, et a été nominée pour les prix de la meilleure interprétation masculine, de la meilleure interprétation féminine et du meilleur scénario original la même année.

Depuis 2019, il effectue des tournées internationales avec ses propres créations : This Song Father Used to Sing (Three Days in May) et Four Days in September (The Missing Comrade), et continue de créer des projets originaux à Bangkok. En outre, il est un membre essentiel du Sudvisai Club et du Collectif Thai Scripts.

 

This Song Father Used to Sing (Three Days in May)Presse

(...) Le spectacle de Marcus Lindeen donne bien le ton de cet Actoral, très politique mine de rien, mais où les questions qui traversent notre monde en miettes sont abordées par le prisme de l’intime. En témoigne aussi l’auteur et metteur en scène thaïlandais Wichaya Artamat, qui a présenté, pour la première fois en France, sa pièce This Song Father Used to Sing (Three Days In May).

Artamat y met en scène un frère et une sœur, sur trois années distantes dans le temps, qui se retrouvent, à la date anniversaire de la mort de leur père, pour célébrer le culte des ancêtres. Lui étudie le théâtre et le management, elle a un studio de yoga qu’elle va délaisser pour se lancer dans la cuisine. Dans le petit appartement qui était celui de leur père, le temps s’étire, les souvenirs remontent par bribes effilochées.

Peu à peu, sous la surface des choses, le quotidien un peu absurde – le riz du repas au défunt a brûlé dans le rice cooker –, on découvre qu’ils ont sans doute du mal à trouver leur place dans une société thaïlandaise pas forcément très accueillante pour les « déviants », quels qu’ils soient. Le frère est probablement homosexuel, la sœur, peu disposée à correspondre au cliché de la belle Thaïlandaise pour touristes occidentaux.

Fabienne Darge, extrait - Le Monde, 17 septembre 2022

Il faut un peu de temps pour se fondre dans cette histoire au cœur de Bangkok, ces rencontres rituelles entre une sœur et un frère d'origine chinoise qui se réunissent chaque année au mois de mai pour honorer leur défunt père. Il faut un peu de temps pour se sentir à l'aise avec cette pièce, toute en thaï et riche en références culturelles asiatiques. Pourtant, une fois habitué à sa mélodie étrangère, il est facile de se laisser absorber par ce tête-à-tête tendre et comique, moulé d'une humanité apaisante.

On ne comprend pas, bien sûr, tous les codes familiaux, les traditions et rituels liés à la célébration de la mort, ou les réminiscences politiques de la junte militaire et des différents coups d'État en Thaïlande, mais on peut en percevoir les échos lointains et en deviner les répercussions entre les lignes.

Surtout, on s'attache à une famille qui nous semble somme toute universelle, à ses joies, ses non-dits, ses taquineries, ses échecs comme ses triomphes. Il y a du Bergman dans ces jeux humains subtils, cette façon de placer l'intimité sous un microscope.

Catherine Makereel, pour Le Soir, 12 mai 2019.
 

Dans leurs échanges, les langues et les cultures de divers pays s'entremêlent : de la musique pop asiatique entendue tout au long de la pièce à la chanson de fin de la série animée japonaise Ikkyu-san fredonnée à l'improviste, en passant par le mot japonais itadakimasu (que l'on prononce habituellement avant de prendre un repas), le frère et la soeur parlent dans un mélange de thaï, de chinois, de japonais, d'anglais... En raison du fossé qui se creuse entre les vivants et les morts au fil de la pièce, la fin des funérailles prolongées se rapproche progressivement.

Yoru no Fune, Kyoto Experiment Performing Arts Criticism Project, printemps 2021.
 

Les comédiens aguerris Parnrut Kritchanchai et Jaturachai Srichanwanpen portent sur leurs épaules les 85 minutes de la pièce sans effort et avec naturel. [...] C'est la vie telle quelle que les artistes ont voulu partager avec leur public.

Pawit Mahasarinand, The Nation Thaïland, 30 mars 2018.

This Song Father Used to Sing (Three Days in May)Générique

textes Wichaya Artamat, Jaturachai Srichanwanpen, Parnrut Kritchanchai
mise en scène Wichaya Artamat
avec Jaturachai Srichanwanpen, Parnrut Kritchanchai , Saifah Tanthana
scénographie Rueangrith Suntisuk
directeur technique et concepteur lumières Pornpan Arayaveerasid
vidéo musicale Atikhun Adulpocatorn
pianiste Studio28 (Thaïlande)
régisseur Pathipon Adsavamahapong

producteur Sasapin Siriwanij
production For What Theatre, Atikhun Adulpocatorn Studio28 Pathipon Adsavamahapong
avec le soutien de Arai Arai, B-Floor Theatre, Sliding Elbow Studio

création en 2015, à Bangkok, Thaïlande