15 > 17 mars

Ulysse(s)

Isabelle Luccioni
d'après James Joyce

dossier de presse

Ulysse(s)

D’après James Joyce
Isabelle Luccioni
Cie Oui
bizarre

Je veux mettre ma voix à l'intérieur de celle de Joyce. La voix est l'intérieur du texte, elle est l'intérieur de sa respiration.

Lire Ulysse de James Joyce, et particulièrement le monologue final de Molly, est une aventure de lecteur vertigineuse. Le dire, est une sensation physique jouissive, organique, " à s'en faire péter la machoire !" dans la respiration qu'elle implique, une expérience du souffle, qui traverse cette écriture, pulsation interne du "corps" du texte, du corps de Molly B. On en ressort dévasté, jeté sur le rivage, après avoir été emporté par les flots de cette parole ininterrompue. Ivre de joie.

Joyce a mis huit ans à écrire ce roman, qui se déroule sur une seule journée à Dublin.

Le monologue de Molly Bloom est composé de 8 mouvements (comme en musique) qui sont signifiés par un simple retour à la ligne, comme des respirations. J'ai choisi de garder un tiers du texte. Ce qui a guidé mes pas, c'est l'écoute de son tempo intérieur, en le disant à haute voix. Sentir physiquement le texte, entrer dans sa pulsation, comme on remettrait ses pas sur les traces d'un autre, sur le sable...

Isabelle Luccioni

 

Rencontre publique HORS LES MURS

La librairie Etudes (Université Toulouse 2 - Jean Jaurès) accueillera Isabelle Luccioni jeudi 15 mars à 12h.
Modération assurée par Philippe Birgy, Professeur au Département du Monde Anglophone, spécialiste de Joyce.
ENTREE LIBRE

Théâtre
15 > 17 Mars
jeu 15 mar / 20:30ven 16 mar / 20:00sam 17 mar / 20:00
théâtre Garonne

durée 1h
Coproduction
de 8 à 22 €
Ulysse(s)Molly -une lecture

une lecture de Molly Blom/ chant XVIII

Marion Bloom (Molly), fille de Major, est née d'une mère juive de Gibraltar. Elle est reliée à l'élément "terre " (selon le système de  "correspondances" de Joyce) et à  la figure de Pénélope, femme d'Ulysse dans L'Odyssée. Contrairement à celle-ci, elle est infidèle à  son mari de manière quasi systématique, et sans aucune culpabilité.

Dublin, 16 juin 1904:
C'est en milieu de nuit qu'une femme, dans son lit, déroule sa pensée, dans un flux incessant, comme le sang, comme l'eau qui compose notre corps.
Sac et ressac de la pensée...les vagues de notre inconscient.
Elle est dans un état de pré-sommeil, à la frontière, à la lisière du sommeil.

Pour situer l'épisode précédent (XVII), son mari (Léopold Bloom), après un périple incroyable d'une journée dans Dublin, rentre éméché, en pleine nuit, accompagné d'un ami, Stéphen Dédalus. Il est 3h du matin. Son ami part, Léopold, du jardin où il se trouve, regarde leur chambre encore éclairée et décide de rentrer dans la maison. Il monte l'escalier, et rentre dans la chambre. Il se couche et s'endort tête bêche près d'elle dans le lit conjugual. L'épisode XVIII commence par le monologue de Molly.

Fascinant, ce monologue torrentiel ouvre sur la nuit où se dillatent les forces telluriques de la parole, du corps de Molly: c'est dans la nuit souvent que l'on s'abandonne, c'est dans la nuit que les amants s'unissent, et que l'on murmure un secret et c'est dans la nuit toujours que se jouent les terreurs enfantines. Il ouvre sur cette nuit de l'inconscient, telle l’ouverture d'un opéra qui se déverse dans une phrase infinie sans ponctuation. Un chant des sirènes qui nous attire vers le large, nous perd dans le courant d’une "marée irrésistible"...Stream conscientiousness

En quarante pages, la parole de Marion telle un fleuve, traverse littéralement celui qui le lit et du même coup celui qui l'entend. Molly elle-même est traversée, "trouée" de toute part. Elle dit dans le texte qu'elle est comme un trou.  Molly se sert de son corps pour attirer les hommes, elle agit sans culpabilité de manière très instinctive. Son comportement est veule, animal, sans aucune moralité. C'est une femme mariée qui se donne au premier venu. Pour Joyce, Molly représente le sexe. Son rapport au corps est abordé sans tabou, sans barrière morale, de manière très intime, très osé pour l'époque. Elle évoque le sang, les menstrues, le bruit que fait son corps. Molly est libre, sauvage et rebelle, et remet en cause le couple et le mariage. Elle finit le monologue en se remémorant son premier baiser avec son mari sur le rocher à Gibraltar... "et son cœur battait comme un fou et oui j'ai dit oui je veux Oui."

Les sons, les images, les langues (anglais/italien/espagnol), les souvenirs se mèlent au passé et au présent. Ses amants, les odeurs et les visions de Madrid, Algésiras, Dublin, tout se confond, tout se répond, tout est "correspondances" au sens Baudelairien du terme.
C'est sa pensée la plus secrète qui est livrée en direct, la plus crue, tel un magnétophone intime...la "bande" qui se déroule à l'intérieur de nous. ( cf. Beckett Last tape)
A sa sortie en 1922, le livre a fait scandale et a été interdit pour obscénités. C'est E. Hemingway qui le réhabilita quelques années plus tard.

Près d'un siècle après je me repose cette question tout naturellement... où est l'obscène? Non pas dans ce texte mais dans le monde tel qu'il est.
Notre monde l'est, totalement. La télévision, la mort filmée en direct, les confessions intimes, le terrorisme de l'argent, la surconsommation, c'est l'endroit de la plus grande violence , de l'obscénité.
Quel est notre rapport au corps, et à la parole..? comment trouver cette intimité cette pudeur de la parole,Nous sommes dans l'aire/ l'ère du tout dire, tout voir, tout montrer, tout filmer. ... etccc

Me revient en tête, l'image de Winnie de Oh les beaux jours de S. Beckett qui chante  alors que son corps est absorbé par la terre, retourne à la terre. Molly, elle, chante, en s'enfonçant dans la nuit, dans le naufrage de son existence, fragile, légère, joyeuse. Elle a fait naufrage sur les rivages du sommeil, sur la plage, face à l'océan. Face à Gibraltar.

Molly, c'est du Petrucciani, du blues, du rock, un chant sacré, un psaume, un chant, de toute éternité.

Je chanterai.
Ce texte est un peu comme le solo de la chanteuse qu'elle n'a pas pu devenir...un chant nocturne.

La parole du corps / le corps de la parole..."un streap-tease de la parole"

L'abondance de références musicales, poésie/chanson/opéra/Music Hall, nous montre combien Joyce était attaché à toutes les formes de musicalité; lui-même était passionné d'opéra.
La langue de Joyce est une matière, une sorte de POEME sonore composé de strates et d'échos, étrangère à toute classification. Elle est explosive, drôle, charnelle, érotique, orgasmique.
Si le livre "Ulysse" était un corps, cet épisode serait le dernier monologue ENFANTE par le livre, l'expulsé. En lisant, on renaît au Monde, on entend et on voit comme pour la première fois. Neufs, comme des rescapés qui renaissent sur le rivage. On redécouvre tout. On RE ouvre les yeux.C 'est une résurrection. La modernité du texte provient de l'immédiateté de cette sensation physique, éblouissante, vitale.

Cela se passe ici et maintenant. Il s'agit d'un surgissement total de la vie. L'alphabet entier du Désir.

OUI, est le mot qui commence et qui ouvre sur la fin, sur la nuit du livre.

Ulysse(s)citation

Je veux mettre le spectateur, le "témoin", en situation d'extrême écoute, faire le noir et entendre, "aménager" les ténèbres."Jeter son corps dans la bataille" (Pier Paolo PASOLINI)

Isabelle Luccioni

 

« O ce torrent effrayant tout au fond O et la mer cramoisie quelques fois comme du feu et les couchers de soleil en gloire et les figuiers dans les jardins d'Alameda oui et toutes les drôles de petites ruelles les maisons roses bleues jaunes et les roseraies les jasmins les géraniums les cactus et Gibraltar quand j'étais jeune une fleur de la montagne oui quand j'ai mis la rose dans mes cheveux comme le faisaient les Andalouses ou devrais je en mettre une rouge oui et comment il m'a embrassée sous le mur des Maures et j'ai pensé bon autant lui qu'un autre et puis j'ai demandé avec mes yeux qu'il me demande encore oui et puis il m'a demandé si je voulais oui de dire oui ma fleur de la montagne et d'abord je l'ai entouré de mes bras oui et je l'ai attiré tout contre moi comme ça il pouvait sentir tout mes seins mon odeur oui et son cœur battait comme un fou et oui j'ai dit oui je veux Oui. »

Molly Bloom

Ulysse(s)Entretien

Pourquoi avoir intitulé ton projet  Ulysse(s) et non  Molly Bloom qui est le monologue que tu as choisi d’interpréter?

C’était important pour moi de garder le titre original du roman dont ce monologue est la fin, et quelle fin ! Ulysse(s) est un tout, une écriture. Et le titre anglais est plus beau à entendre.

Pourquoi avoir fait appel à Tiphaine Samoyault ?

J’ai rencontré Tiphaine Samoyault deux fois pour lui exposer mon projet et aussi avec l’espoir qu'elle me donne l'autorisation de jouer ce texte qu'elle a traduit. La traduction du roman est collective, ils sont une dizaine. Tiphaine est une femme remarquable qui a une connaissance superbe de Joyce, les discussions ont été passionnantes, elle m’a ouvert des pistes de travail essentielles (...) le monologue de Molly est à la limite du représentable, puisqu’il s’agit d’une pensée intérieure : the « stream of consciousness », c’est un flux de conscience. L’autre axe essentiel du texte est la relation entre intérieur et extérieur.

Est-ce que tu peux expliciter cette problématique du roman : Intérieur – Extérieur ?

La pensée de Molly est traversée par des éléments extérieurs, des images, des sons, des souvenirs… Cela fait penser au montage d’un film. L’extérieur s’introduit parfois violemment à l’intérieur d’elle, bruyamment et elle l’intègre dans sa pensée immédiatement. Par exemple, elle entend un train et de suite, le train s’immisce dans le récit. C’est une pensée immédiate et polyphonique, la polyphonie à l’œuvre à l’intérieur de la langue de Joyce est redoublée par une polyphonie apportée par les traducteurs. Le travail de chacun participe à l’élaboration du texte, qui prend la forme d’un chant. Dans cette thématique, ce qui est aussi caractéristique de l’écriture de Joyce, c’est qu’elle fait entendre les bruits du corps : Molly pète, elle perd du sang, du liquide s'écoule d'elle, elle se lave très souvent – elle a souvent ses règles, sans savoir pourquoi; il y a aussi des larmes, elle a mal au ventre… Le corps est très présent… Son mari, Léopold, lui apporte des livres d’anatomie  qu’elle étudie. Au corps du texte répond le texte du corps. Les organes sont cités très souvent, il n’y a pas de page sans pied, ou bras, œil, bouche, ventre, cul, queue… Avec sa sensualité, son érotisme, ce texte est un peu comme le corps d’une femme endormie. Autre image de cette relation entre intérieur et extérieur. Avant ce dernier « mouvement » (on ne parle pas de chapitre) du monologue d’Ulysse, dans le XVIIe mouvement, son mari Léopold Bloom rentre éméché à la maison, à trois heures du matin, avec son ami, Stephen Dedalus. Il rentre dans la maison, monte l’escalier, entre dans la chambre et comme il est saoul, se couche dans le lit près d'elle, tête bêche. En entrant dans le lit, il déclenche ce monologue intérieur, ce flux de pensée de Molly. La situation géographique de ce passage décrit une pénétration, car l’homme ne rentre pas seulement dans la maison, puis dans la chambre, mais aussi dans son imaginaire. Cette relation entre l’intérieur et l’extérieur est le fil qui sous-tend tout le monologue.

Depuis plusieurs années, tu es plus souvent metteur en scène qu’actrice, pourquoi ce changement ?

Je me suis rendue compte en reprenant il n’y a pas très longtemps Les Bonnes de Jean Genet avec le Théâtre de l’Acte, qu’être sur un plateau me procurait un plaisir fou!. Dans mon trajet de femme, d’actrice et de metteur en scène, j’avais besoin de reprendre contact avec le plateau, les gens. Qu’est-ce que j’ai à dire ? J’enseigne aussi le théâtre. Mes idées se sont radicalisées avec l’âge et à force de travailler, et c’est là le moyen de les éprouver.
Ce projet est une aventure, un pari personnel. Un spectacle total, j’ai fait l’adaptation, je mets en scène, joue et chante. J'ai une équipe formidable qui participe largement à la création. C'est un travail collectif. Et soyons clair, c’est une pulsion de vie! 

Qu’est-ce que cette opposition intérieur-extérieur implique pour l’interprétation ?

Prendre plus de liberté. « Le monologue intérieur » dit Deleuze dans une conférence, « c'est le début du cinéma ». J’ai travaillé en pensant que je jouais le rêve du monologue, ce n’était pas une restitution : « je vais vous interpréter Molly ». D’ailleurs, il n’y a pas de lit, je ne suis pas couchée mais debout. Je porte la voix de Molly ; je suis parfois dedans et parfois en dehors du jeu, je ne suis pas un personnage. C’est une projection, un rêve de ce texte, en relation avec le cinéma. D’ailleurs, les couleurs, le son, les images projetées à l'arrière renforce cette idée du rêve…C'est une vie rêvée comme on la rêve dans son lit dans un demi sommeil.
Dans le texte, Molly est une chanteuse ratée à cause de son mariage avec Léopold, son mari. Je me suis dit : je vais réaliser son rêve. Je vais chanter! Aller au-delà de l’histoire qui pourrait être pathétique d’une femme qui trompe son mari, parce qu’il n’est pas souvent là, elle l’attend, elle couche avec tous les mecs. Et c’est beau aussi quand elle parle du désir des hommes. Je suis dans un état de jubilation à dire ce texte, car même dans la vie, la question du désir des femmes est encore taboue. Une femme qui parle de son désir, c’est encore un peu une pute, une femme facile, alors qu’un homme, c’est un séducteur. Où est l'obscénité? (Il a été interdit à l'époque pour obscénité). Est-ce seulement de dire le désir d'une femme avec des mots crus ? C’est toujours transgressif, sans être revanchard, un peu rock n’roll à jouer parce qu’il affirme le pouvoir érotique des mots, et questionne la dimension sexuelle( le désir) de l’acteur ou de l’actrice dans son rapport au public. Il ne faut pas oublier qu’il a été écrit par un homme. Au théâtre, les monologues de femmes sont souvent limités, parce que les femmes y sont la plupart du temps décrites désespérées ou folles, des meurtrières dépressives, alcooliques. Chez les auteurs contemporains, il y a Claudine Galea qui écrit des textes forts, rythmiques, et Angelica Lidell, mais c’est assez rare. Molly, elle, parle de son désir ouvertement et surtout, c’est une femme libre, sans moralité, presque veule. Elle est à la limite de l’animalité, au-delà de son genre. On a rarement lu un homme qui comprenait autant les femmes. Le roman se déroule sur une seule journée. C’est le 16 juin 1904. Le même jour, Joyce rencontra sa femme, son amour, Nora Barnacle. Il a écrit le texte pour lui rendre hommage, un hymne aux femmes et à leur corps, d'une modernité stupéfiante. Il la magnifie. L’amour, l’amour fou, le don de soi, la vie! Ce texte d’un érotisme extraordinaire, écrit par un homme, ce qui le rend d’autant plus troublant et passionnant à mes yeux, témoigne de la puissance de la littérature.

Propos recueillis par Bénédicte Namont

Ulysse(s)Générique

traduction Tiphaine Samoyault
mise en scène, interprétation Isabelle Luccioni
scénographie Toni Casalonga
regard / direction d'acteur Laurence Bienvenu
regard dramaturgique Céline Astrié
vidéaste Bruno Wagner
créateur lumière Christian Toullec
créateur son Arnaud Romet
pianiste Philippe Gelda
costumière Sohuta

production Compagnie Oui Bizarre coproduction théâtre Garonne - scène européenne Toulouse, Le Parvis - Tarbes Scène Nationale, Scène conventionnée pour le théâtre et théâtre musical – Saint Céré/Figeac, Théâtre le Hangar- association Lohengrin, Le Ring - Scène Périphérique
La compagnie Oui bizarre a été accueillie en résidence, dans le cadre du dispositif FABER mis en place par le Conseil Régional Midi-pyrénés, à l’Usine, Scène conventionnée pour les Arts dans l’espace public (Tournefeuille / Toulouse Métropole) en  décembre 2013
remerciements Béatrice Biseul, Isabelle Moulis, sabelle Perry, Sonia Lindè. Le spectacle est subventionné et soutenu par la Ville de Toulouse, le Conseil Régional Midi-Pyrénées, le Département, La DRAC Midi-pyrénées

créé le 26 mars 2015 au théâtre Garonne, scène européenne Toulouse

Portrait

La Compagnie Isabelle LUCCIONI, créée en 1994, est devenue Compagnie OUI, BIZARRE en 2006.( Le titre"Oui, bizarre.." est extraite d'une pièce  de Samuel Beckett.)

Isabelle Luccioni a d'abord été comédienne professionnelle durant 15 années. Formée par Michel Mathieu, elle s'est tournée vers la mise en scène en 1994, avec une adaptation à la scène d'un roman de Bohumil HRABAL, Une Trop Bruyante Solitude, interprété par René Gouzenne qui a connu un vif succès à Avignon et a tourné plus de 300 fois en France et  l'étranger.

Depuis, elle a créé les spectacles Rencontre avec Bram van Velde de Charles Juliet au Théâtre National de Toulouse en 2000, Le Mensonge de Nathalie Sarraute en 2001-2002 au théâtre Garonne ; Comédie / La Dernière Bande de Samuel Beckett en 2004( tournée  jusqu'en 2014) ; Les Dramuscules, spécialités tragi-comiques de Thomas Bernhard en 2007 au théâtre Sorano ; Madame Ka de Noëlle Renaude en 2009 au Ring.
En tant qu'actrice, elle joue le rôle de Claire dans la reprise des Bonnes de Jean Genet (mise en scène Michel Mathieu) au théâtre Garonne en février 2009.
En 2010, elle crée Tout doit disparaîre, (C'est magnifique) au théâtre Garonne à Toulouse,  d'après Olivier Cadiot, Jean-Charles Massera, Philippe Myniana. En 2012/ 2013, elle crée Cent-vingt trois ,écriture contemporaine pour la jeunesse de l'auteur Eddy Pallaro.

De par sa formation d'actrice/chanteuse et ses rencontres artistiques au travers de stages avec Claude Régy, Peter Brook, Ariane Mnouchkine, Michel Mathieu, Isabelle Luccioni place l'acteur et le rapport à la langue au cœur même de son travail .Elle cherche à créer une écriture de plateau à partir de la lumière, du son,de l'image  et du corps de l'acteur. Un poème visuel et sonore ou là frontière entre le rêve et le réel est poreuse.

Elle s'entoure de créateurs (son, lumière, scénographes, plasticiens). Chaque spectacle  est un long chantier de découverte mené avec une équipe, fidèle, qui prépare les créations à travers discussions, travail à la table, laboratoires de recherche et répétitions. Tout ceci aboutit à des débats, un travail de dramaturgie et une réflexion commune.

Depuis 12 ans, une équipe commence à se créer. Chacun apporte sa spécificité et son expérience, notamment avec la collaboration artistique de créateurs tels que Alexandre Trijoulet, Driss sans Arcidet, Bruno Wagner, Catherine Froment. La compagnie développe également des collaborations avec d'autres structures telle que "La Catalyse" avec Séverine Astel. Isabelle Luccioni a joué en 2012/ 2013 sous la direction de Séverine Astel dans le cadre de sa création Jon Fosse, saison 1 au théâtre du Hangar à Toulouse.