Le ciel n’est pas une toile de fond

Il cielo non è un fondale

Daria Deflorian / Antonio Tagliarini

Italie
Théâtre
coproduction
26avr>29avr
billet
mercredi 26 avril 2017 / 20:00 / 1h30
jeudi 27 avril 2017 / 20:00 / 1h30
vendredi 28 avril 2017 / 20:30 / 1h30
samedi 29 avril 2017 / 20:30 / 1h30

Daria et Antonio font du théâtre en regardant le monde, dans une quête de vérité qui n'exclut surtout pas l'humour.
"Nous vivons en ville, nous fréquentons les villes. Nous les aimons, nous les dénigrons, nous les abandonnons, puis nous y retournons. Jusqu'à ne plus les regarder, à les fréquenter sans vraiment les voir." Daria Deflorian  et Antonio Tagliarini

Acteurs et auteurs, les Italiens Daria Deflorian et Antonio Tagliarini font du théâtre à mains nues en regardant le monde ; sensibles aux histoires invisibles, aux vies ordinaires, à tout ce qui échappe au regard. Ainsi, Reality – leur seconde pièce, présentée en février dernier et reprise cette saison – offre une plongée inoubliable dans les carnets secrets d’une femme polonaise. À cette question qui les taraude depuis toujours : comment représenter dans l’art cette réalité plurielle, incertaine, ils répondent : « Il est essentiel, sur scène, de ne pas tout dire ». Reste à imaginer alors, ce qui ne peut se voir, faire danser les corps quand les mots achoppent, faire dialoguer ensemble le réel et la fiction, les moments de vérité parfois tragiques et les fulgurances poétiques. Leur nouvelle création Le ciel n’est pas une toile de fond a pour thème le paysage et la métropolisation irréversible de notre espèce. De cette toile de fond se détacheront des « ombres d’histoires », formant une sorte d’autobiographie collective. 

"Quand nous avons lu cette phrase, dans un livre de Carla Benedetti, nous avons décidé d’en faire le titre de notre spectacle. C’est ce qui a déclenché le projet. Une phrase simple mais qui pouvait entrer en résonance avec ce qui est pour nous une question d’ordre éthique et esthétique. Il n’y a pas d’avertissement. Mais s’il y a une volonté, c’est de régler les comptes uniquement avec ce que nous connaissons réellement. L’expérience directe, aujourd’hui, est toujours plus limitée par rapport à l’expérience indirecte, rapportée, racontée. Quand nous parlons, parlons-nous de choses que nous connaissons réellement ou de choses dont nous avons seulement entendu parler?
La première fois que nous avons pris l’avion, nous avons tous vu disparaître le bleu du ciel à mesure que nous entrions dedans. C’est pourtant à cette couleur, au bleu, que nous identifions le ciel dans notre représentation. Quand on est dedans, il ne reste du ciel que l’atmosphère. Ce n’est que de loin que le ciel paraît quelque chose d’autre que l’air que nous respirons. C’est ce qu’est le théâtre, à sa façon. Si le spectacle est une construction, une fiction indispensable pour que la rencontre avec les spectateurs puisse avoir lieu, le théâtre décolle – pas toujours, hélas – du spectacle. Le théâtre, c’est une rencontre. C’est quelque chose qui se passe, une chose qu’on ne peut répéter ni définir, mais que nousreconnaissons dès qu’elle se produit, parce que le théâtre est vivant et qu’il nous rend vivants." Daria Deflorian et Antonio Tagliarini

"Jamais racoleur, jamais démagogue, l cielo non e un fondale relève d'un théâtre de la parole et du geste nus. S'il séduit, car il séduit, c'est par son intelligence, sa profondeur et sa rigueur. " L'Hebdo, nov. 2016

The Italian actors and authors Daria Deflorian and Antonio Tagliarini play bare-handed theatre while watching the world; open to the invisible stories, the ordinary lives, to all that eludes the eye. Thus, Reality – their second play, presented last February and again this season – offers an unforgettable dip into the secret diaries of a Polish woman. And they thus answer the niggling question: how to represent in art this multifaceted, uncertain, reality. According to them: “the key, on stage, is to not say everything.” One only has to imagine, then, what cannot be seen, make bodies dance when the worlds stumble, have reality and fiction talk to each other, moments of sometimes tragic truth and poetic urgency. Their new creation, Il cielo non è un fondale (The Sky is not a backdrop), focuses on landscape and the irreversible urbanisation of our species. Other “shadows of stories” stand out on this backdrop, creating a kind of collective autobiography. Collaborating with the plastic artist Cristian Chironi, the set designer, they gathered several materials, from Georges Perec to Annie Ernax, their first intuition being a desire to bring down walls: “We are suffocating more and more in the confined air of the rehearsal rooms in which we soon realise that life is elsewhere. We are outside of ourselves. Collective life reveals us to ourselves.”

en italien, surtitré en français
 

mise en scène Daria Deflorian, Antonio Tagliarini 
avec Francesco Alberici, Daria Deflorian, Monica Demuru et Antonio Tagliarini
collaboration au projet Francesco Alberici, Monica Demuru
assistant à la mise en scène Davide Grillo
lumière Gianni Staropoli avec la collaboration de Giulia Pastore
costumes Metella Raboni
construction du décor Atelier du Théâtre de Vidy
accompagnement et diffusion internationale Francesca Corona
organisation Anna Damiani 
traduction des surtitrages Federica Martucci 
direction technique Giulia Pastore 
Le texte sur Jack London est de Attilio Scarpellini

production Sardegna Teatro, Fondazione Teatro Metastasio di Prato, Emilia Romagna Teatro Fondazione
coproduction A. D., Odéon – Théâtre de l’Europe, Festival d’Automne à Paris, Romaeuropa Festival, Théâtre de Vidy-Lausanne, Sao Luiz - Teatro Municipal de Lisboa, Festival Terres de Paroles, théâtre Garonne – scène européenne, Toulouse avec le soutien de Teatro di Roma
en collaboration avec Laboratori Permanenti/ Residenza Sansepolcro, Carrozzerie NOT/Roma, Fivizzano 27/ass. cult. Roma
créé le 16 nov. 2016 au Théâtre de Vidy–Lausanne

  • de 9 à 24€

Daria Deflorian et Antonio Tagliarini sont écrivains, metteurs en scène et interprètes. En 2008, ils commencent à collaborer sur de nombreux projets théâtraux. Leur première collaboration s’intitule Rewind, omaggio a Café Müller di Pina Bausch (2008). En 2009, ils créent une performance autour de la philosophie de Andy Warhol,  from a to d and back again. Entre 2010 et 2011, ils travaillent sur Project Reality : à partir des journaux intimes de Krakow, Daria et Antonio créent l’installation/performance czeczy / things (2011) ainsi que la pièce Reality (2012), présentée au théâtre Garonne en 2016, pour laquelle Daria Deflorian reçoit le Ubu 2012 Award de la meilleure actrice. We're going to give you no other concerns, réalisé avec la collaboration artistique de Monica Piseddu et Valentino Villa, fait ses débuts au RomaEuropa Festival en 2013. Ce projet gagne le Ubu 2014 Award pour sa dramaturgie. Trois de leurs textes ont été réunis en un livre, The invisible Trilogy (Titivillus 2014).