Alice Vannier / Cie Courir à la Catastrophe

Portrait Alice Vannier

Alice Vannier est une metteuse en scène qui a suivi, pendant deux ans, les cours du Conservatoire du 5e arrondissement avec Bruno Wacrenier. Elle intègre, en 2014, l’ENSATT. En 2017 elle joue dans L’expression du tigre face au moucheron mis en scène par Daria Lippi. Elle crée, avec Sacha Ribeiro, la Cie Courir à la Catastrophe qui compte deux créations : En réalités, d’après La Misère du monde de Pierre Bourdieu (Double lauréat Prix Théâtre 13 2018 et Prix Célest’1 2019), qu’elle met en scène, et une co-création, 5 4 3 2 1 J’EXISTE (même si je sais pas comment faire), écrite, mise en scène et jouée aux côtés de Sacha Ribeiro. En parallèle elle créé avec des camarades le Collectif A6 qui jouera sa première création Que tu sais pas qui te mangera au Théâtre des Clochards Célestes en mai 2020. Elle participe également, en tant que comédienne, à La Parabole de Gutenberg, écrit et mis en scène par Léa Carton de Grammont, au Théâtre des Clochards Célestes à l’automne 2019 ainsi qu’à Black Mountain de Brad Birch, mis en scène par Guillaume Doucet, tournée en 2020. Enfin, elle est collaboratrice artistique sur le spectacle Jacqueline, mis en scène par Olivier Martin-Salvan et a mis en scène Prescriptions pour vivre en bonne société à la Comédie de Valence en mars 2021 dans le cadre des Controverses.

La compagnie Couri à la catastrophe est née suite à notre rencontre pendant notre formation à l’ENSATT. Là-bas, nous avons été très marqué·e·s, d’une part, par les interventions d’Olivier Neveux aujourd’hui président de la Compagnie. Il a su susciter en nous de vraies remises en questions, une soif de l’analyse, du débat contradictoire et tout ça sans avoir peur de mal dire, mal penser, en partant toujours de nos subjectivités, et d’autre part, par le travail du clown, notamment avec Alain Reynaud, Heinzi Lorenzen ou encore, dans une autre mesure, Aurélien Bory. Plus que le clown, c’est son état d’être au monde que nous souhaitons prolonger. La plus grande force et la plus grande poésie d’un clown naît de l’aveu de l’échec, de sa maladresse, de sa faiblesse. L’accident devient alors un très puissant moteur de jeu, de création et de remise au présent et nos ratés des prétextes et des occasions, pour partager, pour questionner, incessamment.

Ces rencontres artistiques ont été fondatrices pour nous : voir le monde par cet angle nous permet, à chaque instant, de trouver la force d’exister en résistant, comme on le peut, aux injonctions et aux mécanismes sociaux qui nous enferment et nous isolent toujours plus. Pour cela, nous avons le désir profond, à travers notre théâtre, de transmettre une autre idée de ce que pourrait être la force, la réussite, la beauté en tentant, autant que possible, de s’avouer fragiles, ignorant·e·s, faibles, humain·e·s. Il s’agit pour nous de ne pas faire un théâtre qui nous éloigne de la vie mais au contraire, qui nous y plonge pleinement, un théâtre qui cherche sans arrêt, qui fouine, qui racle, qui s’essaye à démonter les mécanismes pour comprendre un peu mieux qui nous sommes et ce que nous faisons. Courir à la Catastrophe, c’est l’idée de courir pour ne pas s’enraciner, courir le monde, courir les rues, courir à perdre haleine, courir sur le haricot, courir comme un·e dératé·e, courir après son ombre ou vers sa propre mort… Se dépasser, se déborder, se chercher, se tromper, tomber, amoureux, dans le panneau, dans le fossé, à la renverse. Au risque, qui court, toujours, d’aller à la catastrophe. Les deux premiers projets de la Compagnie se créent et se nourrissent à partir de matières autres que théâtrales. L’un est une écriture de plateau, 5 4 3 2 1 J’EXISTE (même si je sais pas comment faire), et le second, En réalités, est une adaptation de La Misère du monde de Pierre Bourdieu qui a remporté les prix du public et du jury du Prix 13 – Jeune metteur en scène 2018 et le Prix Célest’1 – 2019. Ces deux projets sont très représentatifs du travail que compte entreprendre la Compagnie : outre la dimension existentielle, le travail à la table, la documentation et le débat sont au centre du travail. Ainsi leur recherche est très emprunte de textes philosophiques, sociologiques, anthropologiques ou politiques qui sont autant de matières pour faire théâtre. Après avoir été Compagnie associée au Théâtre des Clochards Célestes à Lyon en 2018-19, Courir à la Catastrophe a crée en mars 2021 la pièce Alors j’éteins ?, écrite par Léa Carton de Grammont à la Comédie de Valence. Puis OEuvrer son cri a été créée en janvier 2022 au Théâtre des Célestins de Lyon, lors d’un focus sur le travail de la Compagnie, puis a été programmée au Théâtre de la Cité internationale en mars 2023.
La compagnie Courir à la Catastrophe est en résidence au TCi de 2023 à 2025.

— ALICE VANNIER ET SACHA RIBEIRO

Spectacle associé