Bernard Stiegler

La société automatique
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Dans le cadre des rencontres House on Fire, en partenariat avec Ombres Blanches
30avr
[Théatre Garonne]
jeudi 30 avril 2015 / 17:00

Rencontre avec Bernard Stiegler autour de la parution de son ouvrage La société automatique (Fayard).

Le siècle nouveau a un fantasme : la « société automatique » et le pilotage intégral des individus, d’un bout à l’autre de leur existence, grâce à la prise en charge en temps réel, par les calculateurs, de « déluge de données ». Ce fantasme est porté par la tentation de déposséder l’homme de lui-même. Avec la numérisation généralisée des flux et relations en tout genre, nous entrons désormais pleinement et inéluctablement dans la société automatique et computationnelle. Ce devenir, que certains inscrivent dans la dynamique d’un computationnal tun, nécessite une requalification de la plupart de nos concepts, dans tous les champs, épistémologique comme politique, économique, éducatif, juridique, social… Le nouveau stade de l’automatisation, qui affecte chacun dans sa vie quotidienne, est induit par le développement et la dissémination des technologies numériques à un degré tel qu’elles rendent possible l’articulation fonctionnelle et systématique de tous les « automatismes », biologiques, psychologiques, sociaux et technologiques, par l’intermédiaire de prothèses numériques… Les conditions sont créées pour qu’advienne une nouvelle forme d’organisation. À l’horizon de cette transformation se profile un neuropouvoir, que le transhumanisme revendique comme étant son programme. À cette vision, nous opposons le projet d’une néopolitique fondée sur la mobilisation des technologies automatiques au service de la désautomatisation des esprits.

  • entrée libre

Bernard Stiegler est philosophe, directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation (IRI) et président de l’Association internationale pour une politique industrielle des technologies de l’esprit (Ars Industialis). Il est notamment l’auteur des livres : La technique et le temps (Galilée, 1994), Mécréance et Discrédit (2004) et aux éditions Flammarion La télécratie contre la démocratie (2006), Prendre soin (2008), Ce que la vie vaut la peine d’être vécue (2010), État de choc (Mille et une nuit, 2012) et De la misère symbolique (2013).