Kantor au théâtre Garonne

table ronde

Ludka Ryba et Marie Vayssière

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dans le cadre de la 24ème édition des Semaines polonaises 13..17 avril
16avr
jeudi 16 avril 2015 / 19:00

"Kantor au théâtre Garonne" : table ronde animée par Ludka Ryba et Marie Vayssière - dans le cadre dans le cadre de la 24e édition des Semaines polonaises, manifestation scientifique et culturelle organisée par l’Université de Toulouse II – Jean Jaurès, du 13 au 17 avril.

La 24ème édition des Semaines polonaises est consacrée à Tadeusz Kantor (1915 – 1990), peintre, théoricien de l’art, scénographe, metteur en scène et réformateur de théâtre. Figure de proue des avant-gardes artistiques polonaises, Kantor et sa compagnie Cricot2 (anagramme de "to cyrk" = "c’est le cirque"), se sont inscrits à jamais dans l’histoire du théâtre. Peu d'œuvres scéniques du XXe siècle ont suscité autant d’enthousiasme ; ses créations étaient présentées dans de nombreux pays, mais lui était particulièrement attaché à la France et à Toulouse.
Cette nouvelle édition des Semaines polonaises, associe – comme à l’accoutumée – la partie scientifique (colloque, table ronde) à la partie illustrative (expositions, films, spectacles théâtraux, performances et concerts).

Quelques rendez-vous ...

13..17 avril – lun., mer., vend. de 14:00 à 17:00 –  Forum des Cordeliers – 15 rue des Lois
A la frontière… installations à partir des photos du spectacle Aujourd’hui c’est mon anniversaire de Bruno Wagner

mercredi 15 avril à 19h - Cinémathèque – 69 rue du Taur
1+1= 0. Une très courte leçon de Tadeusz Kantor – film documentaire présenté par Marie Vayssière

jeudi 16 avril à 14h – La Fabrique – Université Toulouse II – Jean Jaurès
Projections commentées Le théâtre de Tadeusz Kantor – film documentaire de Denis Bablet La classe morte – film de J. et D. Bablet

vendredi 17 avril à 17h30 – librairie Ombres Blanches
Ma chambre de l’imagination et Ecrits – livres présentés par M-T Vido-Rzewuska et J-P Thibaudat Tadeusz Kantor.
Le Théâtre de la mort – livre présenté par J. Bablet
Conversation – livre présenté par K. Joucaviel

  • Entrée Libre

Le théâtre de Kantor échappe à toute classification ; il abolit les conventions et les codes traditionnels, efface les frontières entre image, musique et texte, et crée un théâtre à la fois poétique, plastique et philosophique. On parle souvent de la conjonction des aspects plastiques et dramatiques dans ses œuvres, dans lesquelles on peut également percevoir des liens avec la photographie, l’improvisation, le cirque, le spectacle de foire, la danse et la musique. Dans le contexte de la pensée esthétique contemporaine, les spectacles de Kantor sont l’exemple de l’art total, interdisciplinaire et précurseur.
En ce qui concerne sa création picturale, Kantor puise son inspiration dans les courants contemporains : constructivisme, dadaïsme, surréalisme, conceptualisme, qu’il a connus grâce aux nombreux séjours à l’étranger, en particulier à Paris et à New York. Au début des années 60, il renonce à représenter la réalité brute et élabore sa conception des emballages pour, dans les années 80, revenir à la peinture figurative.
Peu avant sa mort, Kantor présente une série de tableaux intitulée « Plus loin, rien » qui est une sorte de bilan de sa vie et de sa création. En 1990, il travaille au théâtre Garonne à Toulouse sur son dernier spectacle Aujourd’hui c’est mon anniversaire. Il sera présenté par l’ensemble du Théâtre Cricot 2 après la mort de l’artiste. Kantor a réussi à mener à terme toutes les répétitions, mais n’a pu participer aux représentations. Sa chaise reste vide, mais les autres personnages, qui sont ses incarnations multiples, constituent une des façons rappelant la présence immanente de Kantor sur scène. Ils composent son portrait individuel qui est en réalité un portrait collectif. Ces métamorphoses, voix et gestes qui se transmettent d’un personnage à l’autre et d’une génération à l’autre, confirment sa thèse de la durée, malgré la mort. Kantor est convaincu de la force de la mémoire et de la durée… Ce sont là les fondements de sa philosophie et de son esthétique. Depuis sa mort, théoriciens et praticiens du théâtre ou des arts plastiques, œuvrent pour faire durer l'héritage qu'il a laissé.