Meg Stuart

portrait

« Il n'y a jamais d'harmonie exacte entre ce qui se passe dans notre esprit et ce qui se passe avec notre corps », dit Meg Stuart dans Are We Here Yet?, un livre sur la poétique de son travail coédité par le théâtre Garonne en 2014.

De sa jeunesse américaine – elle est née à la Nouvelle-Orléans de parents metteurs en scène, a étudié la danse à New York dans les années 80, sans oublier d’écumer alors les galeries, happenings et concerts que la Grosse Pomme offrait dans cette période d’ébullition artistique – Meg Stuart a gardé un sens aigu de l’espace (y compris mental), et un goût avéré pour le spectacle total, où chorégraphie, théâtralité, musique et arts visuels participent d’une même poétique scénique.
À son arrivée en Belgique au seuil des années 90, elle crée Disfigure Study, où les corps des interprètes se transforment jusqu’à l’abstraction. C’est le début d’une carrière qui, au fil de pièces de grande ampleur (Appetite, Alibi, Built to Last, Do Animals Cry, Celestial Sorrow) ou plus intimistes (BLESSED, Hunter, VIOLET) invite sur le plateau musiciens, vidéastes, sound designers, auteurs… Une façon d’œuvre totale pour, à la façon de celle d’un David Lynch dans son domaine, mettre tous les sens en éveil, télescoper les niveaux de conscience, et faire de l’expérience du plateau une vertigineuse plongée dans ces fascinants paysages mentaux que Meg Stuart explore depuis une trentaine d’années.
Tous les spectacles cités ont été présentés à Garonne depuis 2004.