In C

Quand In C lui apparaît comme une vision une nuit de mars 1964 dans le bus qui le ramène du Gold Street Saloon à San Francisco où il gagne sa vie en jouant du piano, Terry Riley comprend qu’il tient une forme musicale à la simplicité révolutionnaire. 53 petits modules musicaux, du bref motif au fragment mélodique. Les musicien·nes doivent commencer l'un après l'autre, au moment qui leur convient, et chacun a la liberté de déterminer combien de fois il répètera chaque module avant de passer au suivant. Facile à jouer, facile à écouter, aucun mystère du processus de création n’échappe à l’auditeur.

C’est un spectacle sensoriel complet, son et lumières, que le public présent le 4 novembre 1964 à l’auditorium du San Francisco Tape Music Center découvre : une pièce longue et hypnotique, une masse sonore scintillante qui subit des métamorphoses quasi imperceptibles, où des formes fantastiques surgissent et se désintègrent, où le chevauchement des motifs plongent dans un instant sans fin proche de celui que Terry Riley trouve dans les musiques orientales.
Une pièce dont le délicat équilibre entre liberté et contrainte, comme une métaphore de la vie en société, nécessite une cohésion forte au sein de l’ensemble qui l’interprète. Comme les Steve Reich, Jon Gibson, Pauline Oliveiros, Stan Shaff, Morton Subotnick de l’époque, Christine Wodrascka et les membres de l’ensemble FM forment un collectif de musicien·nes aux marges des musiques populaires et expérimentales qui se rassemblent, depuis vingt ans, pour chercher, créer, prendre et donner du plaisir.

Pianist Christine Wodrascka has assembled fourteen musicians from the Freddy Morezon ensemble to play Terry Riley’s emblematic In C with its 53 small musical motives. The musicians must begin one after the other, whenever they like, and each one is free to decide how many times they repeat each musical phrase before moving on to the next one. Easy to play, easy to listen to.