L'Homme de Hus

Camille Boitel

Théâtre /
spectacle présenté avec l'Usine - Centre national des arts de la rue et de l'espace public ( Tournefeuille / Toulouse Métropole)
1juin>10juin
billet
jeudi 1 juin 2017 / 20:30 / 1h
vendredi 2 juin 2017 / 19:00 / 1h
mercredi 7 juin 2017 / 20:00 / 1h
jeudi 8 juin 2017 / 20:00 / 1h
vendredi 9 juin 2017 / 20:30 / 1h
samedi 10 juin 2017 / 20:30 / 1h

« Chez Boitel, comme chez Chaplin, l'homme tente de se tenir debout mais la chute est son destin. Les tréteaux de L'Homme de Hus montent les uns sur les autres, font pile, échelle et accordéon, l'équilibre précaire ne dure pas, plus belle sera la chute ». Jean-Pierre Thibaudat

Au début des années 2000, Camille Boitel, alors à peine la vingtaine et déjà tous les talents (acrobate, jongleur, danseur, bidouilleur de génie) crée un spectacle qui le révèle au grand public : L’homme de Hus écume alors salles et festivals du monde entier, éblouissant et faisant rire aux larmes des milliers de spectateurs de tous âges. Avant que son créateur ne décide soudain de s’en défaire, comme on se sépare, à regret, d’une trop belle amitié. « Ce spectacle, je m’étais promis de ne plus le jouer, explique Camille, par peur de le trahir, de m’habituer à le jouer, de le faire à moitié. C’est après quelques nuits d’insomnies à le rejouer dans les méandres de ma mémoire, dix ans après, que j’ai pris la décision brusque de le retrouver, sentant qu’il était une nourriture dont j’avais besoin artistiquement. Non pas la reprise d’un vieux spectacle, mais quelques traditions ancestrales, quelques poèmes préhistoriques encore à inventer. » 
Aujourd’hui donc L’homme de Hus, improbable feu-follet vêtu d’une primitive robe de bure, revient à la lumière, telle une diva du ratage. Car chez Boitel tout rate, tout s'échappe, tout s’esquive ­– objets, éléments, et jusqu’à son propre corps ­– avec une constance et une application telle que ça en devient tout un art. Art du rire bien sûr, comme chez Buster Keaton ou Charlie Chaplin auxquels on pense irrésistiblement, et aussi art de vivre, comme chez Beckett quand il en appelle à la persévérance dans l’échec. Rater mieux ? Oui, pour braver la fatalité des dieux, et lui résister mieux : telle est l’injonction joyeuse d’un simple mortel fermement résolu à ne rien lâcher.

In the early noughties, Camille Boitel was barely twenty and already extremely talented (acrobat, juggler, dancer, expert-tinker). He created a show that made him known to the world: L’homme de Hus (Man of Hus) toured the halls and festivals of the whole world, a dazzling play that brought tears of laughter to the eyes of thousands of members of the audience of all ages. And then its creator decided to set it aside, as one regretfully sets aside a friendship that has become too great. “I had promised myself never to do this show again, says Camille, for fear that I might betray it, that I might get used to presenting it, that I might do it in a half-hearted manner. After several nights of insomnia when it played through the meanders of my memory ten years later, I decided suddenly to find it again, feeling that it was the nourishment I needed as an artist. Not as the resurgence of an old show, but as a few ancestral traditions, a few prehistoric poems that had yet to be created.”
And today, Man of Hus, an unlikely will-o’-the-wisp wearing a primitive habit, comes back in the light, like a misfiring diva. For everything fails, flees, dodges with Boitel: objects, elements, even his own body; with such consistency and dedication that it becomes an art. The art of laughter, of course, similar to Buster Keaton or Charlie Chaplin which irresistibly come to mind, and the art of living, like Beckett when Boitel calls for persevering in failure. Fail better? Yes, to defy the fate of gods, and resist better: this is the joyous order of a simple mortal who is fully committed not to let go.

mise en scène Camille Boitel
sur une idée originale de Bénédicte Le Lamer et Camille Boitel
création lumière Laure Couturier
avec Camille Boitel, Silvère Boitel (ou Michaël Phillis), Clara Gya-Bellile (ou Vincent Beaume), Marion Lefèbvre
Production et tournées l'immédiat - si par hasard
coproduction 2015/16 Tandem Douai – Arras ; L’Estive - Scène Nationale de Foix et de l’Ariège

coproduction 2003 Théâtre de la Cité Internationale ; L’entre-sort de Furies ; Espace Périphérique ; Cie Isis ; l’Usine ; La Cascade (APIAC) ; CIRCA ; Système Friche Théâtre.
La compagnie L’immédiat est en convention avec le Ministère de la Culture – DRAC Ile de France ; avec la Ville de Paris ; et reçoit le soutien de la Région Ile de France au titre de l’aide à la permanence artistique
créé en 2003

  • de 9 à 24€

Camille Boitel est un acrobate, danseur, comédien, musicien : en véritable artiste de cirque, il est tout cela à la fois. Formé très jeune à l'école d'Annie Fratellini, Camille Boitel y fait ses premières armes d'équilibriste et entend bien apporter sa propre pierre à l'art du cirque. Ainsi, il crée un personnage décalé à "l'humour désastreux et désastré". Figure centrale du spectacle éponyme, cet Homme de Hus se situe aux antipodes du cirque traditionnel : il utilise les effets pour raconter une histoire, et non pas l'inverse. Le spectacle lui permettra d'obtenir un prix Jeunes talents cirque en 2002. Fondateur de la compagnie Lamereboitel, il a mis plus de dix ans avant de donner le jour à son nouveau projet. Oeuvre d'équilibriste pleine d'énergie et à l'humour subtile, "L' Immédiat", présenté à Garonne en 2011, évoque des sujets d'actualité, comme la société de consommation, la place de l'individu dans un tout social et le rapport au temps. Camille Boitel provoque un rapport plus politique au théâtre. Son goût pour le catastrophisme et la cacophonie visuelle ne font que confirmer cette impression.