Mitya

« Tout ce qu'il savait, c'est que c'était le pire des temps. » C'est par ces mots que commence le roman Le Fracas du temps de Julian Barnes, sorti en 2016, retraçant trois périodes de la vie de Dmitri Chostakovitch (1906-1975). Trois fragments d’histoire où le compositeur russe, terrifié et honteux, s’est soumis au régime stalinien.  Tout au long de sa vie, Chostakovitch subit les critiques des deux côtés, l'un l'accusant de déviationnisme élitiste et bourgeois et l'autre de lâcheté. Pourtant, on oublie que dans la Russie de Staline, un trait de plume du tyran suffisait à vous condamner à mort et à faire disparaître votre œuvre. Alors se pose encore et toujours cette question : Comment se serait-on comporté à la place du compositeur russe face au régime stalinien ? Comment pouvoir affirmer avec certitude que l’on aurait agi autrement ? Et surtout, comment agir autrement aujourd’hui ?

Avec ces interrogations et la première partie de Le Fracas du Temps comme fil conducteur, Frank Vercruyssen propose une réflexion intemporelle sur le rapport entre l’art et le pouvoir, entre le musicien et la logique de marché, le goût individuel et la propagande, l’instinct de survie et la lâcheté. Un débat qui résonne comme une mise en garde, un cas d’école qui nous montre avec quelle rapidité et jusqu'où une situation peut dégénérer si nous y consentons. Car, si l’on ne peut pas se transposer dans la Russie des années 40, peut-être peut-on tenter par notre prisme actuel de se poser les mêmes questions. Mitya, diminutif de Dmitri est également un hommage à la musique de Chostakovitch, dont une sélection de ses célèbres Préludes et fugues, opus 87, sont interprétés sur scène par la pianiste Emmy Wils

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Inspired by Julian Barnes’ novel The Noise of Time (Le Fracas du temps), about three periods in Shostakovich’s life under Stalin. Pianist Emmy Wils and actor Frank Vercruyssen (member of tgSTAN), pay tribute to the music of Dimitri Shostakovich (Mitya), with music and performance in the form of three Conversations with Power while questioning our current behavior. How would we have behaved under Stalin? Would we have acted differently? And how should we act differently today?