Zig Zig
Laila Soliman
Jouant du trouble entre la révolution de 1919 et celle du récent Printemps arabe, entre les viols commis par l'occupant militaire, et ceux de la place Tahrir ces dernières années, les cinq interprètes disent, chantent et surtout interrogent cette " culture du viol " contemporaine qui condamne les femmes au silence plus sûrement que n'importe quel tribunal.
Il y a presque cent ans, pendant l'occupation britannique, le petit village égyptien de Nazlat al-Shobak est attaqué par des soldats. Un tribunal militaire est convoqué pour enquêter sur les allégations des villageois selon lesquelles l'armée aurait pillé et incendié Nazlat al-Shobak, terrorisé ses habitants et exécuté cinq notables du village. Parmi les témoins appelés à témoigner, une douzaine de femmes violées par des soldats britanniques. Au cours des mois suivants, le mouvement nationaliste reprend l’histoire de ces femmes, dans leurs slogans et leurs brochures. Avant qu’elle ne soit balayée par le discours politique de l'indépendance, et ne sombre dans l’oubli…
Prenant comme point de départ les transcriptions de l'enquête Nazlat al-Shobak, piochées dans les archives de l’ennemi – le Foreign Office britannique, Zig Zig rejoue ce moment historique, et remet en lumière les témoignages des femmes égyptiennes qui ont bravé l'humiliation devant les tribunaux de l’époque. Jouant du trouble entre la révolution de 1919 et celle du récent Printemps arabe, entre les viols – courageusement documentés – commis par l’occupant militaire, et ceux – honteusement tus – de la place Tahrir ces dernières années, les cinq interprètes (dont un musicien) disent, chantent et surtout interrogent cette « culture du viol » contemporaine qui condamne les femmes au silence plus sûrement que n’importe quel tribunal.
Extrait de dialogue
Q. Combien de soldats sont entrés dans la pièce ?
R. Je ne sais pas s’ils étaient nombreux ou pas.
Q. Y en avait-il plus d’un ?
R. Je me suis tout de suite effondrée et évanouie. J’ai seulement remarqué celui qui était sur moi.
Q. Combien de temps le soldat est-il resté sur vous ?
R. Je n’en sais rien, ça a duré longtemps.
Q. Quand avez-vous parlé de tout ça à votre mari ?
R. Une fois que j’ai pu reprendre mes esprits, plus de 15 jours après.
en arabe et anglais surtitré
avec Mona Hala, Reem Hegab, Sherin Hegazy, Zainab Magdy, Nancy Mounir
production, direction d'acteurs et lumières Ruud Gielens
production Ebtihal Shedid
régie Omar Madkour
recherche historique Katharine Halls
consultant en décor Nagy Shaker
costumes Lina Aly
traduction anglaise Katharine Halls
traduction arabe Shadi El Hosseiny
production SHISH/ Bruxelles-Le Caire
production SHISH / Bruxelles - Le Caire
Production déléguée pour la tournée en France Nouveau théâtre de Montreuil – centre dramatique national
coproduction Bureau de la coopération internationale de l’ambassade de Suisse en Egypte (Le Caire), HAU (Berlin), Kaaitheatre (Bruxelles), Forum Freies Theater (Düsseldorf), BIT Teatergarasjen (Bergen), Zürcher Theater Spektakel (Zürich), D-CAF (Le Caire), Nouveau théâtre de Montreuil, centre dramatique national
un projet House on Fire
avec le soutien de Mahatat for Contemporary Art / Le Caire, 15/3 Studios / Le Caire, Goethe-Institut / Le Caire , l’Onda pour la tournée française d’octobre et novembre 2017
créé en avril 2016 au Downtown Contemporary Arts Festival, Le Caire
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de 10 à 25 €
Laila Soliman (1981) est dramaturge et metteuse en scène, basée au Caire. Formée notamment à DasArts à Amsterdam, figure du théâtre indépendant égyptien, son œuvre est montrée principalement en Égypte, au Liban, en Tunisie et en Europe.