Banquet Capital

Sylvain Creuzevault

Théâtre
7juin>9juin
[présenté avec le Théâtre Sorano – Scène Conventionnée
Lieu : salle Mermoz 7 All. Gabriel Biénès, Toulouse]
billet
accessible aux déficients visuels
mardi 7 juin 2022 / 20:00 / 1h40
mercredi 8 juin 2022 / 20:00 / 1h40
jeudi 9 juin 2022 / 20:00 / 1h40

L’histoire ne fait rien, c’est l’homme, réel et vivant, qui fait tout.
Karl Marx

13 mars 1848, de retour d’insurrection dans les rues de Paris, le cercle des républicains réuni autour de Raspail a bien besoin de boire et manger. Corps et esprits sont échauffés par l’âpreté de la lutte. Après 18 ans de Restauration, la IIe République enfin proclamée moins d'un mois auparavant est déjà confisquée au peuple par la bourgeoisie libérale. Le travail et sa valeur se présentent alors comme l’enjeu majeur de ce qui se trame, en lien avec l’idéologie capitaliste qui assied son emprise. C’est dans le chaudron originel de notre histoire contemporaine que plongent Sylvain Creuzevault et son collectif, y précipitant ensemble les forces à l’œuvre pour sentir comment cela bouillonne et se noue. Corps des acteurs, corps historiques et corps social mêlent leur chair pétrie d’espoirs, de passions et de contradictions pour donner naissance au monstre que l’on appellera Histoire. Se mettant en bouche et en tripes ce qu’auraient pu dire Blanqui, Louis Blanc, Engels, Jeanne Duval et les autres, les comédien.nes portent une parole épique à l’opposé d’un discours politique : mue par cet imprévisible et cette opacité des idées en train de se tramer, malaxée par les cahots du présent. Une épaisseur de vie permise par un intense travail de création au plateau, qui ne cesse de muter. Depuis sa première version présentée à Garonne en 2014, la pièce a vécu et évolué. Le public est désormais invité à venir partager le banquet à la fin – comme celui qui mit le feu aux poudres en son temps –, pour continuer à tisser de façon conviviale l’alchimie de cette parole vivante.

Capital Banquet

March 13, 1848, back from the insurrection in the streets of Paris, the circle of Republicans gathered around Raspail really needs to eat and drink. Bodies and minds are heated by the bitterness of the struggle. After 18 years of Restoration, the Second Republic, proclaimed less than a month earlier, has already been confiscated from the people by the liberal bourgeoisie. Work and its value are then presented as the major issue of what is being plotted, in connection with the capitalist ideology which is establishing its hold. It is in the original cauldron of our contemporary history that Sylvain Creuzevault and his company plunge, throwing there together the forces at work to feel how it bubbles and knots. Bodies of actors, historical bodies and social bodies mingle their flesh steeped in hopes, passions and contradictions to give birth to the monster that we will call History. Putting themselves in the mouth and in the guts what Blanqui, Louis Blanc, Engels, Jeanne Duval and the others might have said, the actors carry an epic narrative that is the opposite of a political speech: driven by this unpredictability and this opacity of ideas in the making, kneaded by the jolts of the present. A depth of life made possible by intense creative work on stage, which continues to mutate. Since its first version presented in Garonne in 2014, the piece has lived and evolved. The audiences are now invited to share the banquet at the end of the show – like the one who set fire to the powder in its time.

d’après Karl Marx
création collective
mise en scène
Sylvain Creuzevault
avec Vincent Arot, Benoit Carré, Antoine Cegarra, Pierre Devérines, Lionel Dray, Arthur Igual, Clémence Jeanguillaume, Léo-Antonin Lutinier, Léa Miguel, Frédéric Noaille, Sylvain Sounier, Julien Villa, Noémie Zurletti
production Le Singe (Élodie Régibier)

  • tarifs généraux du théâtre Sorano de 10 à 22 € / tarifs adhérents de 5 à 15 €

  • LIEU : salle Mermoz 7 All. Gabriel Biénès, 31400 Toulouse

Sylvain Creuzevault est entouré d’un collectif fidèle et protéiforme, de la Cie d’ores et déjà à son anagramme Adjetes Erod. Aujourd’hui installé dans le village d’Eymoutiers où il a créé son propre lieu, il continue son exploration des mythes qui nous fondent et nous dévorent. Garonne l’a déjà accueilli pour Notre Terreur (2010), Le Capital et son singe (2014), Angelus Novus Antifaust (2016), Démons (avec le ThéâtredelaCité en 2019) et Construire un feu (2020).