In Extremis / Hospitalités 2

17mai>11juin

L’art comme une forme d’hospitalité. Ou encore : les différentes formes d’hospitalité que l’art peut offrir, comme autant de chemins ouverts à l’inconnu, à la différence, à l’étrangeté, à l’Autre.
À ce qu’on n’attend pas.
L’hospitalité, au cœur de tout théâtre – accueillir artistes, techniciens, spectateurs, leur ouvrir nos portes, leur offrir une maison, fût-elle éphémère. Mais aussi : faire d’un espace public – bout de trottoir, librairie ou supermarché – un lieu qui « fait » théâtre, et mettre les gens dans des situations qui les engagent au-delà de leur assignation à rester simples « spectateurs ».

Sur ces prémices s’est construite la programmation d’un festival In Extremis initialement imaginée et conçue en complicité avec Itzik Giuli, directeur artistique associé, dont l’édition 2021 s’est effectivement déroulée au printemps passé, dans une version largement réinventée, adaptée aux restrictions que nous connaissions alors.

Pour l’édition 2022, nous avons envisagé une version plus conforme au projet originel, en réinvitant certains des artistes déprogrammés (Mohamed El Khatib, Sylvain Creuzevault, Lenio Kaklea, Simone Aughterlony, Yasmeen Godder, Ballets confidentiels ou en invitant d’autres pour l’occasion (Adrien Degioanni, Kristoff K.Roll & l’ensemble Dedalus, Gabriela Carneiro da Cunha ou Grace Tjang Ellen Barkey).

Pour autant, il va de soi que les circonstances actuelles jettent sur cette édition à venir une couleur inattendue (« qu’on n’attendait pas »). Ignorants de ce que l’avenir nous réserve, mais conscients de ce que le passé nous permet, nous ne pouvons que rappeler à quel point ce festival – bien involontairement, mais sûrement pas par hasard – a pour vocation à rester attentif à ce que la tradition de l’hospitalité et la puissance de l’art peuvent aujourd’hui.

L'hospitalité inconditionnelle est un code éthique qui nous interpelle, à la fois en tant que société et en tant qu'individus. Elle nous invite à garder à l'esprit ce qui fonde de tout temps notre humanité, même si son exercice entre ponctuellement en conflit avec la loi des États et leurs considérations partisanes.

À la lumière des changements radicaux auxquels nous sommes confrontés, In Extremis / Hospitalités voudrait remettre en lumière les portes familières dont nous avions perdu peut-être la mémoire, dont les artistes peuvent nous aider à retrouver la trace, et qu’il nous appartient d’ouvrir de nouveau.