Daria Deflorian
Antonio Tagliarini

En septembre 2021, nous avons eu le plaisir d'accueillir durant trois semaines Daria Deflorian, Antonio Tagliarini et toute leur équipe, peu de temps avant la création de Nous aurons encore l'occasion de danser ensemble. Agathe Raybaud les a interrogé sur cette dernière phase de création à Toulouse. Ils racontent...

Sur la dernière phase de création de Nous aurons encore l’occasion de danser ensemble, vous avez été accueillis pour trois semaines de résidence au théâtre Garonne : quel impact ce temps de travail a-t-il eu sur la pièce ?

Daria Deflorian – Je dois d’abord dire que le théâtre Garonne est un espace historiquement important et que cela se sent lorsque l’on travaille entre ses murs. C’est un avant-poste culturel — au même titre que les théâtres de la Colline ou de la Bastille — qui découvre et soutient les artistes et pas seulement dans leurs moments de succès. Et ça, c’est tellement fondamental ! La France a produit un miracle pour nous il y a plusieurs années, alors que nous n’étions pas encore très connus : elle nous a portés, notamment par la qualité de son public et les dialogues que nous avons pu avoir avec lui sur la politique et l’esthétique. Pour toutes ces raisons, il nous est toujours précieux de venir jouer et travailler à Toulouse.
Antonio Tagliarini – D’autant que l’équipe du théâtre, tout en étant très présente, se fait discrète pour nous laisser travailler : on se sent soutenu sans sentir de pression. À la fin de l’été, lorsque nous sommes arrivés à Toulouse, nous avions beaucoup de matière, d’improvisations et de scènes possibles, mais nous ne tenions pas encore le spectacle. Dans les ateliers du théâtre Garonne, avec l’espace réel, le fond noir et le rideau rouge, nous avons enfin commencé à sentir ce que nous allions garder ou abandonner pour parvenir à créer un corps unique.

D.D. — J’ai un souvenir très précis des premiers jours de cette résidence : nous avions deux possibilités de début très contrastées, l’une plus onirique et nostalgique, l’autre plus comique et légère... Nous n’arrivions à nous satisfaire pleinement d’aucune des deux, mais très vite ces deux langages ne nous ont plus semblés si différents. Cela s’est fait d’une manière assez surprenante : une conjonction un peu magique dont je me souviendrai comme l’évènement fondateur du montage que nous avons opéré ensuite.

> Lire (ci-dessous) la suite de l'entretien mené par Agathe Raybaud, en octobre 2021