Orestie

(une comédie organique ?)

Romeo Castellucci

Italie
Théâtre
coproduction / spectacle coproduit et accueilli avec le TNT
25mai>28mai
[au TNT - Théâtre national de Toulouse]
billet
mercredi 25 mai 2016 / 19:30 / 2h30 avec entracte
jeudi 26 mai 2016 / 19:30 / 2h30 avec entracte
vendredi 27 mai 2016 / 20:30 / 2h30 avec entracte
samedi 28 mai 2016 / 20:30 / 2h30 avec entracte

"Choc d'un théâtre barbare, plongeant dans les racines les plus archaïques avec les moyens technologiques d'aujourd’hui, choc d'un théâtre iconoclaste au sens le plus profond du terme (...)."
F. Darge, Le Monde, déc. 2015

"Refaire un spectacle après tant d’années n’est pas une bonne idée. Mais le fait est là : je ne le refais pas. Je le trouve par terre, je le ramasse comme un objet nouveau, fabriqué et jeté par un inconnu, il y a une vie. (...)
Le théâtre antique et moderne que je respecte est inhumain dans ses aspects fondamentaux et son pessimisme anthropologique. La puissance à laquelle recourt ce genre de théâtre est celle, déformante, du mythe qui, comme une machine sortie de l’esprit, met en scène les dysfonctionnements de l’être dans un cadre humain de ruine artificielle. Le spectateur est cependant en mesure d’affronter le pire – et le pire, dans la Tragédie, est toujours encore à venir. L’indicible horreur prend forme dans une glaciale beauté et me parle de moi, spectateur. " Romeo Castellucci

A COMME ANIMAL (EXTRAIT DE LES 10 MOTS DE ROMEO CASTELLUCCI - LE MONDE)
La tragédie naît le jour où l’animal est mis en cause sur le plan culturel et où des acteurs sont invités à prendre sa place. L’animal est un corps qui ne répond pas ; il est l’être pur, qui échappe à toute représentation. L’animal et l’enfant n’ont pas de langage, raison pour laquelle ils sont traditionnellement vus d’un mauvais œil par les acteurs. Ils représentent une ombre, voire une menace à la règle de la fiction qui gouverne la scène. Ce sont des corps étrangers; indispensables pourtant, comme toutes les contradictions. Dans le cadre humain de la tragédie classique, l’animal revient sur la scène, autrement dit, il revient dans le lieu qui l’a généré, pour reprendre son "chant". Avoir un animal sur scène ne veut pas dire le contraindre à un quelconque exercice anthropomorphique. Il n’a aucun rôle à jouer parce que, tautologiquement, il est ce qu’il est. L’animal entre en scène pour apporter un peu de ce qui lui appartient: un peu de ce monde, de cette réalité et de ce temps, et donc de ce théâtre que je ne peux plus m’approprier sauf en lui et avec lui. 

Remaking a performance after so many years is not a good idea. But the fact is that I don’t simply remake it; I find it lying on the ground and I pick it up as though it was an unfamiliar object, made and then thrown away by some unknown person a very long time ago. 
I realize that when faced with this title, paradigmatic for the Theory of the Tragic, I was forced to reformulate a few thoughts, which are perhaps most useful in a personal sense. Here they are.
The ancient and modern theatre that I respect is inhuman in its fundamental traits and its anthropological pessimism. The power that this kind of theatre appeals to is the deforming power of myth that, like a machine that emerges from the spirit, stages the dysfunction of being in a human setting of artificial ruin. The spectator is nevertheless able to face the worst – and the worst, in Tragedy, is always yet to come. Unspeakable horror takes form with a glacial beauty and speaks of me, the spectator.
Greek theatre represents the scene of error. It is always the wrong place.
But what then is the origin of its song, that so profoundly touches my pain, and that of the species? And why do these two things seem to me to be mixed up, pulled by the opposite ends of the same moral chain of being? What is the origin of these tears of mine, now, devoid as they are of content? Clytemnestra’s weeping, that belongs to me - Electra’s weeping, that belongs to me - Orestes’ doubt, that belongs to me. Am I still myself? 
This theatre embraces myth as an inclination that must be brought to fulfillment; its images are impossible to accept without some doubts, but they are also impossible to ignore, or to forget. And if this is true, then maintaining one’s gaze on a representation is like not being able to turn one’s eyes away from the Medusa. 
Romeo Castellucci, 2015

d’après Eschyle 
mise en scène Romeo Castellucci 
avec : Simone Toni (Lapin Coryphée), Loris Comandini \ Fabio Spadoni (Agamemnon), Marika Pugliatti (Clytemnestre), NicoNote (Cassandre et Pythias), Georgios Tsiantoulas (Égisthe), Marcus Fassl (Oreste), Antoine Marchand (Pilade), Carla Giacchella (Électre), Giuseppe Farruggia (Apollon), Carla Giacchella (Athéna)
musique Scott Gibbons
assistant à la création lumières Marco Giusti 
Collaboration à la scénographie Massimiliano Scuto 
Régisseur général Massimiliano Peyrone
Régisseur plateau Lorenzo Martinelli
Régisseuse de scène Maria Vittoria Bellingeri
Technicien plateau Stefano Mazzola
Technicien son Matteo Braglia \ Andrea Melega
Technicien lumières Danilo Quattrociocchi
Automatisations Giovanna Amoroso, Istvan Zimmermann
Accessoires Vito Matera
Réalisation costumes Chiara Bocchini et Carmen Castellucci
Chargée de production Benedetta Briglia
Direction technique Eugenio Resta, Gionni Gardini
Promotion et communication Gilda Biasini, Valentina Bertolino
Administration Michela Medri, Elisa Bruno, Simona Barducci, Massimiliano Coli
Avec la collaboration de “Parco faunistico Zoo delle Star” de Daniel Berquiny
Merci au Centro Protesi INAIL de Vigorso di Budrio (BO) et ANMIL 
production déléguée Socìetas Raffaello Sanzio 
en co-production avec Odéon-Théâtre de l’Europe ; Festival d’Automne à Paris ; MC2 GRENOBLE ; Célestins - Théâtre de Lyon ; Théâtre Nouvelle Génération - Centre Dramatique National de Lyon ; La rose des vents – Scène nationale Lille Métropole à Villeneuve d’Ascq ; Maillon Théâtre de Strasbourg - Scène Européenne ; Romaeuropa Festival ; Théâtre National de Toulouse Midi- Pyrénées ; théâtre Garonne - Toulouse
créé à Avignon en 1995

  • tarifs de 14 à 29€ (supplément de 5€)

Romeo Castellucci est né à Cesena en 1960. Il a suivi des études de peinture et de scénographie à l’Académie des Beaux-Arts de Bologne. Il fonde en 1981, avec Claudia Castellucci et Chiara Guidi, la Societas Rafaello Sanzio. Il a réalisé de nombreux spectacles dont il est à la fois l’auteur, le metteur en scène, le créateur des décors, des lumières, des sons et des costumes. Connu dans le monde entier – ses créations ont été présentées dans plus de cinquante pays – comme l’auteur d’un théâtre fondé sur la totalité des arts et visant à une perception intégrale, il a également écrit divers essais théoriques sur la mise en scène qui permettent de retracer son parcours théâtral. Ses mises en scène en effet proposent un type de dramaturgie qui échappe au primat de la littérature, faisant de son théâtre un art plastique complexe, un théâtre d’images d’une grande richesse. Depuis 2006 il travaille seul. Ses spectacles sont régulièrement invités et produits par les scènes les plus prestigieuses, théâtres, opéras et festivals internationaux.
Il a reçu diverses récompenses et distinctions : en 1996 il reçoit le Prix Europa pour Nuova Realtà teatrale ; en 2002 il est nommé chevalier des Arts et des Lettres par le ministre de la Culture de la République française ; en 2005 il est nommé directeur de la section Théâtre de la Biennale de Venise ; en 2008 il est nommé « artiste associé » par la direction artistique du Festival d’Avignon pour sa 62ème édition ; en 2013 la Biennale de Venise lui décerne le Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière ; en 2014 L’Alma Mater Studiorum de l’Université de Bologne lui décerne le titre de docteur honoris causa dans les disciplines Musique et Théâtre.