Lenga d’Òc Calling
Tal Coal Ensemble

Maud Herrera (Tal Coal), Noëllie Nioulou et Perrine Bourrel, (La Novia et La Crue), puisent au fonds des violoneux de l’aire occitane, mais aussi des trios à cordes de Beethoven, de l’insaisissable groove de la bourrée, aux sonorités anciennes, aux idées nouvelles et à l’improvisation.
De cette collaboration surgit une composition collective, qui s’appuie sur une partition chantée, et s’ancre solidement dans une étude approfondie des collectages, de la mécanique capricieuse de la machine à danser, sans oublier de répondre à Luciano Berio. Un concert funambule au fil sensible de la voix de Maud Herrera, qui sait suspendre son auditoire de longues secondes au-dessus du vide. Un appel des campagnes aux villes lointaines, et aux drôles et drôlesses de tous les âges.
"Lenga d'òc Calling est un concert pour deux violons, alto, violoncelle et trois voix qui expérimentent à partir de matériaux politiquement sensibles, une bourrée d'Auvergne, un poème d'Audre Lorde, une chanson des Appalaches d'origine écossaise reprise par Nina Simone dans les années 60. Nous nous mettons à l’écoute de ces matériaux pour ensuite en transmettre une manière d'être au monde, une manière de faire de la musique ensemble."
Maud Herrera, janvier 2025
Composition expérimentale pour trio à cordes et voix à partir du solo de Maud Herrera Tal Coal et des Folk Songs de Luciano Berio (1964)
direction artistique Maud Herrera
composition et interprétation
Perrine Bourel, violon
Noëllie Nioulou, violoncelle, viole de gambe
Maud Herrera, chant, alto
coproduction théâtre Garonne et Hart Brut
Hart Brut est une compagnie conventionnée par la DRAC Nouvelle-Aquitaine, elle reçoit des aides de la Région Nouvelle- Aquitaine et du Département des Pyrénées-Atlantiques.
-
Tarif musique / Carnet Folk Songs , 5 places partageables, 10€ la place
Maud Herrera (Tal Coal)
Chanteuse et altiste, inscrivant son travail dans l’espace dans les nouveaux usages des musiques traditionnelles (ici de langue occitane), Maud collabore un temps avec le groupe toulousain Cocanha dans les années 2017-20 avant de fonder son projet solo Tal Coal, (accompagné par le Centre régional des musiques traditionnelles en Limousin et Murailles music).
Son premier album TAL COAL est disponible chez Pagans.
"J’ai appris la musique depuis l’enfance au conservatoire, dans une vision classique et élitiste où comptait seulement le résultat final. Cela m’a pris longtemps avant d’écouter un son. Un son pour un son. De m’y plonger. C’est de là que je souhaite partir maintenant : écouter d’abord, faire des prises de son dans le paysage où sont nés ces chants, peut-être jouer, improviser avec.
Un jour, mes cousins du Vénézuela m’ont fait découvrir « las Tonadas » de Simon Diaz, des chants de traite des plaines agricoles de là-bas. Cela ne m’a pas quitté, et m’a mis sur la piste de ces bardes qui chantent les chants nés de leurs paysages, de leur travail agricole, de leurs veillées.
Depuis quelques temps j’habite dans le village natal d’un grand chanteur et collecteur du Haut-Agenais, Pèire Boissière. Avec lui et grâce à lui, je continue mon exploration du chant et des mélodies anciennes et anonymes. L’acculturation forcée du monde paysan par l’idéologie du progrès a eu lieu partout, des Caraïbes jusqu’au Périgord. Je me méfie un peu du côté nostalgique et mélancolique de mon attrait pour les chants oubliés des campagnes : il faut du temps pour approfondir, pour ne pas plaquer des préjugés même enthousiastes sur ce qu’évoquent ces mélodies aux tempéraments particuliers. J’ai besoin de les approcher avec légèreté : peut-être faut-il un brin d’idiotie, de second degré, de l’imprévu, des accidents…"
Noëllie Nioulou est immergée depuis son enfance dans les pratiques des musiques et danses populaires du Charolais / Brionnais. Après un apprentissage du violoncelle qui durera douze ans, elle s’investit en parallèle dans les répertoires traditionnels de sa région mais aussi ceux du Massif Central. Plus particulièrement, elle s’intéresse au répertoire de violoneux, et s’implique dans la pratique du violon de manière autodidacte. L’amour des musiques anciennes mais aussi contemporaines et d’improvisations va permettre à Noëllie de développer une palette musicale riche qu’elle va investir dans différentes formations de musique de bal ou de concert, aussi bien de transmissions orales (tel que Aronde de la compagnie HART BRUT, Les Poufs à Cordes, Bresièr), de compositions (duo de violoncelles avec Colin Delzant) ou bien encore écrites (Bal Musard).
Perrine Bourel a suivi un enseignement singulier du violon auprès de musiciens traditionnels irlandais et a étudiée les musiques des violoneux des Alpes du Sud et du Dauphiné auprès d’un fermier violoneux dans la montagne de Lure (vallée du Jabron). Loin des académisme de la pratique du violon, ses recherches questionnent les intersections des musiques traditionnelles et expérimentales contemporaines. Collaborer avec des artistes d’horizon divers dévoile des facettes qui élargissent ses jeux, sa pratique et ses conceptions. Les rencontres avec des sites spécifiques, avec des paysages, deviennent ses objectifs de recherches et s’orientent vers des expérimentations sonores, où le violon est un médium d’exploration qui dépasse le champs des musiques. En solo et dans divers groupes du collectif La Nòvia, elle joue des répertoires des musiques traditionnelles des Hautes Alpes, des pièces de compositeurs contemporains (Terry Riley, Guilhem Lacroux, Yann Gourdon...) et des compositions solo.