Fanny de Chaillé

Metteuse en scène, chorégraphe et interprète, Fanny de Chaillé crée des pièces depuis une vingtaine d’années, questionnant sans relâche le dispositif théâtral. « J’ai fait le choix du théâtre, persuadée que l’art a des fonctions utiles au développement de l’individu et qu’une oeuvre a le pouvoir de bouleverser une vie. » À Garonne, elle présente cette saison Le Voyage d'hiver, une pièce déjà jouée au théâtre en 2005, Désordre du discours et Une autre histoire du théâtre, sa dernière création.

Vous concevez des créations scéniques depuis vingt-cinq ans en oscillant librement entre théâtre, danse, performance et musique. Sur quels grands axes ou fondements s’appuie votre travail ?

Au début de mon parcours, j’ai beaucoup exploré le domaine de la poésie sonore, dans le prolongement d’un travail de recherche universitaire que j’avais accompli sur ce sujet. À l’époque, j’évoluais plutôt dans le champ de la danse contemporaine car c’est là que j’ai ressenti mes premiers grands chocs de spectatrice. Peu à peu, le texte a gagné en importance dans ma pratique – qu’il s’agisse de textes produits par moi à partir d’une écriture de plateau ou de textes écrits par d’autres personnes, en particulier le poète Pierre Alferi, avec lequel j’entretiens une collaboration de longue date. Dans tous mes projets, le texte, qui m’intéresse d’abord dans sa matérialité, ne s’éloigne jamais du corps. Comment ça bouge quand on pense ? Et comment ça pense quand on bouge ? Ce sont là les questionnements qui sous-tendent toute ma recherche. À mes yeux, il n’y a pas de pensée sans corps. Je demande ainsi beaucoup physiquement aux interprètes avec lesquels je travaille. Au-delà, je cherche à interroger les modes de représentation, à concevoir des formes en interaction dialectique avec les lieux où elles s’inscrivent, théâtres ou autres.

> Lire (ci-dessous) la suite de l'entretien mené par Jérôme Provençal

Pierre Alferi / Fanny de Chaillé
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complet